Le recours au peuple du Premier grec par référendum semble très mal perçu par tous les "démocrates" en poste de l'Union européenne, qui s'en méfient comme de la peste. Un peu de peuple, ça va, beaucoup de peuple, bonjour les dégâts. La démocratie est un principe, pas un mode réaliste de gouvernement, semblent-ils nous dire. Et bien c'est justement ce que nous nous tuons à vous expliquer, chers démocrates, quand nous réfutons la pertinence d'une démocratie d'opinions pour conduire un grand pays. Que les gens soient consultés sur toutes les questions de proximité est la vraie base de la démocratie, et en France, nous en sommes très loin à voir comment naissent et perdurent toutes nos satrapies locales, mais dans le domaine régalien c'est bien plus délicat. Que veulent dire les 51% approuvant Maastricht le 20 septembre 1992 ? Que 49% des votants plus les abstentionnistes (31%) ne sont pas pour. Et que bien peu de choses va faire bouger dans le futur le un-pour-cent qui fait la balance. Comment maintenir le cap à ce compte ? Elémentaire, mon cher Watson. En sortant le domaine régalien de la Dispute démocratique et en revenant au régime qui a fait ses preuves dans la construction de ce pays : l'autorité en haut, les libertés en bas. Comment faire ?
uvrer à l'acclimatation du roi en France revient à ensemencer l'Opinion car le peuple a un grand rôle à jouer dans le modèle monarchique. Lorsque le lien consensuel est créé entre le roi et son peuple, celui-là devient inexpugnable. Les dangers pour le roi sont l'entourage et les puissances économiques. Qui n'a jamais entendu ce cri "avec un roi, nous aurions au moins quelqu'un à aimer" ne comprendra jamais que l'affect puisse primer bien des arrangements compliqués. Pourquoi parler de ça aujourd’hui ? Simplement parce que la crise systémique qui nous menace va balayer la classe politique dès les élections passées, et des deux bords. Le caravansérail du G20 de demain à Cannes va tourner à la bouffonnerie selon Jacques Attali qui ne savait pas encore le référendum grec (Slate), et sans être polytechnicien, on peut abonder dans son sens. La ruine de l'Etat se profile derrière la théorie des dominos. Restera le peuple. Et M. Papandréou l'a parfaitement compris. D'ici qu'il rappelle le roi !
Revenons au 30 septembre 2008 : Notre modèle [royaliste] présente les avantages recherchés désormais : stabilité des axes politiques par la pérennisation de grands référents, sobriété des états qui doivent être remusclés dans leurs domaines régaliens, libertés populaires vraies dans les Etats subordonnés, comptes sincères, justice minutieuse et partage plus fraternel par la DSE.. Nous y sommes en plein. C'est quasiment le programme imposé au candidat à la présidentielle de quelque bord qu'il soit, sauf peut-être Jean-Luc Mélenchon. Nous devons prendre date publiquement.
Battons-nous donc sur le domaine régalien, sur une vraie Justice et sur une réforme fiscale généreuse mais intransigeante, battons-nous contre la dette et nos trois déficits et donc contre l’usine à gaz sociale qui l'a creusée. Evitons d’un autre côté les sujets sociétaux où toute la presse de progrès nous attend, ne soyons que politique, et donc novateur dans le domaine institutionnel !
Refondre l'Etat sur son noyau dur et réduire son périmètre et ses moeurs financières commence par le rétablissement des comptes publics quoiqu’il en coûte, jusques et non comprise la réduction de la consommation qui est pour quelque temps encore le dernier carburant de la croissance française. A périmètres comparables, le think tank socialiste Terra Nova¹ nous dit que notre Etat nous coûte deux cent quarante milliards de plus que celui des Allemands, et cent milliards de plus que celui des Suédois, le plus égalitaire au monde ! Il n'y aurait rien à faire, rien à voir, circulez ? Rapportées au déficit courant 2011 de 90-92 milliards, les marges de progression sont carrément énormes. Aussi énormes que la responsabilité de la classe politique qui a voté et fait voter d’année en année les termes de cette effarante gabegie. En réaction de quoi les gens aux affaires seront discrédités dans l’Opinion, si ce n'est pas plus grave aux becs de gaz de nos avenues éteintes, sans qu’elle ne veuille substituer au pouvoir chassé une opposition grosse de promesses infaisables. L’espace politique peut se libérer. Des partis marginaux s’y préparent. Le Front y croit.
