Dans la 65ème livraison du Lien légitimiste (sept-oct. 2015), Gabriel Privat avait déployé son talent pour nous transporter du royaume de l'impossible - celui d'une restauration monarchique ex machina - au royaume des bonnes volontés de progrès, vers la reconstruction d'un environnement favorable au retour du roi. En voici le texte, accompagné de quelques notes critiques du Piéton s'il y a lieu...
Un constat de désastre
Les défenseurs du roi ne manquent pas dans le pays de France. Deux sondages réalisés à vingt ans de distance, l'un en 1987 par IPSOS pour le journal Le Point et l'autre en 2007 par BVA, à la demande de l'Alliance royale pour le journal France-Dimanche, révélaient que 17 % des Français étaient soit très favorables, soit assez favorables à l'exercice du pouvoir suprême par un roi en France. Un sondage plus récent, de 2014, réalisé par Opinion Way et Sciences-Po révélait que 50 % des Français espéraient l'exercice du pouvoir par un homme fort n'ayant pas à se préoccuper des élections et du parlement, ce qui, cependant, n'est pas tout à fait la description du roi, mais d'un César, institution dictatoriale compatible avec une république. Cependant, 75 % des mêmes sondés n'accordaient plus leur confiance à l’État et à la République. Ce dernier sondage traduit-il un renversement de l'opinion en faveur de la royauté, alternative au régime républicain ? La faiblesse numérique extrême des mouvements royalistes montre le contraire.
Ceux-ci, en nombre pléthorique, en offrent pour tous les goûts, entre différentes fidélités dynastiques, différentes approches politiques, tactiques ou stratégiques, et des sensibilités presque aussi variées qu'il y a de chapelles partisanes dans ces milieux d'autant plus éclatés qu'ils sont peu nombreux. Nous sommes loin du temps d'avant-guerre où Léon Daudet, ténor de l'Action française, réunissait 60 000 auditeurs au stade Charlety. Aujourd'hui, quand une réunion royaliste réunit plus de trente convives, ses organisateurs sont satisfaits. Lorsque la centaine est dépassée, les plus fous espoirs semblent permis…
Ce que cela révèle, outre l'incapacité des mouvements royalistes, pour l'heure, à s'adresser au plus grand nombre, c'est surtout le fossé qui sépare le sentiment traduit par ces sondages et la réalité du choix politique. On peut espérer le retour d'un roi ou en caresser l'idée comme un doux rêve et se faire raison de la présence de la République. De la même manière, on peut soupirer devant un homme fort et retourner voter pour les mêmes aux élections suivantes. Le sentiment n'est pas une action, ni même un engagement, il engendre une sympathie. C'est un premier pas, mais c'est peu.
Ce sentiment (ndlr: de sympathie monarchiste) est-il fiable lui-même ? Il est raisonnable de penser que oui. En effet, la question posée en 1987 et en 2007 repose sur un attachement de fond, tout à fait indépendant des querelles conjoncturelles ou politiques du moment. On peut, par conjoncture, haïr un gouvernement ou homme, même haïr un régime. Mais on ne fait pas le choix d'une institution aussi différente de celle actuellement en place, par conjoncture. Le sentiment royaliste est donc tout à fait structurel. En outre, la stabilité de la réponse à vingt ans d'écart, alors que les sondés ne sont certainement pas les mêmes et que la France, en vingt ans, a changé, permet d'accorder crédit à la solidité de ce sentiment. Sa répercussion étrange dans le sondage, lui très conjoncturel, mais à effet démultiplicateur, de 2014, confirmé par un sondage en ligne du Parisien, certes moins fiable puisque réalisé de manière spontanée et donc sans méthode statistique, mais toujours intéressant à prendre, qui en août 2014 révélait également que 52 % des sondés souhaitaient la présence d'une famille royale en France, sa répercussion donc, montre que ce sentiment est fiable et pourrait croître dans les années à venir si les cadres du régime en place venaient à continuer, comme on peut le craindre, leur politique désastreuse de gribouille.
