C'est l'été. Relaxez-vous. Les guerres se gagnent-elles en fumant, voire se commandent-elles mieux à travers la fumée d'un cigare ? Au cinéma certainement, mais c'est aussi ce que pensait sans le dire Sir Winston, roulant un Romeo y Julieta cubain entre ses doigts.
Hélas, cette façon d'estomper l'horreur des affaires est de moins en moins acceptée par les tyrans sanitaires qui obligent les traîneurs de sabre à humer le sang tiède des tripes puantes sans en bloquer les effluves par le tabac. Défense de fumer. A la salle de commandement, ça peut déclencher les sprinklers et noyer la tactique. Aussi ne compte-t-on plus les guerres conduites par des abstinents - le précédent chef des armées ne buvait ni fumait, on a vu les résultats ; guerres expurgées des vices du commandement à n'en plus finir de se terminer, puisqu'il leur manque le dernier coup de rein qu'apporterait la molécule. La liste est longue : Corée (les sudistes ne fument pas), Afghanistan (ce n'est pas ça qu'ils fument), Congo (ils n'ont pas le rond pour fumer), Azawad (la clope est haram), partout la loi Évin !
Dans un essai théologique (mais si!), Clive Lewis (1898-1963) stigmatisait à sa façon ce nouveau carcan qui menait à l'inaboutissement de l'entreprise :
« De toutes les tyrannies, celle exercée pour le bien de ses victimes peut être la plus opprimante. Aussi vaut-il mieux vivre sous la coupe d'un reître voyou¹ que sous la férule d'activistes moraux tout-puissants. La cruauté du reître médiéval pouvait s'assoupir parfois, sa cupidité être rassasiée au-delà d'un certain point, tandis que ceux qui nous tourmentent pour notre bien le feront sans relâche avec l'approbation de leur propre conscience. Ils auront d'autant plus de chances de gagner le Paradis qu'il auront réussi un Enfer sur terre. Leur vraie gentillesse vous brûle d'une insulte intolérable : pour nous guérir de notre penchant maladif que nous ne savons reconnaître comme tel, nous sommes ramenés au niveau d'avant l'âge de raison ou à celui de ceux qui jamais n'y parviendront, pour être reclassés parmi les bébés, les imbéciles et les animaux domestiques.»
On ne peut jouir d'un cigare à mi-chemin d'une cause à gagner. C'est une récompense qui se savoure lentement au crépuscule de l'action. On ne fume pas à midi. Comment s'y abandonner si tout reste à faire ? Comprendra-t-on maintenant pourquoi les castristes ont gagné ? Ils fumaient au bivouac, pas au carnage, et leur cerveau était une formule enrichie à la nicotine. Faut pas être normal pour attaquer le train blindé de la légende et gagner.
Une icône chasse ŀ'autre, l'affaire syrienne est en bonne voie si le général Tlass prend les commandes à la caisse à sable. Il fume, c'est aussi simple que cela. En plus il a la gueule d'un vainqueur ! Mais les mauvaises langues de la diaspora le taxent déjà de cousinerie, télégénéité, népotitude, orchotomisie et fatuitude, pour ne pas lui obéir (traduction libre de l'arabe dialectal de l'avenue Foch).
Quand on vous dit qu'il ne suffit plus d'être riche et beau pour ne pas être con, ou de fumer un partagas pour refaire le monde !
Hélas, cette façon d'estomper l'horreur des affaires est de moins en moins acceptée par les tyrans sanitaires qui obligent les traîneurs de sabre à humer le sang tiède des tripes puantes sans en bloquer les effluves par le tabac. Défense de fumer. A la salle de commandement, ça peut déclencher les sprinklers et noyer la tactique. Aussi ne compte-t-on plus les guerres conduites par des abstinents - le précédent chef des armées ne buvait ni fumait, on a vu les résultats ; guerres expurgées des vices du commandement à n'en plus finir de se terminer, puisqu'il leur manque le dernier coup de rein qu'apporterait la molécule. La liste est longue : Corée (les sudistes ne fument pas), Afghanistan (ce n'est pas ça qu'ils fument), Congo (ils n'ont pas le rond pour fumer), Azawad (la clope est haram), partout la loi Évin !
Dans un essai théologique (mais si!), Clive Lewis (1898-1963) stigmatisait à sa façon ce nouveau carcan qui menait à l'inaboutissement de l'entreprise :
« De toutes les tyrannies, celle exercée pour le bien de ses victimes peut être la plus opprimante. Aussi vaut-il mieux vivre sous la coupe d'un reître voyou¹ que sous la férule d'activistes moraux tout-puissants. La cruauté du reître médiéval pouvait s'assoupir parfois, sa cupidité être rassasiée au-delà d'un certain point, tandis que ceux qui nous tourmentent pour notre bien le feront sans relâche avec l'approbation de leur propre conscience. Ils auront d'autant plus de chances de gagner le Paradis qu'il auront réussi un Enfer sur terre. Leur vraie gentillesse vous brûle d'une insulte intolérable : pour nous guérir de notre penchant maladif que nous ne savons reconnaître comme tel, nous sommes ramenés au niveau d'avant l'âge de raison ou à celui de ceux qui jamais n'y parviendront, pour être reclassés parmi les bébés, les imbéciles et les animaux domestiques.»
On ne peut jouir d'un cigare à mi-chemin d'une cause à gagner. C'est une récompense qui se savoure lentement au crépuscule de l'action. On ne fume pas à midi. Comment s'y abandonner si tout reste à faire ? Comprendra-t-on maintenant pourquoi les castristes ont gagné ? Ils fumaient au bivouac, pas au carnage, et leur cerveau était une formule enrichie à la nicotine. Faut pas être normal pour attaquer le train blindé de la légende et gagner.
Une icône chasse ŀ'autre, l'affaire syrienne est en bonne voie si le général Tlass prend les commandes à la caisse à sable. Il fume, c'est aussi simple que cela. En plus il a la gueule d'un vainqueur ! Mais les mauvaises langues de la diaspora le taxent déjà de cousinerie, télégénéité, népotitude, orchotomisie et fatuitude, pour ne pas lui obéir (traduction libre de l'arabe dialectal de l'avenue Foch).
Quand on vous dit qu'il ne suffit plus d'être riche et beau pour ne pas être con, ou de fumer un partagas pour refaire le monde !
(1) pour un Américain, le "robber knight" du Rhin est le type même de la brute indépassable.