Où l'on mesure à quel point l'esprit revendicatif domine le partenariat social.
Il s'agit d'une entreprise que je connais bien pour y être allé charger vingt fois. Coincée entre la RN13 à quatre voies et le village d'Orgeval (Yvelines) bâti jusqu'à sa porte, une des premières maisons de commerce de thé d'Europe avec 25 millions d'euros de CA, a décidé de délocaliser son site de production. Un port aurait été une bonne implantation pour du commerce intérieur et extérieur, et le groupe italien Illy de Trieste qui la contrôle depuis 2004, avait offert des conditions avantageuses pour relocaliser la production au port de Trieste. Quasiment tout le thé du monde sort du canal de Suez, c'était mieux qu'Anvers ou Hambourg.
Mais la famille Jumeau-Lafond qui succéda aux Dammann ayant reçu patente sous Louis XIV pour le commerce de cafés, thés et chocolats, a préféré rester sur ses terres où elle emploie 170 employés fidèles et apparemment heureux de leur sort ; à savoir personnellement que c'est la seule usine dans laquelle j'ai pénétré où chaque employé croisé vous dit bonjour en vous regardant d'un sourire ! Le patron a décidé de délocaliser de... 49 kilomètres à vol d'oiseau ! Dans les entrepôts vides de Philips à... Dreux ! Il double sa surface de production sans accroître ses charges.
Des Quarante-Sous d'Orgeval à la rue de Réveillon à Dreux, Michelin m'offre un trajet économique de 63 km en 50 minutes pour 7,17€ de carburant. C'est pas la Turquie ! D'accord, cela représente sur une année de 46 semaines travaillées à 4 jours et demi, la coquette somme de 3300 euros de carburant plus l'usure de la voiture, mais en région parisienne ce n'est pas extravagant.
Qu'à cela ne tienne, Didier Jumeau-Lafond qui prenait évidemment avec lui les 122 salariés du site d'Orgeval, proposa à ceux qui ne pouvaient pas déménager tout de suite à Dreux, une Renault Twingo gratuite pendant 3 ans et cent euros par mois d'essence pendant 2 ans ! Insulte paternaliste, et la CGT de crier au "patron-voyou" pour toucher des primes de licenciement améliorées. Aux Prudhommes !
La majorité des salariés suivirent l'entreprise (70/122) mais 50 refusèrent et 41 ont suivi la CGT. Un an après, les Prudhommes de Poissy viennent de leur accorder le "licenciement de confort" selon les termes de Me Bourhaba, avocat des plaignants, en une indemnité d'un an de salaire, ce qui fait un décaissement de près de trois millions d'euros pour la trésorerie de l'entreprise.
Damman Frères à Dreux a remonté son effectif, passant de 122 à 170, faisant tourner à plein Pôle Emploi et Cap Emploi, récupérant au passage des laissés-pour-compte de chez Philips. L'entreprise a désormais tout l'espace convenable pour se développer et peut compter sur la solidarité de ses nouveaux collaborateurs. Les vainqueurs de Poissy peuvent maintenant chercher un job sereinement, mais de futurs employeurs du canton poseront tous la même question que vous devinez : où étais-tu en 2011 ?
Petit bout par petit bout tout s'explique et le "droit" des travailleurs a prévalu. Mazette ! Ils sont désormais chômeurs dans leur droit et porteront les stigmates de la rigidité cadavérique en période de crise ! Notre société est très malade de son modèle paléo-socialiste qui nie toute souplesse dans la gestion et le développement des entreprises, ce que réclame un grand patron comme Carlos Ghosn quand il traduit la flexibilité par : amener l'effectif sur les sites qui ont des commandes à livrer ! Pendant ce temps nos concurrents progressent sans génie mais avec leur simple bon sens.
Moralité, si Dammann Frères était parti à l'étranger (Tournai n'est qu'à 215km), personne ne pouvait plus l'ennuyer, mais M. Jumeau-Lafond, malgré une décision qu'il juge sidérante, demeure "patriote" !
Il s'agit d'une entreprise que je connais bien pour y être allé charger vingt fois. Coincée entre la RN13 à quatre voies et le village d'Orgeval (Yvelines) bâti jusqu'à sa porte, une des premières maisons de commerce de thé d'Europe avec 25 millions d'euros de CA, a décidé de délocaliser son site de production. Un port aurait été une bonne implantation pour du commerce intérieur et extérieur, et le groupe italien Illy de Trieste qui la contrôle depuis 2004, avait offert des conditions avantageuses pour relocaliser la production au port de Trieste. Quasiment tout le thé du monde sort du canal de Suez, c'était mieux qu'Anvers ou Hambourg.
