Un an déjà que la rédaction paillarde de Charlie Hebdo a été dépêchée auprès de son Créateur par les frères Kouachi, eux-mêmes terminés en zone artisanale par le GIGN ; et autant pour l'assaut final de Coulibaly à l'Hyper Cacher de la Porte de Vincennes, achevé par le RAID. L'esprit du Honze a-t-il frappé ? Les experts payés au forfait par les plateaux médiatiques pour faire sérieux en cas d'événement sanglant sont d'accord sur un point : "le kamikaze est imparable !". Rien à parer ! L'hydre islamiste nous en veut à mort, elle a lâché contre nous des groupes de malfaisants difficilement identifiables dès lors qu'ils se confondent avec tous les poissons de l'aquarium (image maoïste). Il est donc extrêmement délicat de s'en saisir, puisque à première comparution, il n'avoue ni prêcher, ni prier, encore moins jouer au petit chimiste dans le squat africain là-derrière. Jawad de la Rue du Corbillon explique tout ça bien mieux que moi. Il n'empêche que se faire péter tout seul sur un trottoir parce que c'est l'heure laisse croire à un défaut du bulbe rachidien. Affronter le feu roulant du RAID comme porte de sortie n'est pas moins dérangeant. Qui sont donc ces kamikazes ? La grande presse usant de ce mot usurpé pour désigner les assassins en foule, nous le conserverons, mais signalons que le modèle original japonais visait la destruction de grands navires américains avec un petit chasseur bourré de poudre ! Pas le même niveau.
Mme Taubira, ministre de la Justice, demandait l'an dernier que les djihadistes soient "compris" et au ton de sa voix - soyons honnête - on devinait qu'il s'agissait de les étudier et non pas d'entrer en empathie avec eux. Ce travail a été fait il y a dix ans :
C'est quoi un kamikaze ?
Hany Abou-Assad avait tout dit. Ce n'est pas un dynamiteur mais un cinéaste palestinien qui a remporté l'Ange Bleu à Berlin en 2005, les Golden Globes du meilleur film étranger en 2006 ainsi que le prix du meilleur film Amnesty International et quelques autres prix moins connus. Il s'est vendu à cinquante pays sous le titre "Paradise Now¹".
Flash : Un jeune Palestinien enregistre sa dernière vidéo, qui dévie du script imposé par l'Organisation quand à la fin il se souvient d'un message qu'il a manqué de passer à sa mère. " Maman, avant que je n'oublie (sic), j'ai vu de vrais filtres à eau au marché de Mokhtar, pense à en prendre la prochaine fois". Ca fait un peu mal sur le moment.
Abou-Assad a discuté avec des rescapés (certaines bombes sont défectueuses) et des volontaires non encore chargés. Il ne pouvait qu'attendre des fanatiques impitoyables, ivres du sang de leur ennemi, rien moins. Y-en-a-t'il vraiment ? Sans doute. Voir secrets de tournage sur Allociné en cliquant ci-dessus sur le titre du film. Le plus surprenant fut de rencontrer dans cette mouvance mortifère des gens ordinaires, très ou trop ordinaires. Des petits manœuvres, des vidangeurs en station-service, des types sans un rond qui s'ennuient. Leurs motivations profondes derrière les déclamations mécaniques sont triviales. Celui-ci veut restaurer l'honneur de la famille à jamais taché par la trahison de son père qui pour quelques shekels est devenu indicateur au profit des Juifs, ce qui lui porta malheur, le salaud. Cet autre marié et chargé de famille est au chômage, courant de petits boulots dégradants en tâches ménagères qui le diminuent aux yeux des femmes du quartier ; faire la une du journal local redorera l'image d'une famille de "perdants", et accessoirement arrêter la déprime qui sourd dans sa caboche. Celui-là ne sait pas trop... mais c'est bien. Et si jamais la fable des vierges offertes sous les ombrages près de la fontaine aux citrons où murmure l'eau rieuse, était vraie ! Que fait-on des vierges après usage ? Bon tant pis !
Abou-Assad comme promis projeta son film en avant-première à quelques responsables palestiniens à Ramallah en 2005. Ce fut le tollé, la vie en Cisjordanie était montrée difficile à l'écran mais on pouvait comprendre aussi qu'elle pouvait être bien pire ailleurs dans le monde, et que les martyrs étaient le plus souvent des ratés ; les Palestiniens passant ainsi aux yeux des Occidentaux pour ce qu'ils ne veulent justement pas être, des inconséquents. Il y avait un autre mot plus court qui ne me vient pas à l'instant.
