mardi 11 décembre 2012

Plus près de Toi mon Dieu

L'eau est au pont des secondes, l'orchestre continue, 2000 personnes perdent leur job chaque jour. Sur la passerelle du Titanic, le commodore cambre les fesses, bombe le torse et rédige directement sur le chadburn une mise en demeure au Tribunal de grande instance de Paris pour soutenir sa houri, injustement citée par le directeur politique de la première chaîne de télévision française. Le ministre de l'Intérieur a envoyé la sienne, dès fois que le juge soit bouché. Le procureur de Paris a fait ramasser de vieux paysans de l'Aisne qui ont eu le front de mettre des miettes dans l'enveloppe de leur réclamation à M. le Président de la République. Il y a eu outrage ! Monsieur Roux du Bourbon Palace est accouru chez Jean-Michel Aphatie vouer Gégé aux gémonies (salauds de Belges !) et jauger les législatives partielles anticipant une rupture de digue qu'il sait d'avance expliquer. Fureur des pythies de la bienpensance, le Front national n'a pas profité des disputes de pissotières à l'UMP. Le seul à se battre comme un chien, un chien fou peut-être, est ringardisé dans sa propre formation. Montebourg devrait faire un peu plus de politique et un peu moins d'industrie ; 2000 personnes perdent leur job chaque jour. Non concernés les emplois politiques. Ouf ! L'orchestre continue.

Les Français s'abandonnent à des querelles sociétales sur le mariage universel, l'adoption universelle, la parité, le non-genre, du moins les y invite-t-on pour qu'ils ne s'occupent pas des "problèmes" ; le CRAN veut des filles noir-intense chez Miss France/Endemol et pas des café-au-lait. J'aime les deux. Ils ne savent pas que leur économie s'évapore chaque jour un peu, ni que le comte de Paris descend du Prophète. Une piste à creuser ? Les éditocrates font la loi, le marché fait la loi, la banque fait la loi, le gouvernement fait la loi, le lobby fait la loi, le "législateur" sert de tampon ! Un peuple enfantin intoxiqué à la démocratie par procuration, qui a reconstruit les privilèges d'ancien régime en se laissant berner par les démagogues de tous bords - la démagogie étant l'essence même de cette république césarienne - va encore aux urnes parce que c'est comme ça, croyant sauver l'avenir de ses enfants, sa peau, la crémière ! Pourtant le désintérêt pour ses rites démocratiques s'accroît, les danses pour la pluie ne font pas recette, l'abstention gagne du terrain, après le Doute, il est des signes avant-coureurs de la Colère. Mais on entend toujours l'orchestre.

Le député de Nantes vient vendre un "comité de suivi" aux sidérurgistes de Basse-Indre pour se faire huer. Il ne reviendra pas de peur de passer au laminage. A Florange, Petit-Couronne, Dunkerque, Fos, dans toute l'industrie en dur, les forces de production n'acceptent plus la fatalité mortifère faussement libérale et le discours lénifiant des élites menteuses, acoquinées aux donneurs d'ordres dans les cercles d'oligarques comme Le Siècle. Les partis de gauche qui attendent une rupture de paradigme poussent à la roue ; NPA, PCF-FDG encouragent l'émeute sous couvert de résistance. Il va suffire de peu de choses pour que le mélange précipite, et chacun de prendre des gages pour Thermidor. C'est le moment de poser la question aux chapelains des organisations royalistes : à quoi êtes-vous prêts au moment de la rupture systémique possible ? La réponse n'a pas à être divulguée, du moment que nous avons la certitude d'une anticipation réelle. A défaut, nous verrons.

L'agence franco-américaine Fitch Ratings va devoir retirer le triple A au Trésor français après l'Epiphanie quand la récession sera patente. Elle se mettra en ligne avec les trois autres qui ont franchi déjà le pas. Reste à espérer qu'aucune ne repasse derrière en dégradant encore un peu plus sa note, car elles sont toutes éditées "avec perspectives négatives". L'Allemagne que l'on voyait sur le marchepied du "train des AA+" finira l'année avec tous ses comptes publics 2012 équilibrés. Elle s'arrache à un compagnonnage qui l'encombre et comme l'Italie de jadis... Germania farà da sé. Le traité de l'Elysée n'est plus qu'un cocktail annuel ; il fallait s'y attendre un peu .
Tendons l'oreille, ici l'orchestre continue de jouer, c'est rassurant.


Pas de panique ! C'est un film !



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