mercredi 9 mars 2011

La gangrène gazeuse d'un régime invalide

Le spectacle politique de ce presque printemps met le désastre en scène. Sur tous les plans ce pays s'enfonce ! Et les indicateurs aussi divers que les chiffres des Douanes, la satisfaction des citoyens, l'humeur des entrepreneurs, les préferences politiques du pays, montrent tous une fracture béante entre les corps sociaux et les "bureaux" de Maurras. Les "gens" en ont plus qu'assez de la nomenklatura politico-médiatique qui les envahit. Mais de révolution, point, le pays est maté, formaté, il ne raisonne pas. Il a des humeurs.

Les deux faits les plus signifiants de la semaine sont la percée de Marine Le Pen dans les sondages et le succès des mesures dilatoires du clan Chirac repoussant un mauvais procès aux calendes (grecques). Faisons un sort déjà au second.

Qu'un ancien président de la République soit poursuivi (avec son cabinet politique de jadis) pour corruption, prévarication, concussion, même si ce ne sont pas les termes de l'acte d'accusation, serait plutôt sain. Que la procédure suive son cours alors que le plaignant (Mairie de Paris) a accepté une transaction réparatrice du préjudice subi, au motif qu'une association morale (Anticor) s'est portée partie civile, laisse perplexe et souligne la force grandissante des ligues en tout genre qui "font la loi".

La magistrature réputée indépendante est incapable de faire cesser cette bouffonnerie, enfermée dans un droit corne-cul qui au dernier moment renvoie l'affaire chez le meilleur ami du prévenu dans un conseil à l'enseigne du sphynx, dont il est membre à vie ! On mesure là la complexité de l'usine à gaz judiciaire dont ce pays subit les effets, épisodiquement rapportés dans les faits divers de la presse à faire peur. Comme le régime politique qui l'encadre, notre droit est gangréné par l'Inextricable ! Les gens s'en méfient et le dicton "mieux vaut un mauvais arragement qu'un bon procès" n'a jamais été plus vrai.
Faut-il juger Chirac ? C'est trop tard ! Et le pays complice qui l'a élu plusieurs fois n'a pas besoin de cette ultime flagellation de déconsidérer un ancien président qui n'a commis aucun crime, quand même.

Mais c'est bien le leadership frontiste des sondages présidentiels qui fait bruisser le Landerneau politique. La carrière politique de nos répresentants est menacée par l'expression populaire de l'opinion, le populisme. Curieux que dans une démo*cratie on dénonce le popu*lisme, c'est quasiment pareil ! Nos élus vivent leur mandat comme un sacerdoce et font tous les efforts nécessaires à y mourir comme les escargots, debout ! C'est une spécificité française qu'il n'y ait en politique aucune vie après l'échec. Même les reclassements en division 2 sont difficiles car les prébendes sont tellement juteuses qu'il y a pléthore d'impétrants, féroces même, prêts à tuer parfois. La politique est une lutte.

Marine Le Pen rebat les cartes. Elle a la main. Les cantonales ne diront pas grand chose pour des raisons que nous ne développons pas, mais la présidentielle et les législatives de 2012 sont dans le même package. Et les 20 ou 25% du Front - s'ils persistent - détruiront tous les accords de second tour pour la députation, surtout avec les micro-partis insérés dans le jeu pour faire des équilibres mais qui, n'ayant aucun avenir national, ne voient que leur intérêt immédiat. C'est de la cuisine. Elle pue !

La nomenklatura en est consciente qui s'en inquiète beaucoup et commence à faire le siège des idées du Front national pour le débiner et le réduire, coûte que coûte. Le meilleur argument est intellectuellement l'inanité des propositions frontistes, quasiment impossibles à mettre en oeuvre sauf à déclencher une crise à la grecque. Mais les gens n'achètent pas ces critiques car le meccano Le Pen est cohérent et très efficace dans sa présentation, et comme il s'agit de convaincre en démocratie le plus grand nombre, on force le trait pour être compris des masses, même si quelques élites crient au charron. C'est imparable.
Le "pouvoir" installé se sent incapable de contrer les dénonciations du Front car il les a faites lui-même pour divers motifs et s'est avéré impuissant à y répondre. La question de l'immigration est un test. Les intentions étaient bonnes, à la réserve près que l'immigration choisie proclamait le pillage des cerveaux du tiers-monde à notre bénéfice, mais l'Inextricabilité de notre droit les a réduites à néant, sauf à prendre les résultats risibles des reconduites répétées des mêmes en frontière pour des résultats. Fallait-il assumer d'éventuelles remontrances de la "Conscience internationale" ? Bien sûr et fermer les frontières, chartériser les clandestins sans travail et proclamer l'immigration zéro. Quand bien même serait-elle impossible que de la déclarer enverrait un signal clair en brousse et dans les pays de l'Est grouillant de doryphores.

Dans la liste du Front, l'insécurité vient en bonne place. Le pouvoir, ayant à sa tête le chef de la police - incroyable ! - a été trahi par la magistrature qui a le réflexe de juger les lois en même temps que les prévenus. Ce chef n'en est pas un. Aurait-on confié la fonction au duc d'Otrante qu'on aurait vu la différence. L'indépendance de la magistrature autorise-t-elle la critique de ce corps constitué par un autre ou bien cette indépendance est-elle une immunité diplomatique ? c'est juste une question.

Le reste du programme FN est ici.

Ce régime pue parce qu'il est inadapté. La dernière mouture workable fut la constitution pseudo-monarchique de 1958. Elle fut gravement altérée par le césarisme du titulaire qui rechercha le plébiscite de l'Opinion en 1962, ce qui remettait dans le jeu la démagogie inhérente à la démocratie latine. Mais le pire était à venir. Les Français, querelleurs gaulois, ont en commun avec les Arabes de devoir être "gouvernés". Le quinquennat brisant avec la sagesse du temps long, a fait de la fonction suprême celle d'un candidat permanent. Il recherche donc les suffrages à chaque élection intermédiaire - et d'ailleurs les perd - puis corrige sa politique dans les domaines perdants, pour au final, ne rien gouverner du tout.
Un exemple entre vingt : les régimes spéciaux hérités de la soviétisation de 1945 ont été supprimés par remplacement de dispositions nouvelles, transitoires ou définitives... les compensant.
Appuyons encore : les ports (surtout Marseille) sont dégradés par des revendications catégorielles inouïes qui justifieraient l'Etat d'urgence. Silence... droit sacré de la prise d'otages syndicale ! Gaudin a reçu enfin son bâton de maréchal au Palais du Luxembourg, il peut se le carrer où je pense.
Le pouvoir est aux abois, son électorat le poursuit. La panique paralysante n'est pas loin. Sarkozy va-t-il remettre son titre en jeu tout de suite ?
Cela ne changerait rien au fond, la gangrène continue, le régime est inadapté.

2 commentaires:

  1. RadioJ, organe radiophonique de la communauté juive en France, a annulé son invitation à Marine Le Pen qui devait répondre aux questions de Frédéric Haziza dimanche prochain.
    Un média est libre d'inviter qui il veut. Par contre, annuler un rendez-vous au motif de pressions tierces insupportables, qui pis est sans que l'invité ait fait quoique ce soit de plus que de monter dans des sondages qu'il n'a même pas commandés lui-même, nous indique que le patron de RadioJ est une petite bite !

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  2. Il semblerait que la diplomatie des "coups fumants" de notre grand Excitateur soit à son paroxysme avec la volonté de bombarder la Libye.
    Des conneries il n'en rate aucune, c'est à cela qu'on les reconnaît, aurait-dit Audiard.

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