dimanche 6 mai 2012

Pêche & Poésie


Notre cycle politique piscicole s'achève. Fermons-nous aux caquètements d'une campagne à bout de souffle et passons aux choses sérieuses. La pêche zen par exemple, et rentrons en nous-mêmes, nous allons en avoir besoin.


Touchée par le fil
De la canne à pêche
La lune d'été
(Chyo-ni)

normal ! puisque ...

Le voleur a tout emporté
Sauf la lune
Qui était à la fenêtre
(Ryôkan)

Mon âme
Plonge dans l'eau et ressort
Avec le cormoran
(Onitsura)


Un serpent s'est enfui
Ses yeux qui m'ont regardé
Seuls restent dans les herbes
(Kyoshi)

Le printemps passe.
Les oiseaux crient
Les yeux des poissons portent des larmes.
(Basho)



Selon la Mushimegane, revue poétique japonaise, c'est au 15e siècle que la forme poétique nommée renga a fleuri au Japon. Le renga est un poème produit collectivement par plusieurs auteurs. Les membres ajoutent alternativement des versets de 17 syllabes (5, 7 et 5 syllabes) et de 14 (7 et 7 syllabes), et achèvent un poème composé de 100 versets.
Le renga était un genre littéraire de haute tenue. On demandait aux membres, selon la tradition, de présenter leurs versets en se basant sur l'esthétique médiévale et en citant des classiques.
Au 16e siècle, au lieu du renga, c'est le haïkaï - poème humoristique - qui est devenu populaire. Le haïkaï (haïkaï-renga) est un poème construit de versets de 17 et de 14 syllabes comme le renga, mais il parodie le renga en introduisant des blagues vulgaires à la mode. Les poètes de haïkaï se sont servis de jeux de mots et ont traité des choses de la vie quotidienne auxquelles le renga ne s'intéressait pas.
Le premier verset (17 syllabes) du renga et du haïkaï est appelé "hokku". Les poètes de haïkaï ont commencé à présenter leurs hokkus comme les poèmes indépendants, ce qui est l'origine du haïku.
On demandait, selon la tradition, d'adopter dans le premier verset du renga et du haïkaï un kigo (mot de saison). Donc, il s'est aussi imposé d'introduire un kigo dans un hokku et dans un haïku.
(Ryu Yotsuya)

Voilà, nous nous coucherons moins idiots ce soir, en attendant le désastre.




A chaque pétale qui tombe
Les branches du prunier
Vieillissent
(Buson)



Postscriptum : le prince Henri appelle le Hongrois à relever la vieille nation capétienne. Si vous ne pouvez vous résoudre à mettre les cuissardes, écoutez-le donc, vous aurez un prétexte.

2 commentaires:

  1. Ah mon cher, vous ne pouviez pas me faire plus plaisir en publiant cette haïkus.

    Cette une forme poétique que j'affectionne particulièrement. Elle va à l'essentiel. Nous en avons bien besoin dans notre occident qui aime à compliquer les choses.
    Merci encore...et bonne pêche !

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  2. oups ! il faut lire "ces" et non "cette".

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