Un royaliste doit aller à la messe pour Louis XVI et prendre aussi le temps de réfléchir au mot provocateur du prince Sixte-Henri de Bourbon Parme, "le Roi est mort en France", antinomique au principe de continuité qui dit que "le Roi ne meurt jamais en France", ce qui en aparté, interdisait le deuil d'apparat au dauphin, au chancelier et aux parlements quand le second corps du roi avait quitté la scène. La monarchie traditionnelle et neuf fois centenaire est morte avec Louis XVI, SAR Sixte-Henri a raison.
On peut se poser la question des motifs réels de sa disparition pour ne pas dire de son évaporation. Les circonstances détaillées en sont connues de nous tous, le pourquoi est plus difficile à accepter, et ne tient pas tout dans l'inadéquation du monarque paradoxalement moderne et dépassé à la fois, excellent homme au demeurant, en charge d'une époque charnière où primaient le raisonnement vif et l'exécution prompte, hélas !
La monarchie française s'est effondrée sur elle-même en quelques semaines à la stupéfaction générale. Dans l'histoire, les régimes politiques disparaissent le plus souvent en conséquence d'une guerre étrangère, gagnée ou perdue d'ailleurs, mais dont la conduite a saigné le pays, et quelquefois plus rarement par l'insurrection populaire, comme on vient de le voir en Tunisie.
En 1789, les trois Ordres, en fermentation depuis la Fronde, en gros, ont défié le roi et brisé le consensus féodal. Dès lors le roi régna "hors-sol", dernier principe de la séquence frappée sur les pièces de monnaie : "la Nation - la Loi - le Roi". La fonction désacralisée fit aux yeux des observateurs de jadis la preuve de son inutilité pour ne pas dire de frein à la réforme. Ce n'était pas rattrapable, et à mon avis ça ne l'est toujours pas, dans l'attente d'une révolution pédagogique d'ampleur.
Je signale à cet effet, après le CRAF d'ailleurs, que Multimedia France Production, spécialiste de l'édition pour enfants, publie les CD des rois de France fort bien faits sur des textes de Jacques Bainville. Clic !
L'assassinat du roi par sa propre nation est la signature barbare de l'accaparement achevé du pouvoir suprême qui n'était pas disponible entièrement et légitimement du vivant du titulaire, malgré la Constitution de 1791 qui ouvrait toutes les charges aux vertus(!) et aux talents, donc aux plus malins des ambitieux. Les révolutionaires ne se seraient pas "deshonorés" en l'exilant, mais on était alors dans l'emphase, le tragique énivré de sang, qui confirmait notre fureur spécifiquement française avant d'aller ensuite terroriser toute l'Europe. Nulle part ne furent autant saccagées les constructions témoins du passé et de son prestige inégalé. On détruisit jusqu'aux tombeaux ! Tout le monde s'est vautré dans le vol, le meurtre et le pillage annulant des siècles d'éducation catholique ! Ce roi très pieux n'en fut pas responsable, son âme repose en paix.
Si le modèle appartient désormais à son époque, il nous est nécessaire d'en inventer un autre adapté aux jours présents. Il est dommage qu'une seule entité royaliste de toutes celles que nous connaissons produise des matériaux neufs pour reconstruire une monarchie. C'est l'Alliance Royale. Désolé pour les autres, d'autant qu'elles sont en capacité de produire.
Nous terminerons ce court billet par le Dies Irae du Requiem à la mémoire de Louis XVI composé par Luigi Cherubini. Le concert Cherubini donné à la Chapelle Royale de Versailles ce 21 janvier au soir est retransmis sur le web. A cette heure, nous en cherchons encore la source d'émission.
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