vendredi 30 novembre 2012

Parasélite (suite)

Âne Parisot
J'entendais hier matin à la radio Mme Parisot, qui est à l'industrie ce que l'IFOP est aux idées, monter sur ses grands principes contre la nationalisation Montebourg. Droit de propriété, autonomie de la stratégie industrielle, scandale... Ça ne le faisait pas. Défendre l'autonomie stratégique des entrepreneurs était mal venu dans le cas d'ArcelorMittal quand on connaît le bilan comptable de la holding ; sa stratégie perdante croise à 90° celle de notre pays et l'optimisation à outrance du tycoon londonien détruit des emplois à foison. Sa liberté revendiquée est délétère et le droit de propriété qu'avance la présidente du MEDEF n'est pas le droit romain de vie et de mort sur la force de travail. Et pourtant il est pour elle sacré ! Existe-t-il une morale supérieure à ce droit ? Mme Parisot va consulter pour nous répondre.

D'un autre côté, il faut préciser que les avantages du libéralisme économique défendus ardemment sur ce blogue, diminuent autant que croissent les oligopoles et s'éteint complètement en situations de monopole. Sauf Alzheimer, c'est du von Mises. Or l'acier européen, héritier de la CECA, est pour la filière chaude en situation d'oligopole, et de duopole en France (Saint-Gobain à Pont-à-Mousson et ArcelorMittal à Dunkerque et Fos). Va-t-on se résoudre à perdre le peu de sidérurgie qui nous reste comd'hab, ou dire un « merde » franc et massif aux experts qui se répandent sur les ondes pour nous expliquer pourquoi nationaliser en transition c'est mal ? Et si malgré tout nous le faisions !

Camaro 2012 - 400cv - 40000€
Quant saint Obama fait la courte échelle à la General Motors en prenant 60% du capital pour se porter caution explicite vis à vis de ses fournisseurs, c'est bien vu ici. En campagne électorale pour son second mandat il déclare à Colorado Springs au mois d'août dernier : “So now I want to say that what we did with the auto industry, we can do in manufacturing across America. Let’s make sure advanced, high-tech manufacturing jobs take root here, not in China. Let’s have them here in Colorado. And that means supporting investment here.” Un vrai communiste ! Mais qui détient encore un quart du capital de la GM en attendant que le cours remonte. Ce sauvetage avant banqueroute est autorisé par Madame Parisot aux Etats-Unis, mais serait scandaleux en France. Au fait, quand M. Sarkozy a préempté 25% du capital des Chantiers navals de l'Atlantique chez Alsthom et a acheté 9% de plus au propriétaire coréen pour accompagner le plan de charge à St Nazaire, on n'a pas entendu Mme Parisot crier au scandale. Qu'elle retourne à la machine à trouer les cartes IBM et laisse sa place à un industriel ; nous sommes submergés de diplômés des sciences molles à baver ci et là. Sortez l'IFOP du MEDEF, ça en devient ridicule.

S'il n'y avait qu'elle pour représenter les Nuls de France nous serions heureux, mais le dilettantisme s'acharne sur notre beau pays. Sans s'étendre sur le suicide collectif du grand syndicat politique populaire – ce scénario aurait été partout refusé comme invraisemblable - passons directement à la transition énergétique. Delphine Batho et ses six sages vont conduire le grand bavardage promis. Avec les 7 nains ç'aurait été plus marrant et Duflot en méchante sorcière. On va tableronder avec des associations de consommateurs (pour faire quoi ?), des organisations syndicales, des élus locaux, des parlementaires incontournables pour la télé, des industriels et aussi des ONG ayant la fibre écologique. Greenpeace boude parce qu'ils ne sont pas chefs de table. Plusieurs mois de débats à bailler, puis à la fin, une grande loi de programmation pour 2013-3013. Au menu, le gaz de schiste de M. Montebourg (décidément!), les centrales nucléaires et l'EPR, les ventilateurs à courant qui coûtent plus cher qu'ils ne produisent, et l'énergie solaire de l'empire pharaonique revenu.
Toutes les énergies renouvelables abordées ont un bilan énergétique inversé, aucune ne produira jamais assez de courant pour effacer l'empreinte laissée par sa fabrication, son installation et son entretien. Sans subventions, tout s'écroule. Or, à quoi se résumeront ces « travaux » ? A calculer au plus juste les subventions exigées par les Diafoirus des ligues vertes, dans un pays en phase de récession confirmée, croulant sous les dettes et fabriquant des déficits comme un cancer des métastases.

une microcentrale sur la Loire
On ne peut pas être contre une réflexion générale sur l'énergie, mais au moins devrait-elle partir sur des fondamentaux sains. Aucune énergie renouvelable sauf l'hydroélectricité n'est capable de servir l'industrie de puissance. Dont acte. Préservons donc notre parc nucléaire. Regardons plutôt du côté des ménages. Il y a certainement quelque chose d'intelligent à faire au niveau de l'habitat individuel (parce qu'il maîtrise le mieux ses consommations). Trois sources d'énergie alternative existent : l'éolien, le solaire, les micro-centrales au fil de l'eau. Couplés au réseau non pour le fournir, ce qui est proprement stupide, mais pour suppléer aux insuffisances temporaires, ces dispositifs conduisent leurs utilisateurs à une certaine autarcie, et donc les responsabilisent. Carrément répréhensible pour un Etat aussi « organisé » que le nôtre et qui a l'ambition de s'occuper de tout, du berceau à la tombe. Casser le monopole de l'EDF c'est donner les clefs de la liberté. Il n'y a plus qu'à forer jusqu'à la nappe phréatique pour s'affranchir du réseau d'eau et demander l'indépendance quant à y être. Impensable en pays jacobin. Voudrait-on aussi qu'un jour les gens pensent par eux-mêmes, télé coupée ? Rassurez-moi ! Il est interdit d'être intelligent, ça pourrait déteindre ! Que deviendrait l'élite ?


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