Les Français savent que la barque coule d’après les sondages qui tombent ces jours-ci et qui placent en haut de la liste de leurs soucis, la Dette (IFOP octobre 2011). Veulent-ils couler dedans au chant de "Plus près de Toi mon Dieu" ? Bien sûr que non, les Français, latins de mauvaise humeur, ne sont quand même pas titaniciens. Aussi œuvrons à séparer déjà dans les esprits l'Etat et la Nation - l'Etat est en faillite, pas la Nation - pour responsabiliser les citoyens en proposant des solutions où ils deviendront parties prenantes directes. Par exemple, la flat tax de Vauban est une excellente idée (clic) puisque dans un pays moderne et "démocratique" tout le monde et chacun devraient payer l'impôt direct, même d'une faible cotisation. C'est ce geste civique explicite qui fait le contribuable citoyen, celui qui finalement pose les bonnes questions au pouvoir et ne se laisse pas enfumer par une redistribution sociale de préaux. Remettons à plat les budgets municipaux pour commencer et faisons-les approuver par référendum local. Rapprochons les rôles fiscaux des circonscriptions de dépenses, etc... Les gens ont le droit de dire leur mot sur ce qu'ils paient.
L'inculture économique populaire est telle qu'on peut faire avaler aux contribuables qu'un budget en déficit de 3% de notre Pib finira par rembourser une dette souveraine de 90% du même Pib ! Terra Nova n’est d'ailleurs pas très explicite, car passer de zéro (leur but en 2017) à plus-trois est encore aujourd'hui impolitique. Ils (les mitterrandiens) ont vendu le déficit de moins-trois à Maastricht, ce serait se déjuger d’avouer maintenant aux gens qu’il fallait lire plus-trois. Si nous pouvons dérouler sous leurs yeux le film de la reconquête de nos équilibres, nous pouvons provoquer une adhésion de bon sens. La quantifier aujourd’hui est difficile mais en sortant du diptyque « mémoire et récriminations » pour entrer dans la « technique de gouvernement » nous pouvons gagner en visibilité au niveau déjà des pourcentages et naître sur le marché politique. Quel horrible destin, diront les jeunes scouts légitimistes.
Le candidat de l’Alliance royale empruntera-t-il la voie d’une propagande technique, assorti d'un schéma institutionnel simple et crédible ? c’est tout le mal que je nous souhaite.
M. de Villenoisy a été présenté dans un billet du 24 octobre 2011 (cliquer ici).
(1) On lira avec grand profit la synthèse et la note intégrale publiées par Olivier Ferrand et Thomas Chalumeau sur le site du think tank (CLIC)
Merci pour cet article clairvoyant tant dans ses diagnostics - la contradiction majeure que ressentent les "démocrates" dans cette gestion du déclin - que dans ses prescriptions : oeuvrer à établir la distinction entre Etat et Nation. On ne peut qu'applaudir à votre conclusion, le modèle royaliste est plus que jamais adapté.
RépondreSupprimerL'économie prime les autres domaines d'intérêt mais ce n'est pas dans la culture française. D'où le temps perdu à tourner autour du pot.
RépondreSupprimerPapandréou avait raison d'aller au référendum préalable. Le plan européen impacte directement et durement la vie quotidienne des gens et les appelle à contribuer fiscalement. Si les gens ne sont pas d'accord ils vont disparaître fiscalement comme l'armée de Saddam Hussein dans les sables d'Irak et l'Etat grec sans ressources intérieures sera ruiné.
RépondreSupprimerLe référendum a l'avantage de dire les choses clairement aux Grecs, où vous acceptez d'en baver 5 ou 6 ans et on repartira ; soit vous faites du mauvais esprit et vivez au noir et la nation comme l'Etat seront ruinés car votre épargne disparaîtra comme neige au soleil, avec vos emplois et tout le confort.
Il est inutile de s'apercevoir après-coup que le peuple a choisi de suicider le pays.
Oui, il faut séparer l'Etat de la Nation dans la dialectique de la crise des dettes souveraines.
Ca me rappelle une caricature de la fin de l'Ancien régime où on voit deux bonshommes chevauchant un troisième, le clergé et la noblesse portés par le tiers-état.
RépondreSupprimerAujourd'hui il n'y a pas vraiment de changement si les noms ne sont plus les mêmes.
Très bien vu, l'Etat écrase la nation.
Vous pensiez à celle-ci ?
RépondreSupprimerMalliarakis dans l'Insolent signale que les États de l'OCDE qui se trouvaient endettés en 2007 à hauteur de 32 800 milliards de dollars, pour une production de biens et services de 40 000 milliards de dollars (soir un ratio de 82 %), ont pendant les 3 années suivantes augmenté leur production de 4,3 % tandis que le dette progressait de 32,5 %, plaçant 10 000 milliards de dollars d'emprunts nets nouveaux. Le taux d'endettement des administrations publiques s'est ainsi alourdi de 15 points. Les disponibilités nettes de l'épargne mondiale, quoique plus délicates à évaluer, n'ont certainement pas progressé d'autant.
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