lundi 14 septembre 2015

L'Église roule la pente

Ce sera sans doute le billet le plus corrosif de la série. Il parle du flux migratoire poussé vers nous par tous les pouvoirs.

Jorge Bergoglio, SJ, S.S. François
Pourquoi le pape noir François 1er et beaucoup d'évêques européens, à la notable exception de quelques prélats d'Europe de l'Est¹, poussent-ils à l'accueil de cohortes musulmanes provenant du Levant et de Mésopotamie au sein d'une Europe fondamentalement chrétienne, même si la pratique de la religion y est en veilleuse ? Le motif de charité théologale écrase ici le concept de bon sens. La Conférence des évêques de France prévient qu'il n’est pas acceptable de faire un tri qui viserait à en accueillir certains seulement. On doit tout prendre ! Or la nature a ses lois : les territoires s'organisent pour leur mise en valeur par leurs propres habitants selon les codes sociaux qu'ils y ont établis. L'espace peut être clos ou ouvert et l'étranger accueilli à la simple condition de respecter us et coutumes du pays. On sait d'expérience que les musulmans, une fois installés dans l'assurance d'une résidence stable, se forment en communautés spéciales et visibles qui vont revendiquer une partie de l'espace public afin de "défendre" leurs mœurs coraniques d'abord, puis de les promouvoir par tous moyens licites. Même si une partie d'entre eux s'assimile en oubliant les rites désuets du désert originel, les autres s'enkystent.

Qui pourra endiguer et refouler l'islamisation de l'Europe occidentale ? L'Eglise ? Jean Sobieski ? Il s'agit de notre mode de vie, de notre civilisation même. Peut-être, comme le dit Michel Houellebecq dans Soumission, en avons-nous assez de cette molle décadence d'un Occident putréfié jusqu'à appeler à sa régénérescence une règle de fer forgée ailleurs.

L'histoire a prouvé que les divers monothéismes ne sont pas miscibles. Fondamentalement antagonistes, totalitaires par essence, ils sont en guerre entre eux, larvée aujourd'hui jusqu'à une paix hypocrite, sinon en guerre ouverte au prétexte que "mon Dieu est plus grand que le tien et le seul vrai". Si le catholicisme a prohibé les conversions militaires, l'islam est revenu sur une trajectoire de conquête sous divers visages, il faut être demeuré pour ne pas s'en apercevoir.

Mgr Fonlupt, évêque de Rodez²
Le pape et ses évêques semblent complètement branchés sur l'émotionnel comme n'importe quelle ligue pleureuse. Ils abandonnent l'essence même de la religion qui est de s'occuper des âmes ; des corps, il y a pléthore de soignants en concurrence féroce qui se disputent la manne publique et internationale pour faire carrière dans le charity bizness. Quand une religion abandonne l'eschatologie pour se complaire dans l'enrobage des mœurs civiles, son esprit meurt à petit feu. Et les hiérarques de se transformer en télévangélistes ou en père Fonlupt (photo) puisqu'il faut bien sauver les talents ! Pourtant, on ne croit pas en Dieu pour distribuer des pains au chocolat sur le quai des gares mais parce que nous sommes mortels et génétiquement angoissés par une fin certaine. Il semble que depuis longtemps cela n'intéresse plus la Sainte Calotte qui se vautre dans l'humanitaire, dans la communication permanentée, et qui ne va pas gâter l'ambiance en parlant de la mort ! Le porte-à-faux est manifeste.

Laissons pour une fois la parole à Ernest Renan qui, dans Patrice (à Rome, 1849), charge à fond la catholicité pour son déni des lois naturelles de bon sens et bonheur :

