lundi 1 février 2016

Taubira et sa Loi

Ainsi Christiane Taubira a quitté la Chancellerie. Elle s'inscrira dans la chronique des travaux et des jours comme le Garde des sceaux qui imposa le mariage homosexuel en France, et rien de plus, car il n'y eut rien de plus, à part quelques ajustement à la marge des procédures judiciaires. Il restera d'elle une inclination naturelle à manœuvrer les Chambres par un discours littéraire qui tranchait sur la morne plaine des récitations automatiques de députés godillots. Elle a apporté de la fraîcheur dans l'hémicycle. Quant aux grandes idées*, elles sont restées au stade de l'incantation obstinée, répétée, lassante, avec ce soupçon de mépris des Français qui a interdit le soutien, sinon l'empathie de citoyens en phase avec ses propositions, mais qui furent outrés par son combat maladroit pour la négritude contre eux.

Sa démission est la fenêtre d'opportunité pour les adversaires au mariage homosexuel qui remettent aujourd'hui du gasoil pour nous resservir la "destruction de la famille" et faire avancer leur modèle social en béton dans l'allée des prétendants à l'Elysée. Dans un entretien accordé à Atlantico, Guillaume de Prémare** relève que seulement 18000 mariages homosexuels ont été "célébrés" en deux ans en France, ce qui semble indiquer que la ressource minoritaire s'épuise. Un tableau complet de l'INSEE nous donne tous les chiffres et compte 250000 mariages en gros. Le mariage gay est un épiphénomène. Il n'en demeure pas moins que pour M. de Prémare la menace contre la famille traditionnelle persisterait. Il dit :

« L’idéologie issue des études sur le genre vise à imposer l’idée d’indifférenciation entre l’homme et la femme. Il y a un lien substantiel avec le mariage homosexuel : si deux hommes ou deux femmes peuvent se marier et adopter des enfants – au même titre qu’un homme et une femme -, c’est qu’il y a équivalence des situations et indifférenciation entre homme et femme. Il y a une dialectique qui vise à opposer nature et culture ; et même à nier l’existence d’une nature humaine. Cette opposition est trompeuse parce que l’homme est par nature un animal social et culturel ; et sa dimension biologique est articulée à sa dimension culturelle. La nature humaine englobe tout cela.»

Ce sont des conneries (dans une version papier, on écrit : on se paie de mots): la nature de l'homme est hétérosexuelle par construction et toutes les lois permissives du monde n'effaceront pas l'étonnement, la raillerie voire le mépris nés de la rencontre de couples homosexuels. En ce sens qu'il n'y aura pas indifférenciation des sexes, ni destruction de l'ADN humain par le poison de la culture décadente du Bas Empire. Il suffit de sortir "en ville" et de parler aux autres au lieu de rester coincé dans la phosphoration de ses idées. Les gens tout simplement s'en moquent dans les deux sens du terme ! N'ajoutons pas (mais un peu quand même) que les populations appelées en renfort de notre économie essoufflée sont unanimement contre les homosexuels pratiquants jusqu'à les lapider, les pendre ou les jeter des toits.

Nulle loi n'interdit maintenant à quiconque de se marier, y compris l'immense majorité de la population qui fait la noce comme au bon vieux temps, avec les blagues salaces de l'oncle de Chaminadour en fin de banquet ! Pour ma part, que deux êtres qui s'aiment veuillent solenniser leur union par un mariage ne m'enlève aucun point de retraite. Certes, la famille patriarcale est le creuset générique de l'éducation du petit d'homme ; ce dispositif cellulaire est éprouvé depuis Néandertal ; mais ça ne se passe pas non plus toujours très bien. Les royalistes sont aux premières loges pour constater les dégâts de la contrainte dans les familles princières et non princières. Parfois cela tourne au désastre. Oui, la cellule familiale est la brique naturelle élémentaire d'une société, n'en faisons pas un sacrement universel obligatoire.

