La dernière barricade fut ôtée ce matin à Causeway Bay. Une poignée d'irréductibles gaulois ont été embarqués pour la forme. Ce billet n'est pas la relation des événements. Pour en savoir (beaucoup) plus, il faut lire en anglais le South China Morning Post et le Straits Times ou le Taipei Times. Ce billet est une réflexion personnelle gratuite sur ces événements. Personne n'est obligé de continuer :)
On savait déjà les Hongkongais particulièrement sensibles aux droits civiques, héritiers qu'ils sont quand même de la vieille Angleterre. On savait les Chinois continentaux capables de brutalité et même plus si Zhongnanhai lâchait la bride au gouvernement local, renforcé de milices improvisées sorties des bas-fonds. Le scénario était écrit d'avance et finalement personne ne l'a suivi. Les répliques du "tsunami de l'ombrelle" ont malgré tout atteint Formose et le Kuomintang restera la victime collatérale, peut-être la seule. Étonnant, non ? comme disait Desproges. J'essplique :
Après le premier mouvement de masse en défense de la démocratie altérée que le Royaume Uni parvint à arracher au pouvoir communiste chinois, on a vu un mouvement important défendant la sinisation du pays et de ses moeurs, prônant la paix économique et sociale pour préserver l'aura de Hong Kong, troisième puissance financière du monde. La galaxie Nylonkong c'est par ici ! Ce n'est pas rien, car c'est la première fois que les thèses de Pékin trouvent un écho parmi les Hongkongais "de souche". Jusqu'ici les acclamations étaient fabriquées par des contingents de continentaux qui manifestaient sur ordre de peur d'être renvoyés à la misère de leur commune dépopularisée. Pour une première fois est apparu un réflexe de prudence fondé sur deux réalités : la prospérité de la vieille colonie n'est pas inoxydable même si sa première richesse est l'état d'esprit des gens, intact malgré l'anschluss ; deuxièmement, la Chine devient la première puissance économique au monde et cela rend quand même fiers cette race d'entrepreneurs.
Lorsque les choses se sont durcies - assaut du parlement - tous les observateurs s'attendaient à un coup de massue du pouvoir central pour briser la contestation rapidement en faisant "disparaître" les traces comme d'habitude. Sans oser évoquer le 4 juin 1989, chacun pensait à une fin tragique possible, et nombreuses furent les familles à aller récupérer leur progéniture. La police de Hong Kong fut exemplaire au niveau de l'enjeu. Elle a su allier fermeté, mesure et pugnacité. J'aimerais voir agir le ministre de la Police de M. Hollande dans les mêmes circonstances.
Les événements furent observés attentivement de l'autre côté du Détroit et les Taïwanais ont viré le parti historique continental, le Kuomintang de Tchang Kaï Chek, de leurs préférences au simple motif qu'il engageait des négociations en tous domaines avec un ogre qui finirait par le bouffer. Et les gens dans leur immense sagesse de préférer le statu quo du chacun chez soi. C'est peut-être ce qui agace le plus Zhongnanhaï, perdre la collaboration obéissante du parti nationaliste, à cause d'une poignée d'étudiants qui ont voulu rejouer Occupy Wall Street à Hong Kong Central !
En terminant ce billet ne soyons pas naïfs non plus. Il va y avoir des représailles en sous-main menées par la police politique importée. Il n'est pas dit non plus que ces mesures soient toujours appliqués avec discernement. On va vérifier le procès d'intention.
Pour le moins, on s'aperçoit que le peuple de Hong Kong est déjà mature dans sa citoyenneté, complètement impliqué dans la dispute démocratique et capable d'aller au compromis ; ce qui n'est pas notre cas. Prenons-en de la graine.