Mais la famille Jumeau-Lafond qui succéda aux Dammann ayant reçu patente sous Louis XIV pour le commerce de cafés, thés et chocolats, a préféré rester sur ses terres où elle emploie 170 employés fidèles et apparemment heureux de leur sort ; à savoir personnellement que c'est la seule usine dans laquelle j'ai pénétré où chaque employé croisé vous dit bonjour en vous regardant d'un sourire ! Le patron a décidé de délocaliser de... 49 kilomètres à vol d'oiseau ! Dans les entrepôts vides de Philips à... Dreux ! Il double sa surface de production sans accroître ses charges.
Didier Jumeau-Lafond |
Qu'à cela ne tienne, Didier Jumeau-Lafond qui prenait évidemment avec lui les 122 salariés du site d'Orgeval, proposa à ceux qui ne pouvaient pas déménager tout de suite à Dreux, une Renault Twingo gratuite pendant 3 ans et cent euros par mois d'essence pendant 2 ans ! Insulte paternaliste, et la CGT de crier au "patron-voyou" pour toucher des primes de licenciement améliorées. Aux Prudhommes !
La majorité des salariés suivirent l'entreprise (70/122) mais 50 refusèrent et 41 ont suivi la CGT. Un an après, les Prudhommes de Poissy viennent de leur accorder le "licenciement de confort" selon les termes de Me Bourhaba, avocat des plaignants, en une indemnité d'un an de salaire, ce qui fait un décaissement de près de trois millions d'euros pour la trésorerie de l'entreprise.
Damman Frères à Dreux a remonté son effectif, passant de 122 à 170, faisant tourner à plein Pôle Emploi et Cap Emploi, récupérant au passage des laissés-pour-compte de chez Philips. L'entreprise a désormais tout l'espace convenable pour se développer et peut compter sur la solidarité de ses nouveaux collaborateurs. Les vainqueurs de Poissy peuvent maintenant chercher un job sereinement, mais de futurs employeurs du canton poseront tous la même question que vous devinez : où étais-tu en 2011 ?
Petit bout par petit bout tout s'explique et le "droit" des travailleurs a prévalu. Mazette ! Ils sont désormais chômeurs dans leur droit et porteront les stigmates de la rigidité cadavérique en période de crise ! Notre société est très malade de son modèle paléo-socialiste qui nie toute souplesse dans la gestion et le développement des entreprises, ce que réclame un grand patron comme Carlos Ghosn quand il traduit la flexibilité par : amener l'effectif sur les sites qui ont des commandes à livrer ! Pendant ce temps nos concurrents progressent sans génie mais avec leur simple bon sens.
Moralité, si Dammann Frères était parti à l'étranger (Tournai n'est qu'à 215km), personne ne pouvait plus l'ennuyer, mais M. Jumeau-Lafond, malgré une décision qu'il juge sidérante, demeure "patriote" !
PS : DHL ferme son site de Dreux et octroie un plan social mais ne reprend personne ailleurs ; 108 salariés au tapis.
je n'arrive pas à comprendre: vu la représentativité des syndicats, à savoir très faible, vu le peu d'enthousiasme des salariés "normaux" à adhérer à leur discours faisandé sur la lutte des classes, pourquoi les dirigeants (PS comme UMP)n'ont ils jamais rien faits pour adapter le droit au monde réel?????? Pourquoi cette absence de réaction????
RépondreSupprimerLa réponse, on a connait: déficience testiculaire!
La classe politique est au deux tiers fonctionnarisée, ce qui veut dire que le monde réel est un hologramme pour eux.
SupprimerEt depuis la reculade de Juppé en 1995, ils sont tous réticents à contrer les soi-disant avantages acquis.
L'affaire Dammann est exemplaire de ce que la France est complètement larguée en droit social et que le mauvais esprit fait des ravages, ce qui explique pourquoi l'expatriation devient la règle.
Avec près de 3 millions à décaisser sur un chiffre d'affaires de 25 millions (je ne connais pas leur marge d'exploitation), il m'étonnerait que le groupe Illy en reste là.