Si nous avions été païens, ou moins profondément imbus de christianisme, notre vie se fût écoulée normale et vulgaire. Si à cette époque nous eussions habité l'Italie, si j'eusse compris l'antiquité comme je la comprends maintenant, je n'eusse pas quitté les sentiers doux et faciles de la plaine pour les pics aigus et romantiques de la montagne. Je manquais radicalement à cette époque de cette mesure, de ce modus optimus qu'enseigne si bien cette terre classique. Apollon, Castor et Pollux, Diane, Minerve, Vénus me paraissaient insipides, parce qu'ils représentent la nature saine et normale. Je leur préférais une Vierge mère de Dieu, et la maigre image d'un Dieu tiraillé par des clous. Préférence donnée à l'anormal, à l'exceptionnel, au maladif, voilà l'esthétique chrétienne ; voilà les idées qui nous ont perdus. Maintenant je comprends à merveille que le beau n'est que dans le simple, dans le naturel, dans le vulgaire ennobli ; j'ai fait justice de ce prétendu attirail de finesse et de profondeurs, au moyen duquel on arrive à prouver que le laid, c'est le beau, que la pâle et hystérique sainte Thérèse est plus belle que Sapho. A cette étrange doctrine qui a bouleversé toutes nos idées sur le beau et le bien, je préfère la droiture antique ; à cette paradoxale théorie : Heureux ceux qui pleurent ! Heureux ceux qui ont faim ! Heureux ceux qui se privent ! Je préfère la prière de Solon :
« Charmants enfants de Mnémosyne et de Jupiter Olympien, muses qui habitez le Piérion, écoutez ma prière ! Obtenez-moi des dieux le bonheur et d'avoir toujours une bonne réputation aux yeux des hommes. D'être doux à mes amis et amer à mes ennemis, aimable pour ceux-là, terrible pour ceux-ci. Je souhaite d'avoir des richesses, je ne veux pas souffrir d'injustice...».
Voilà le vrai, le simple, le naturel. Voilà ce que le christianisme a profondément interverti par son surnaturalisme, en prêchant sans cesse le renoncement, le combat contre la nature, en subtilisant à l'infini sur le bien moral et le bonheur. Il nous a accoutumés à chercher les choses dans leur contraire, à chercher bien loin ce qui est tout près. Toutes les idées fausses qui sont dans le monde en fait de morale sont venues du christianisme. La Grèce, avec un tact divin, avait saisi la parfaite mesure, fugitive et insaisissable nuance qu'on entrevoit sans raisonnement par l'instinctive finesse de sa nature, mais où l'on ne peut se maintenir. La mesure d'ailleurs paraît froide et insipide à la longue ; on se fatigue de la proportion et du bon goût ; on en vient à préférer l'étrange, l'anormal.
(Fragments intimes, Calmann-Lévy, Paris 1914)

Nous y sommes en plein ! L'anormalité islamique fascine nos épiscopes. L'étrangeté d'une religion de chameliers jaillie de rien la leur coupe ! L'Eglise, qui jusqu'à hier structurait nos sociétés dans ses codes d'ordre, aspire aujourd'hui ses propres ennemis sur son territoire historique sans se préoccuper, semble-t-il, du devenir de ses "ouailles" promises un jour à la dhimmitude, comme c'est parti. Dans certains discours, nous avons la désagréable impression d'être devenus pour elle des obstacles à l'entropie universelle qu'elle promeut ! Les derniers Mohicans bas du front et vieux-jeu, nous gâchons l'enthousiasme des associations de secours exotiques. Nous ne comprenons pas "le" message.

L'Eglise du rempart de Charles Maurras s'est évanouie et sa justification structurelle disparaît. On fait place au culte de la sensiblerie, renouant avec les origines bitumineuses, gémissantes et carrément socialistes de son Chemin de Paradis. Qu'aurait-on pensé au tournant de la Seconde Guerre mondiale si l'on avait prédit que l'Eglise catholique pouvait représenter un jour un danger civilisationnel en s'associant au déclin de l'Occident chrétien ?






Qu'il soit bien clair que Royal-Artillerie milite pour l'accueil des Chrétiens d'Orient sans mesurer leurs effectifs. Incapables que nous sommes de les défendre chez eux, nous, en France, avons en conséquence le devoir de leur faire leur place ici. Ces gens sont les Chrétiens aborigènes des origines. Nous devons les respecter pour eux-mêmes et pour l'histoire qu'ils nous enseignent. Aparté : ils sont bien plus réalistes sur le dessein islamique que les monsignori du Vatican et leurs relais humanitaires, véritables chevaux de Troie.


(1) Mgr Henryk Hoser (Pologne) et Mgr Laszlo Kiss-Rigó (Hongrie)

(2) L'évêque de Rodez est l'héritier des Cardaillac, de François d'Estaing, de Georges d'Armagnac, de Colbert Seignelay de Castlehill et bien d'autres puissances en Languedoc, qui ne s'inclinaient que devant le pape ou le roi, et plus proche de nous, de Jean Ménard, dynamiteur de l'extension du camp du Larzac. La moustache rigolarde de Mgr Fonlupt fait bon marché des anciens titulaires ; il quitte le palais épiscopal qu'il ne peut plus chauffer pour un petit couvent de ville qui l'accueillera, lui et sa maigre escorte. Paix à son âme de liquidateur.