Mon sentiment est que les cadres de la Manif-Pour-Tous, forts du souvenir d'un million de marcheurs à Paris, cherchent à pérenniser un fonds de commerce valorisable auprès de structures politiques plus grandes, elles-mêmes dispensatrices de prébendes et de visibilité sociale. Ils inventent un péril là où il n'y a qu'abandon circonstancié et électoraliste à une mode sociétale qui risque bien de passer un jour comme passent les mœurs décalées. D'ailleurs, on sait peu que des gens impliqués comme Pierre Bergé s'étaient déclarés il y a longtemps contre le mariage mimétique des homosexuels, se satisfaisant de la protection patrimoniale du PACS et déconseillant cette pitrerie.

Par contre, il faut tenir bon contre l'adoption d'enfants-de-plaisance par des couples anti-nature - pourquoi lester les écoliers d'un pareil handicap ?*** - et demander sans relâche l'abolition de l'article 6-1 du Code civil**** : « Le mariage et la filiation adoptive emportent les mêmes effets, droits et obligations reconnus par les lois, à l'exclusion de ceux prévus au titre VII du livre Ier du présent code, que les époux ou les parents soient de sexe différent ou de même sexe », et surtout bloquer en frontière toute la gestation d'enfants pour autrui, sauf à laisser monter des usines à gosses partout dans le tiers-monde avec un marché des préférences, options et tarifs, même si...... ça existe déjà !



Les combats à mener en France sont d'un autre ordre.

La classe politique le sent aussi, qui ne reviendra pas sur la loi Taubira. Ce serait une perte de temps et d'énergie pour un épiphénomène. Les politiciens sont souvent inefficaces aux affaires mais gardent une sûreté de jugement quant à leurs chances personnelles. Ils peuvent prédire que l'électorat ne se déterminera pas en réaction contre la loi homosexuelle. C'est l'analyse de Nicolas Sarkozy.

En revanche, l'avortement et les privilèges consentis par le cabinet Valls à ce fléau démographique ; l'état calamiteux de nos finances publiques qui cachent dans leurs comptes la bombe atomique des pensions de fonctionnaires non provisionnées qui obligera un jour Bercy à piller les caisses des travailleurs du secteur marchand ; le coma de notre économie soviétisée engluée dans l'archéo-syndicalisme politique ; le drainage des cerveaux et le chômage de masse ; le lest de plomb d'une armée immense de parasites sociaux de plus en plus amalgamés aux étrangers visibles ; tous ces points sont le ferment d'une révolte sociale d'ampleur. Certains, dont je ne suis pas, parlent de guerre civile. Pour la faire, il faut être plus nombreux et plus enragés, jusqu'à passer l'Arc de Triomphe pour descendre les Champs Elysées jusqu'à la Grille du Coq. Il n'y a personne d'assez charismatique et riche pour lever l'étendard du Vaffanculo général et La-Manif-Pour-Tous n'amassera pas de barricades en poussettes. Inutile de s'exciter et d'appeler les cotisations. On fera avec la Loi taubiresque dont on purgera l'adoption d'enfants. Se concentrer sur une mesure unique et simple devrait aboutir. Bombarder, pour ce faire, son député pendant la prochaine campagne électorale législative de 2017 : Non à l'adoption gay !


Notes :
(*) pour comprendre la réflexion de Taubira il faut lire Surveiller & Punir de Michel Foucault. Bon courage, je l'ai fait :)
(**) patron du réseau d'influenceurs catholiques Ichtus.fr
(***) Avec bien d'autres, le docteur Lévy-Soussan conteste le soi-disant bien-être des enfants adoptés par des couples homosexuels : « Ils deviennent des sujets à haut risque de dépression, vivent l’échec scolaire, le manque d’estime de soi et des difficultés d’insertion sociale », explique Lévy-Soussan, autant de choses qui tombent sous le bon sens. Le psychiatre précise : « Comment ces couples-là peuvent assumer, par rapport à l’enfant, le fait qu’ils l’ont privé de père ou de mère ». Accusant l’honnêteté des études, il lâche : « Ils sont sommés d’aller bien pour des raisons idéologiques, politiques et militantes », et donc « ils ne vont pas admettre que c’est compliqué pour eux ». (source Grumberg c/o Dreuz.info)
(****) Loi 2013-404 du 17.03.2013 (clic)

 

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