jeudi 12 juillet 2012

Peugeot, l'os dans la soupe populaire


Coluche en tutu, de conférences en sommets, ça finit aujourd'hui ! La con'certation hollandaise a trouvé ses limites, fracassée sur le mur de la désindustrialisation. Peugeot dégage huit mille emplois de France, dont quatorze cents en recherche et développement ; Doux en casse quinze cents ! Ce n'est qu'un début, les DRH avaient reçu l'ordre de surseoir jusqu'au résultat des élections. On dégraisse partout maintenant, avant que la récession ne soit déclarée par les autorités statistiques, sachant bien que les marchés qui nous perfusent vont se retourner et mordre comme un diable tiré par la queue.
Déjà on a lancé M. Montebourg qui va trépigner au pupitre du Sénat, criant qu'on ne l'y prendra pas ! Vous voyez bien qu'on a réagi, tente de dire le gouvernement. M. Montebourg refuse ! M. Montebourg menace ! Le président Varin (X-Mines!) est mis en demeure ; qu'y peut-il ? Son modèle est faux, tout comme le modèle industriel français enchassé dans un modèle social autodestructeur. Tout le monde a faux.

En écho à ce désastre largement prévisible mais si mauvais en démagogie, on annonce, faute d'argent, l'arrêt des lignes ferroviaires à grande vitesse prévues par le "Grenelle de l'Environnement" de M. Borloo. Les investissements publics vont-ils faire les frais de la remise en ordre de l'Etat pour protéger l'électorat fonctionnaire ? Va-t-on stopper le canal Seine-Nord ? Connaissant le courage des élites politiques de notre pays, il y a de grandes chances que l'avenir soit sacrifié au virement mensuel de traitements pléthoriques qui asphyxient l'économie productive du pays en captant la finance disponible. Nous avons le "taux d'administration" le plus élevé d'Europe ; par rapport à la Corée du nord, on ne sait pas.

Déjà la Cour des Comptes a détecté que le gouvernement précédent (qui n'était en rien supérieur à celui-ci) avait tapé dans les crédits d'équipements militaires pour solder généraux et officiers supérieurs dont on ne sait plus que faire. A nous seuls, nous avons de quoi encadrer toutes les armées européennes. Dans la seule armée de terre nous soldons 176 généraux pour 15 brigades, et nous aurions par ailleurs 3468 colonels et capitaines de vaisseaux pour un total de 150 commandements ! (source)




Peugeot ne partira pas de France, bien qu'il y trouverait sans doute le salut puisque ce marché est mort pour sa gamme moyenne. Mais la montée en puissance des centres d'ingénierie chinois Peugeot-Citroën laissait présager un moindre intérêt pour les sites métropolitains. Nous en avions parlé dans un billet sur l'expo Auto-Shanghaï 2011.
Par contre, il est sûr que si la firme francomtoise est réellement contrainte par le gouvernement qui pourrait la nationaliser au prix du cours de Bourse à venir, ou en louant le foncier et en capturant l'outil industriel, les autres constructeurs vont y regarder à deux fois avant de se mettre les chaînes au pied. Sans doute diffèreront-ils leurs investissements jusqu'à meilleure fortune, le temps de voir comment tout cela finit, aggravant ainsi le désinvestissement déjà constaté.

Comme on pouvait s'y attendre et malgré de bonnes intentions, le gouvernement au jour le jour est obligé de retourner à une politique de tapis roulant, ce maudit temps court qui finira par nous tuer.

Ce vice est intrinsèque au régime



- La 208, l'espoir de PSA - 

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