Sur les 718 prévenus, 21 ont été convaincus d'homicide, incendie, pillage ou dommages aux biens d'autrui. Les six premiers émeutiers condamnés à mort et un septième condamné à vie sont ouigours. Le tarif pour ces choses est toujours affiché en Chine, nul n'est surpris. Désolé sans doute, on le comprend, mais pas surpris. Les familles des 197 victimes sont également désolées. A savoir quand même : la Justice chinoise tue aujourd'hui plus facilement les prévaricateurs et les violeurs que les manifestants ou les jacqueries, jusqu'à la limite non franchie du meurtre, car la mort se paye en Chine au Talion. Les représentations que fait l'égérie indépendantiste Kadeer dans le monde libre pour condamner ce verdict, au motif qu'il rallumera le ressentiment du peuple ouigour au Xinkiang, sont stupides :
Ou bien, elle est dans une logique d'insurrection et ses encouragements du mois de juillet pourraient le laisser croire, en quel cas elle encaisse six martyrs et continue la lutte en dollars, sachant toutefois que les "pieds noirs" sont ici plus nombreux que les "arabes" ; ou bien, elle est dans une logique de dénonciation du viol des droits, et d'abord doit-elle condamner les 197 meurtres commis par "ses" émeutiers, avant d'en appeler à la clémence du juge d'application des peines, sachant que les pressions d'Amnesty International ou celles des diplomaties occidentales n'auront aucun effet ; sinon celui peut-être de précipiter les exécutions pour tourner la page. « Pendant les tirs, la vente continue ».
Ce n'est pas exactement la même chose à Téhéran. Les manifestations d'électeurs frustrés des résultats "incroyables" aux élections présidentielles - on n'avait jamais vu de mémoire démocratique, sauf en Corse, des taux de participation supérieur à cent pour cent - furent réprimés très durement par les nervis du régime islamique et après une trentaine de morts, 1400 manifestants furent raflés pour intimider la population. L'intention de "terreur pacificatrice" se termine normalement en apothéose par une pendaison à grand spectacle, à la grue. Ce sacrifice rituel signale la fin de la parenthèse. Là, il n'est pas question de justice.
Les images envoyées de Téhéran montrent des prétoires où les nombreux sièges de spectateurs sont tous occupés par des prévenus. Un par un, sans avocat, ils viennent réciter leurs aveux devant des "juges" patibulaires, comme dans le film éponyme de Costa Gavras, puis reviennent à leur place attendre le bon vouloir d'on ne sait qui. Les jugements sont mis en délibéré. Viennent de sortir deux condamnations à mort par pendaison sous les attendus classiques, "guerre à Dieu", intelligence avec des puissances étrangères, etc., ce que vous pouvez imaginer dans une théocratie précarisée par son incompétence à administrer une nation, et in fine pourrie par sa barbarie quand elle se sent menacée. Elle l'est !
Dans les deux condamnés il y a un militant pour le retour du Shah de Perse.
Mohammad Reza Ali Zamani est membre d'Anjomane Padeshahi Iran, la Kingdom Assembly Of Iran dont le siège est à Londres. API a eu la mauvaise idée de revendiquer sur le site fédératif de Tondar l'attentat meurtrier de Shiraz le jour même où il fut commis le 12 avril 2008. Le texte est violemment anti-islamique et annonce ne pas vouloir faire de quartier. Est-ce une falsification des services iraniens ?
Qu'à cela seul ne tienne, les jugements avaient été annoncés d'avance par l'ayatollah Ahmed Khatami, membre éminent de l'Assemblée des Experts (Conseil suprême) : « ceux qui ont participé aux protestations sont mohareb », un crime islamique qui signifie "faire la guerre à Dieu" ; « les forces d'opposition complotent contre Dieu. En foi de quoi ceux qui seront arrêtés seront punis durement et leurs chefs condamnés à mort comme ennemis de la République islamique » (prêche du vendredi 26 juin 09).
Et pour tout comprendre de la justice iranienne, elle a communiqué que Ali Zamani avait été incarcéré avant l'élection présidentielle du 12 juin, dans le cadre d'une procédure anti-terroriste au Sud, donc avant les manifestations. Avait-il une permission pour manifester ? A n'en pas douter ! La condamnation pour "mohareb" peut indiquer qu'elle est motivée par l'attentat de Shiraz ou par les émeutes. Auquel cas l'amalgame intentionnel auquel se livrent les porte-paroles du pouvoir est de mauvais augure. On commuera les peines capitales des "manifestants" et pas celles des "terroristes". La Kingdom Assembly Of Iran risque bien d'avoir gagné un martyr. Quelle sache au moins le capitaliser.
Si vous voulez manifester votre soutien à Ali Zamani, rejoignez la pétition de
la Conférence Monarchiste Internationale :
» FREE ZAMANI «
L'exécution est suspendu au verdict d'appel qui interviendra à partir du 4 novembre 2009.
la Conférence Monarchiste Internationale :
» FREE ZAMANI «
L'exécution est suspendu au verdict d'appel qui interviendra à partir du 4 novembre 2009.
Si l'article vous a plu ou déplu, vous pouvez aussi le faire suivre à un ami en cliquant sur la petite enveloppe ci-dessous :
Téhéran.
RépondreSupprimerDepuis la rédaction de ce billet, deux autres militants monarchistes ont été condamnés à mort, tous deux membres de l'API. Il s'agit de Hamed Rouhinejad et de Arash Rahmanpour.
Le collectif de la Conférence Monarchiste Internationale FREE ZAMANI les prend en compte.
15-10-09. Pour mémoire, neuf autres émeutiers ont été condamnés à mort à Urumqi, huit ouigours et un han ; trois condamnés bénéficient d'un sursis à exécution de 2 ans.
RépondreSupprimerPar ailleurs, l'un des chinois (han) qui avaient massacré un ouvrier ouigour dans une usine du Guangdong a également été condamné à mort.
CSDHI - Davood Fardbacheh Mir-Ardabili née en 1973, à Islamshahr qui est soupçonné d'avoir des liens avec l'Association Monarchiste a été transporté de la prison d'Evin devant la 28eme chambre de la cour Révolutionnaire de Téhéran , présidé par le juge Moqiseh où il fut condamné à mort. Il avait été arrêté le 4 mai avec 8 autres suspects.
RépondreSupprimerEn dépit du fait qu'il avait été arrêté en amont des des soulèvements post-électoraux, il a été jugé dans une cour qui s'occupait des évènements post-électoraux. Il a nié être membre d'aucun groupe dissident ou avoir participé à aucune fait de violence. On a refusé à Mir Ardabili le droit à un avocat et le droit de se défendre lui-même correctement devant la cour.
Les monarchistes condamnés à la pendaison sont désormais quatre.