Postscriptum : Sur la question d'immigration elle-même, on peut se reporter au billet RA sur la thèse du Pr Hans Hermann Hoppe : La démocratie sociale force l'intégration des étrangers (clic).


5 commentaires:

  1. D'un point de vue strictement religieux, il y a un malentendu qui date de Constantin: le Christianisme ne s'occupe que de salut individuel.....Pas de la sauvegarde des nations ou des civilisations. Pas la peine donc de chercher une caution ou des motivations morales de la part de l’église ou de lui rappeler des devoirs qui ne sont pas les siens....

    .....

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    1. Bien vu ! On ne lui demande que de se replier sur l'eschatologie et de sortir du siècle où elle est devenu un facteur de désordre. Le texte annonçant le synode diocésain 2015-2016 de Rodez est explicite d'un fourvoiement, outre le fait que les clients ont quasiment disparu :

      "Les objectifs de ce synode diocésain consistent à réaliser une consultation largement ouverte aux femmes et aux hommes de l'Aveyron, pratiquants ou non, afin d'engendrer de nouvelles perspectives pour l'église du Rouergue en adéquation avec les évolutions de notre société. Lucette Perroud, secrétaire générale du synode, l'explicite : « Notre église ne doit pas être nostalgique du passé, elle doit se saisir du synode pour être inventive et tournée vers l'avenir. Diverses commissions travailleront en équipes sur la liturgie, les jeunes, la famille, la communication... tout ce qui permet au chrétien de trouver sa place dans la société d'aujourd'hui ». Ces équipes réfléchiront pendant un an à partir d'un «cahier de marche», la seconde année étant consacrée à une assemblée synodale qui élaborera les propositions transmises à l'évêque. La journée inaugurale du synode se déroulera le dimanche 24 mai (2015), à Ceignac, à partir de 12 h, autour de la basilique, les équipes de réflexion se constitueront librement avec l'aide du secrétariat général et un concert de gospel contribuera à l'ambiance festive de ce rassemblement."


      Ce diocèse fut dans l'histoire le roc d'ancrage du catholicisme au sud du Massif Central, toutes les hérésies s'y cassèrent les dents. Il s'est liquéfié. Les églises conciliaires du diocèse sont vides.

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  2. Voici un court texte de Mgr Feltin, cardinal-archevêque de Paris (1883-1975) qui aurait pu mettre les pendules à l'heure. C'est un ami qui me l'a communiqué, qu'il en soit remercié :

    L’Église, qui proclame que tous les hommes sont frères, corrige l’interprétation erronée que
    l’on donne parfois à cette fraternité universelle. Elle déclare en effet que chacun doit aimer particulièrement ceux qui sont nés sur le même sol que lui, qui parlent la même langue, ont hérité des mêmes richesses historiques, artistiques et culturelles, qui constituent dans l’humanité cette communauté spéciale que nous appelons notre Patrie, véritable mère, qui a contribué à former chacun de ses enfants. Elle a droit à un amour de préférence.

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  3. Je n vois pas trop en quoi l'Eglise est compétente pour déclarer que "chacun doit aimer particulièrement ceux qui sont nés sur le même sol...."

    Quel est le fondement théologique de cette affirmation? Le même que celle des Orthodoxes qui déclarèrent que Moscou était la nouvelle Jerusalem , ou de ceux qui appuyèrent par des justifications religieuses la "destinée manifeste" de l' Amérique.... ???????

    Dieu se fiche des nations, qui disparaissent ou apparaissent au gré des Livres des Saintes Écritures : le Salut est universel. Même la spécificité d’Israël disparaît dans le Nouveau Testament (hormis dans l'Apocalypse, mais c'est pour plus tard!!!) Les nations ne sont que des éléments de décors dans le dessein Divin! D'ailleurs la seule Patrie du Chrétien, c'est la Jérusalem Céleste !

    L'amour du Pays relève du domaine de César. Cela n'enlève absolument rien à sa noblesse mais ne mélangeons pas tout!

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    1. La Jérusalem Céleste n'est pas de ce monde, et les postures séculières des hiérarques catholiques me laisse accroire qu'ils n'y croient pas beaucoup, comme Jean Guitton qui à la fin de sa vie se disait moins pressé que jamais d'aller voir le néant !

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