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L'outrage Treiber

Jean-Claud TreiberAvec sa "gueule à coucher dehors avec un billet de logement à la poche" (expression de la Belle Epoque), l'assassin présumé du couple Katia Lherbier-Géraldine Giraud n'est pas le pitécanthrope décrit par les pandores extralucides lors de son arrestation au bord du puits de son jardin. Un détenu libéré qui travaillait avec lui à la prison d'Auxerre, nous la baille courte : « Un mec intelligent (Treiber). C'est lui qui faisait tourner l'atelier ».
Le directeur de la maison d'arrêt aurait dû prévenir la police !

Qu'il ait fait ce que lui reproche le juge depuis quatre ans - scandale de la préventive si vous tombez sur un juge mou du genou - ou pas, le "Tarzan" est en train de muter en "Robin Hood" et les galonnés de la gendarmerie pour de pales copies du shérif de Nottingham.
On a vu des képis étoilés dans la forêt profonde où nul coucou ne chante ; un général de brigade (2 étoiles, ndlr) et un général de division (trois étoiles, ndlr) en battle dress ajusté et repassé pour parler aux caméras. Dormez, braves gens, on a lâché les chiens et le RAID, le fugitif sera pris mort ou vif, c'est une question d'heures.
Hier nous avons franchi la borne des mille heures. Gag !

la traqueTreiber a-t-il fait son stage de survie commando à Neuf-Brisach ? Il mérite la plaque. Circonstance exténuante : la fonctionnarisation galopante de la police en tenue de campagne entame la difficulté du stage en forêt. Dès qu'il pleut à verse, les "chasseurs" retournent aux voitures pour ne pas mouiller le talkie-walkie, et le lapin sort du gîte. Re-gag !
Alors on a sorti les moyens électroniques du labo central de la Sûreté Nationale et le service Action de la DGSE est sans doute en pré-alerte. Ecoutes à la parabole géante (cf. L'Affaire Tournesol), caméras stylos plantés dans les arbres, filatures de l'inspecteur Parker derrière l'amoureuse qui a commencé le dossier de béatification ... Pétaing ! Il poste son courrier comme il prend sa baguette, change de veste (une veste par photo) et ne se cache pas tant que ça !

Si le garde forestier est surdoué, il est quand même peu probable qu'il puisse survivre seul en milieu civilisé comme l'Yonne. Malgré les "outils" de premier équipement qu'il a pu récupérer chez des connaissances, la belle-étoile au mois d'octobre n'est jouable qu'à condition de monter une cabane protégée des intempéries. La nourriture froide, crue ou précuite, ne passe pas longtemps dans le système digestif. L'eau doit être filtrée et traitée aux pastilles, à défaut d'être bouillie. Les fonctions naturelles laissent des traces. Il faut tenir propre son linge de corps, et donc le faire sécher. Il a quarante-six ans.

traque de nuitL'ancien chef de la Police, qui l'est toujours resté un peu, va commencer à s'énerver quand on aura passé le cap des 2000 heures, et les képis étoilés vont meubler la territoriale ultramarine, à moins que ce ne soient les Hespérides de Levallois. Pourtant, Treiber est resté plus de quatre ans à totale disposition de la Justice, en droit, présumé innocent. Combien faut-il de temps à la bureaucratie judiciaire pour mener devant les assises un inculpé dans le jardin duquel on a sorti deux cadavres, le trousseau de clés et le portable de Géraldine, et sur qui furent récupérées les cartes bleues des disparues ? Le 23 novembre 2009 sera passé le cap des cinq ans de prison sans jugement, moins la cavale (?)de deux mois !

« Ce n'est pas M. Jean-Pierre Treiber qui décide de nos interventions » déclarait le fringant Szpiner, avocat au barreau et à la télévision, défenseur des familles victimes. Pour le moment, l'homme des bois bat la musique.

MC van KempenNotre système que nous proclamons supérieur à tout autre dans la patrie des droits de l'homme, est inefficace, veule, mexicain ! En l'absence de preuves irréfutables - l'idéal serait une vidéo de l'assassinat lui-même - la Procédure attend des aveux. Ceux-là sont obtenus par le conditionnement du prévenu qu'on incarcère à dessein. Parfois ça ne marche pas, le prévenu résiste mentalement. D'où la supériorité de l'habeas corpus anglais qui laisse les suspects dehors, à la merci de leurs propres erreurs. Que je sache, les taux d'élucidation des meurtres ne sont pas inférieurs aux nôtres en Grande Bretagne. On ne se priverait pas ici de s'en vanter !
De quelque côté que l'on se tourne, l'Etat inquisiteur qui gouverne la nation est insuffisant, fanfaron et ridicule, à l'image de ces généraux qui ont ciré leurs rangers pour parader en forêt d'Othe ou au bois Bombon.

Reste que les familles Giraud et L'Herbier qui ont privilégié la discrétion, peuvent se sentir narguées par le fugitif et déçues par les institutions. Juste un petit salut de la main.
L'affaire de 2004 est-elle si simple ?
géraldine et Katia

L'affaire Giraud-L'Herbier est ici .



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