Trois mille cinq cent quatre-vingt sept voix (source AR) se sont portées sur les listes du parti de l'Alliance Royale aux élections européennes 2014.
Il est oiseux, et doublement, de mesurer l'écart avec la fois précédente et de tirer un pourcentage, forcément fait de beaucoup de décimales.
Le pari est perdu. Comme le déclarait en 2007 Yves-Marie Adeline, fondateur de ce parti, les royalistes, que l'on espèrait quand même un peu plus nombreux, n'ont pas validé la démarche de notoriété entreprise. C'est aujourd'hui confirmé.
Ce parti sans moyens - mais pourquoi ? - riche de courage et de militants désintéressés, ne franchit pas le plafond de verre de la notoriété élémentaire. Son programme n'est pas adapté à la rhétorique démocratique et son mode de communication, indigent par manque d'argent. Même dans les provinces les plus travaillées, il ne perce pas.
Néanmoins il ne peut en aucune manière être montré du doigt par les autres chapelles royalistes qui ne remportent elles non plus aucune victoire, même minuscule, depuis soixante ans. Finalement, l'insuccès semble génétique à la Cause.
L'agitation des cadres royalistes les conforte sans doute dans une posture éthique et distinguée, mais la loi du résultat, comme on l'applique aujourd'hui de toute entreprise humaine, les détruirait. Ils se gardent bien que quérir le quitus de leurs militants. Les chapelains meurent sur la miséricorde des stalles. C'est un emploi en sacralité viagère où l'on ne se remet pas en cause, chacun étant l'oint du monseigneur d'obédience.
Cercles et cénacles, sociétés savantes ou de géographie, histoire, langues mortes, ont de tout temps fait le bonheur des longues journées d'hiver à remâcher la gnose d'une physique sociale ancienne. Il n'y faut voir aucun travers, ce n'est que distractions d'une vie lente. Mais c'est moins innocent quand on capte l'intérêt de la jeunesse et, sous l'autorité morale de la chose sue, on l'embrigade à des séances de "réinformation" et des soirées de propagande sur les heures d'études. Sachant le mouvement, s'il bouge, incapable de provoquer aucun assaut des positions retranchées de ses adversaires qui l'ignorent, projeter des lendemains fleurdelisés dans des cerveaux enchantés par l'ancienne chevalerie relève de l'escroquerie mentale. Cette révélation tarit normalement les effectifs dès avant la trentaine, mais la nostalgie d'une jeunesse agitée en recrée après cinquante. Il n'y a rien de très sérieux, bien moins que de jouer au bridge.
Messieurs les chapelains, réunissez-vous entre vous à quelques dates anniversaires ou cosmiques, mais libérez vos "ouailles" qui ont besoin d'acquérir des diplômes dans la compétition mondiale qu'ils affrontent. L'entre-soi a du bon dès qu'il ne sert à rien. Nous avons construit le catalogue de la politique raisonnée depuis l'avènement des Capétiens, avec beaucoup d'enluminures, feuilletons-le sous nos lampes à économie d'énergie pour le délassement et la fierté de nos certitudes. Cessons d'appeler à l'insurrection dans des rues vides !
Les princes ont-ils besoin de chapelles ?
Leur destin est d'abord entre leurs mains. En veulent-ils ?
Faut-il repartir d'une page blanche ?
Pour la micro-histoire, le premier chiffre annoncé était 3150, puis 3587 pour finir à 3576. Pas grave.
RépondreSupprimerSelon LLL57, en 2009 l'AR avait fait 4244 voix et 5817 voix en 2004.
Ah oui, c'est triste... En réalité, il n'y a pas de véritable prétendant ! Ceci explique peut-être cela...
RépondreSupprimer