On savait déjà les Hongkongais particulièrement sensibles aux droits civiques, héritiers qu'ils sont quand même de la vieille Angleterre. On savait les Chinois continentaux capables de brutalité et même plus si Zhongnanhai lâchait la bride au gouvernement local, renforcé de milices improvisées sorties des bas-fonds. Le scénario était écrit d'avance et finalement personne ne l'a suivi. Les répliques du "tsunami de l'ombrelle" ont malgré tout atteint Formose et le Kuomintang restera la victime collatérale, peut-être la seule. Étonnant, non ? comme disait Desproges. J'essplique :
Après le premier mouvement de masse en défense de la démocratie altérée que le Royaume Uni parvint à arracher au pouvoir communiste chinois, on a vu un mouvement important défendant la sinisation du pays et de ses moeurs, prônant la paix économique et sociale pour préserver l'aura de Hong Kong, troisième puissance financière du monde. La galaxie Nylonkong c'est par ici ! Ce n'est pas rien, car c'est la première fois que les thèses de Pékin trouvent un écho parmi les Hongkongais "de souche". Jusqu'ici les acclamations étaient fabriquées par des contingents de continentaux qui manifestaient sur ordre de peur d'être renvoyés à la misère de leur commune dépopularisée. Pour une première fois est apparu un réflexe de prudence fondé sur deux réalités : la prospérité de la vieille colonie n'est pas inoxydable même si sa première richesse est l'état d'esprit des gens, intact malgré l'anschluss ; deuxièmement, la Chine devient la première puissance économique au monde et cela rend quand même fiers cette race d'entrepreneurs.
Lorsque les choses se sont durcies - assaut du parlement - tous les observateurs s'attendaient à un coup de massue du pouvoir central pour briser la contestation rapidement en faisant "disparaître" les traces comme d'habitude. Sans oser évoquer le 4 juin 1989, chacun pensait à une fin tragique possible, et nombreuses furent les familles à aller récupérer leur progéniture. La police de Hong Kong fut exemplaire au niveau de l'enjeu. Elle a su allier fermeté, mesure et pugnacité. J'aimerais voir agir le ministre de la Police de M. Hollande dans les mêmes circonstances.
Les événements furent observés attentivement de l'autre côté du Détroit et les Taïwanais ont viré le parti historique continental, le Kuomintang de Tchang Kaï Chek, de leurs préférences au simple motif qu'il engageait des négociations en tous domaines avec un ogre qui finirait par le bouffer. Et les gens dans leur immense sagesse de préférer le statu quo du chacun chez soi. C'est peut-être ce qui agace le plus Zhongnanhaï, perdre la collaboration obéissante du parti nationaliste, à cause d'une poignée d'étudiants qui ont voulu rejouer Occupy Wall Street à Hong Kong Central !
En terminant ce billet ne soyons pas naïfs non plus. Il va y avoir des représailles en sous-main menées par la police politique importée. Il n'est pas dit non plus que ces mesures soient toujours appliqués avec discernement. On va vérifier le procès d'intention.
Pour le moins, on s'aperçoit que le peuple de Hong Kong est déjà mature dans sa citoyenneté, complètement impliqué dans la dispute démocratique et capable d'aller au compromis ; ce qui n'est pas notre cas. Prenons-en de la graine.
Lu chez Marc Fiorentino :
RépondreSupprimerANNÉE RECORD POUR NEW YORK qui connaît sa meilleure année en introductions en Bourse depuis la bulle Internet. New York est numéro 1 mondial pour les IPOs, notamment grâce à Alibaba. Hong Kong bondit à la deuxième place devant Londres. Tout un symbole.
A signaler une analyse très subjective d'un négociant en prêt-à-porter français travaillant à Hong Kong, sans doute en affaires avec la Chine continentale et qui en prend le parti sans retenue aucune.
RépondreSupprimerIl est dommage que le site d'Aymeric Chauprade se soit laissé aller à publier cette fabrication (clic)
Soutenir que les Etats-Unis (après l'Angleterre) auraient poussé à la roue d'un mouvement insurrectionnel étudiant du modèle ultrasoft de celui d'Occupy Central est bien méconnaître ces diables de Yankees qui jamais n'utilisent ce type d'urticaire socio-politique, parfaitement incontrôlable. L'insurrection était purement hongkongaise et ça en emmerde plus d'un ! Surtout parmi les compradores !