Alors les nôtres ? Ce n'est peut-être pas dans les catacombes islamistes qu'il faut chercher les vilains qui vont sauter. Peut-être que les bigots sont bien trop timorés pour porter la ceinture explosive, et l'UOIF, qui un temps faisait peur, s'est vu promettre un si bel avenir de promoteur immobilier dans la mosquée en kit qu'elle ne perdra pas son temps en fumée. Non, ce sont les frustrés que l'on doit débusquer, les louseurs, les déprimés, ceux que l'on a salis, méprisés, bannis, et les éjaculateurs précoces, les plus dangereux. Wolinsky me dit dans l'oreillette qu'il y en a en régie et qui n'ont jamais fait de mal à une mouche.
Dans une émission d'Arte, le professeur Fouad Laroui (Econométrie, Amsterdam) suggérait de dépasser le paramètre religieux qui n'est qu'un marqueur de la radicalité et d'approfondir le fossé civilisationnel, ce fameux choc des civilisations que refuse la bien-pensance aux manettes. L'élargissement considérable de l'accès à l'information, voire à la culture, a fait renaître une histoire arabe du XX° siècle qui était jusque là discrète voire délaissée. Or de 1916 à aujourd'hui, il y est écrit que le monde arabe a été humilié continûment par les empires anglais et français d'abord (accords Sykes-Picot de 1916), et par les Etats-Unis d'Amérique ensuite (accords Roosevelt-Abd Al Aziz de 1945), et que toutes les tentatives arabes de relever la tête ont été piétinées, avec en apothéose du mépris souverain occidental, l'enchâssement d'un foyer de guerre juif au Proche Orient. Fouad Laroui appelle à réécrire l'histoire du XX° siècle à quatre mains en réconciliant les deux versions (occidentale et arabe) afin de rationaliser le discours (28'- jeudi 17.12.2015). Le Piéton du roi croit la mesure certainement utile mais doute qu'elle entame sensiblement le stock de Croyants combattants. Le dépeçage de l'Empire ottoman a bien eu lieu au détriment de la nation arabe et ses conséquences régulièrement aggravées à divers motifs dont l'essentiel tourne autour des puits pétroliers et de l'Etat d'Israël². Comment transcender cette vérité ? En inventant un roman historique du XX° siècle approuvé par l'Assemblée générale des Nations Unies ? Cela ne libérera pas la Palestine.
Un autre intervenant sur la même chaîne, sociologue ayant étudié à Paris le djihad des Buttes-Chaumont, laissait comprendre que le fait déclencheur était un double échec : social (chômage) d'une part, criminel de l'autre. Aucun de ces soldats du Prophète n'avait pu franchir la porte du grand banditisme rémunérateur, et entre le coran qui promet une fraternité ici-bas et des avantages dans l'au-delà et le code pénal qui ne recense que des ennuis, la lutte est inégale.
Le portrait type du kamikaze-modèle, c'est donc un musulman pratiquant ou non, imprégné de revanche à assouvir contre l'Ordre blanc et capable d'apprendre par cœur un discours vidéo de quatre minutes. N'y a plus qu'à s'y mettre ! Travail banal d'îlotage. On regarnit les loges de concierges à chignon ayant dix dixièmes à chaque œil, que l'on équipe de pitbulls castrés (c'est la loi) pour veiller après dix heures à ce que la sonnerie de porte décline son identité. On marie les sus-dites à des agents de ville, indispensables courroies de transmission de l'actualité vraie. Il suffit dès lors de surveiller le courrier, les heures d'embauche, le poids apparent du caddy du samedi, et la joie de vivre ou la mine soucieuse de l'habitant, et en trois mois, on isole les freux :
Mme Taubira, ministre de la Justice, demandait l'an dernier que les djihadistes soient "compris" et au ton de sa voix - soyons honnête - on devinait qu'il s'agissait de les étudier et non pas d'entrer en empathie avec eux. Ce travail a été fait il y a dix ans :
C'est quoi un kamikaze ?
Hany Abou-Assad avait tout dit. Ce n'est pas un dynamiteur mais un cinéaste palestinien qui a remporté l'Ange Bleu à Berlin en 2005, les Golden Globes du meilleur film étranger en 2006 ainsi que le prix du meilleur film Amnesty International et quelques autres prix moins connus. Il s'est vendu à cinquante pays sous le titre "Paradise Now¹".
