C'est un cas d'école. Le 27 septembre j'ai assisté à une réunion publique sur le projet de port Seine-Métropole pour entendre que celui-ci était déjà divisé par deux. Selon le ministre des transports Cuvillier, seul le port à granulats, le moins cher en travaux d'infrastructure, sera(?) construit ; le port logistique d'éclatement fer et route est abandonné. Au même endroit, on apprend que le canal Seine-Nord-Europe joignant à grand gabarit le bassin Seine-aval au bassin des Flandres, n'est plus financé, malgré les motions de soutien de toutes les collectivités locales riveraines ; la part de l'Etat français (2,2Mds€) n'est plus disponible. Et M. le ministre de faire dire que le bouclage à l'ouest de la Francilienne (rocade A104) est lui aussi abandonné. Ses investissements fortement structurants sont donc annulés car on ne peut faire deux choses à la fois, préparer l'avenir des générations montantes en équipant le pays d'outils performants de compétitivité, et solder un million et demi de fonctionnaires en trop à chaque fin de mois. C'est, me direz-vous, saine politique en période de crue du chômage car les surnuméraires sont inconvertibles, ne sachant rien faire d'autre que de fonctionner.
Le bouclage de la Francilienne est réclamé depuis des lustres par la zone industrielle de Peugeot-Poissy et celle de Saint-Ouen l'Aumône (la plus vaste d'Europe occidentale). Elle devait séparer le transport de zone longue de la desserte locale, fluidifiant le roulage et donc la carburation. Les chicayas ordinaires de tous ceux qui font primer leurs idées fixes et leur confort douillet sur tous emplois du secteur marchand - ils ne se bougent que pour le secteur public - ont conduit à élaborer le tracé le moins disant en termes de nuisances et le plus cher bien sûr à construire, le condamnant d'avance. Une solution de rechange serait de monter la production de voitures sur le rail - l'usine est au bord de la voie ferrée est-ouest Paris-Le Havre avec un triage Peugeot - en créant une échappée sud-nord par la Grande Ceinture ; mais c'est se remettre entre les mains de la SNCF depuis que M. Pépy a récupéré RFF (Réseau Ferré de France) et peut donc contrôler les trains européens puisqu'il possède à nouveau les voies. Aucun patron avisé ne décide de bon coeur de mettre sur l'épure de son développement le prestataire de transport le moins fiable au monde. Je vous épargnerai mes témoignages de chargeur. Même les chemins de fer péruviens sont plus sûrs en délai !
C'est un noeud d'intelligence économique et écologique qui disparaît. Nous n'allons pas vous "vendre" le projet global Seine-Nord (tronçon vert de la carte) et Seine-Métropole, tant il a d'avantages, et ce d'autant plus que nous nous agacerions à le vanter en le sachant sacrifié sur l'autel de la bureaucratie socialiste. La liaison à grand gabarit des bassins fluviaux précités convoque au confluent de Oise et Seine un port d'éclatement assez vaste, et justement à cet endroit s'étendent les anciens champs d'épandage de la ville de Paris qui ne seraient mis à flot qu'en cas de submersion des usines de traitement d'eaux usées par une pluie centennale. On sortirait des bateaux comme on veut, par la route, par le triage ferroviaire d'Achères ou en rickshaw. Le point d'éclatement le plus en amont est le port de Gennevillers qui est plein et dont la rocade de sortie est l'A86 saturée. Le grand canal, le port et le bouclage de la Francilienne vont ensemble, et cette infrastructure était déterminante pour former l'hinterland qui manque aux ports de Rouen et du Havre.
C'était sans compter avec le lobby mixte (polytechnique-syndicats) de la SNCF qui reprend des couleurs depuis l'alternance politique et préconise une nationalisation de l'axe logistique sud-nord par la CGT, en lançant un fuseau de ferroutage en lieu et place du canal élargi. Je mets mon billet qu'on trouvera les fonds. Evidemment, les bateaux sont dangereux pour la démocratie, par définition privés, puisque l'astreinte en voyage est de 7/24, ils vont et viennent sans grand contrôle, et depuis la destruction du Tour de rôle en 2000 (loi Pétain du 22 mars 1941) ils négocient leurs frets ; leurs pavillons d'attache sont divers mais la "langue du fleuve" est le néerlandais ; tout cela pue la liberté que je ne vous dis pas ! Tandis qu'avec un grand fuseau SNCF facilement pris en otage au moindre nuage, la CGT de M. Le Paon et les irresponsables de Sud-Rail durent et perdurent.
D'autres grands investissements structurants ont été arrêtés par le cabinet Ayrault. Accordons-lui que certains (remise en peinture des plafonds de Versailles) n'ont pas d'urgence en temps de crise aiguë. Mais pour les infrastructures lourdes, c'est grave. La destruction de l'avenir pour satisfaire une clientèle électorale est le cancer de la social-démocratie de modèle latin. Sans mettre en cause la Chine, l'Inde ou le Bangladesh, nous serons bouffés d'abord par nos voisins.