Flash : Un jeune Palestinien enregistre sa dernière vidéo, qui dévie du script imposé par l'Organisation quand à la fin il se souvient d'un message qu'il a manqué de passer à sa mère. " Maman, avant que je n'oublie (sic), j'ai vu de vrais filtres à eau au marché de Mokhtar, pense à en prendre la prochaine fois". Ca fait un peu mal sur le moment.
Abou-Assad a discuté avec des rescapés (certaines bombes sont défectueuses) et des volontaires non encore chargés. Il ne pouvait qu'attendre des fanatiques impitoyables, ivres du sang de leur ennemi, rien moins. Y-en-a-t'il vraiment ? Sans doute. Voir secrets de tournage sur Allociné en cliquant ci-dessus sur le titre du film. Le plus surprenant fut de rencontrer dans cette mouvance mortifère des gens ordinaires, très ou trop ordinaires. Des petits manœuvres, des vidangeurs en station-service, des types sans un rond qui s'ennuient. Leurs motivations profondes derrière les déclamations mécaniques sont triviales. Celui-ci veut restaurer l'honneur de la famille à jamais taché par la trahison de son père qui pour quelques shekels est devenu indicateur au profit des Juifs, ce qui lui porta malheur, le salaud. Cet autre marié et chargé de famille est au chômage, courant de petits boulots dégradants en tâches ménagères qui le diminuent aux yeux des femmes du quartier ; faire la une du journal local redorera l'image d'une famille de "perdants", et accessoirement arrêter la déprime qui sourd dans sa caboche. Celui-là ne sait pas trop... mais c'est bien. Et si jamais la fable des vierges offertes sous les ombrages près de la fontaine aux citrons où murmure l'eau rieuse, était vraie ! Que fait-on des vierges après usage ? Bon tant pis !
Abou-Assad comme promis projeta son film en avant-première à quelques responsables palestiniens à Ramallah en 2005. Ce fut le tollé, la vie en Cisjordanie était montrée difficile à l'écran mais on pouvait comprendre aussi qu'elle pouvait être bien pire ailleurs dans le monde, et que les martyrs étaient le plus souvent des ratés ; les Palestiniens passant ainsi aux yeux des Occidentaux pour ce qu'ils ne veulent justement pas être, des inconséquents. Il y avait un autre mot plus court qui ne me vient pas à l'instant.
Alors les nôtres ? Ce n'est peut-être pas dans les catacombes islamistes qu'il faut chercher les vilains qui vont sauter. Peut-être que les bigots sont bien trop timorés pour porter la ceinture explosive, et l'UOIF, qui un temps faisait peur, s'est vu promettre un si bel avenir de promoteur immobilier dans la mosquée en kit qu'elle ne perdra pas son temps en fumée. Non, ce sont les frustrés que l'on doit débusquer, les louseurs, les déprimés, ceux que l'on a salis, méprisés, bannis, et les éjaculateurs précoces, les plus dangereux. Wolinsk
les Sykes-Picot (Wiki) |
Un autre intervenant sur la même chaîne, sociologue ayant étudié à Paris le djihad des Buttes-Chaumont, laissait comprendre que le fait déclencheur était un double échec : social (chômage) d'une part, criminel de l'autre. Aucun de ces soldats du Prophète n'avait pu franchir la porte du grand banditisme rémunérateur, et entre le coran qui promet une fraternité ici-bas et des avantages dans l'au-delà et le code pénal qui ne recense que des ennuis, la lutte est inégale.
Le portrait type du kamikaze-modèle, c'est donc un musulman pratiquant ou non, imprégné de revanche à assouvir contre l'Ordre blanc et capable d'apprendre par cœur un discours vidéo de quatre minutes. N'y a plus qu'à s'y mettre ! Travail banal d'îlotage. On regarnit les loges de concierges à chignon ayant dix dixièmes à chaque œil, que l'on équipe de pitbulls castrés (c'est la loi) pour veiller après dix heures à ce que la sonnerie de porte décline son identité. On marie les sus-dites à des agents de ville, indispensables courroies de transmission de l'actualité vraie. Il suffit dès lors de surveiller le courrier, les heures d'embauche, le poids apparent du caddy du samedi, et la joie de vivre ou la mine soucieuse de l'habitant, et en trois mois, on isole les freux :
Aux Kerguelen ! Terminé.
Nos Kerguelen majestueuses |
(1) Vous pouvez visionner ce film en streaming en cliquant ici avec une simple inscription.
(2) Les lecteurs souhaitant pousser la question peuvent consulter Les Clés du Moyen-Orient
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