Le bouclage de la Francilienne est réclamé depuis des lustres par la zone industrielle de Peugeot-Poissy et celle de Saint-Ouen l'Aumône (la plus vaste d'Europe occidentale). Elle devait séparer le transport de zone longue de la desserte locale, fluidifiant le roulage et donc la carburation. Les chicayas ordinaires de tous ceux qui font primer leurs idées fixes et leur confort douillet sur tous emplois du secteur marchand - ils ne se bougent que pour le secteur public - ont conduit à élaborer le tracé le moins disant en termes de nuisances et le plus cher bien sûr à construire, le condamnant d'avance. Une solution de rechange serait de monter la production de voitures sur le rail - l'usine est au bord de la voie ferrée est-ouest Paris-Le Havre avec un triage Peugeot - en créant une échappée sud-nord par la Grande Ceinture ; mais c'est se remettre entre les mains de la SNCF depuis que M. Pépy a récupéré RFF (Réseau Ferré de France) et peut donc contrôler les trains européens puisqu'il possède à nouveau les voies. Aucun patron avisé ne décide de bon coeur de mettre sur l'épure de son développement le prestataire de transport le moins fiable au monde. Je vous épargnerai mes témoignages de chargeur. Même les chemins de fer péruviens sont plus sûrs en délai !
C'est un noeud d'intelligence économique et écologique qui disparaît. Nous n'allons pas vous "vendre" le projet global Seine-Nord (tronçon vert de la carte) et Seine-Métropole, tant il a d'avantages, et ce d'autant plus que nous nous agacerions à le vanter en le sachant sacrifié sur l'autel de la bureaucratie socialiste. La liaison à grand gabarit des bassins fluviaux précités convoque au confluent de Oise et Seine un port d'éclatement assez vaste, et justement à cet endroit s'étendent les anciens champs d'épandage de la ville de Paris qui ne seraient mis à flot qu'en cas de submersion des usines de traitement d'eaux usées par une pluie centennale. On sortirait des bateaux comme on veut, par la route, par le triage ferroviaire d'Achères ou en rickshaw. Le point d'éclatement le plus en amont est le port de Gennevillers qui est plein et dont la rocade de sortie est l'A86 saturée. Le grand canal, le port et le bouclage de la Francilienne vont ensemble, et cette infrastructure était déterminante pour former l'hinterland qui manque aux ports de Rouen et du Havre.
C'était sans compter avec le lobby mixte (polytechnique-syndicats) de la SNCF qui reprend des couleurs depuis l'alternance politique et préconise une nationalisation de l'axe logistique sud-nord par la CGT, en lançant un fuseau de ferroutage en lieu et place du canal élargi. Je mets mon billet qu'on trouvera les fonds. Evidemment, les bateaux sont dangereux pour la démocratie, par définition privés, puisque l'astreinte en voyage est de 7/24, ils vont et viennent sans grand contrôle, et depuis la destruction du Tour de rôle en 2000 (loi Pétain du 22 mars 1941) ils négocient leurs frets ; leurs pavillons d'attache sont divers mais la "langue du fleuve" est le néerlandais ; tout cela pue la liberté que je ne vous dis pas ! Tandis qu'avec un grand fuseau SNCF facilement pris en otage au moindre nuage, la CGT de M. Le Paon et les irresponsables de Sud-Rail durent et perdurent.
D'autres grands investissements structurants ont été arrêtés par le cabinet Ayrault. Accordons-lui que certains (remise en peinture des plafonds de Versailles) n'ont pas d'urgence en temps de crise aiguë. Mais pour les infrastructures lourdes, c'est grave. La destruction de l'avenir pour satisfaire une clientèle électorale est le cancer de la social-démocratie de modèle latin. Sans mettre en cause la Chine, l'Inde ou le Bangladesh, nous serons bouffés d'abord par nos voisins.
Le Havre fluvial vu de l'est, Seine à gauche |
Un peu de lecture :
- Canal Seine-Nord de VNF
- Port Seine-Métropole par Ports de Paris
- La Francilienne
Note : Une seule barge au gabarit européen porte 88 conteneurs 40 pieds (ou 176 x 20pds) soit l'équivalent de 88 semi-remorques en un convoi de six kilomètres, avec autant de moteurs camion en fonctionnement (+/-30000 chevaux pour le convoi, soit dix fois la puissance du pousseur fluvial).
- Canal Seine-Nord de VNF
- Port Seine-Métropole par Ports de Paris
- La Francilienne
Note : Une seule barge au gabarit européen porte 88 conteneurs 40 pieds (ou 176 x 20pds) soit l'équivalent de 88 semi-remorques en un convoi de six kilomètres, avec autant de moteurs camion en fonctionnement (+/-30000 chevaux pour le convoi, soit dix fois la puissance du pousseur fluvial).
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