Les récentes déclarations d'Emmanuel Macron, ministre de l'économie, au journal L'1, en faveur d'un régime mixte mêlant démocratie et royauté, ainsi que les propos de salon que l'on entend ici ou là en faveur d'un roi, montrent la ténacité de cet attachement, comme un soupir nostalgique du temps heureux, non seulement dans les couches populaires mais aussi dans l'élite sociale.
NDLR : Le Piéton du roi se fierait moins aux sondages que l'auteur qui ne se risque heureusement pas dans l'arithmétique des possibles. L'enquête d'opinions de SYLM de 2009 (clic) préparant aux Premières Assises Royalistes (manifestation avortée) indiquait d'une part que les monarchistes français venaient de tous les horizons politiques et classes sociales et d'autre part, qu'ils ne se maintenaient pas dans les chapelles royalistes dès qu'ils entraient dans la vie professionnelle, les devinant comme de simples "rétroviseurs". Sur la base du nombre de réponses et sur d'autres coups de sonde, on estimait le nombre de royalistes engagés (au moins une cotisation ou un abonnement) à quatre mille en France.
Alors pourquoi ce sentiment ne se traduit-il pas en action ou en choix politique de la part des Français ? Penchons-nous sur la nature du pouvoir royal pour avoir un élément de réponse :
Le roi est dynaste, c'est à dire qu'il exerce un pouvoir essentiellement familial. Il est l'héritier d'une famille et il transmettra à son tour la couronne à son héritier. Il n'est qu'un maillon de la chaîne, il ne s'appartient pas. Le souverain est un cas unique, il est le seul homme qui ne s'appartienne absolument pas. Un religieux prononçant des vœux perpétuels, ou un fiancé acceptant de recevoir sa fiancée pour épouse et étant reçu par elle, font le choix de ne plus s'appartenir dans l'avenir, mais c'est une décision libre, même si elle est sans retour. De la même manière, dans la plupart des cas, si une fois parent on l'est pour toujours sans retour possible, ce choix a été librement opéré au préalable avant de désirer avoir un enfant. Un homme qui engage sa parole d'honneur fait aussi un choix avant de s'abandonner. Un héritier peut toujours renoncer à son héritage. Un testateur pour toujours exclure une partie de sa succession de ses héritiers. Le roi est le seul personnage qui, à aucun moment de sa vie, n'a pu opérer le choix libre d'accéder à la couronne. Il est le seul véritable prisonnier de France, prisonnier du service de l’État, garant obligatoire de l'unité nationale, ainsi que toute sa famille. Il est la seule victime nécessaire au maintien de l'institution, c'est une sorte de sacrifié, à ceci près que le seul véritable sacrifié de l'histoire de l'humanité, Jésus Christ, a également librement consenti à la Croix, ce qui n'est pas le cas du roi, victime infiniment moins noble bien sûr, mais également infiniment moins libre.
Dans une société où l'institution familiale est fortement installée, reconnue par tous comme utile, assise sur le mariage légitime et perpétuel, où les parents assument leurs devoirs sans sourciller et où les enfants respectent ces hiérarchies d'une institution d'amour, il est déjà difficile d'accepter une telle folie politique que cette royauté dynastique. On comprend bien que dans une société où la famille a éclaté, où plus de la moitié des enfants naissent hors mariage, où les solidarités inter-générationnelles sont amoindries, où un couple marié sur deux divorce, où en somme la famille devient à la fois une sorte d'Eden rêvé et une réalité contractuelle morne, le roi n'est plus du tout une réalité politique concevable.
En plus d'être familiale, l'institution royale est fortement patrimoniale, mais d'un patrimoine spécial. Le roi est le maître légitime de son royaume, le maître légitime de la France, mais il n'en est que l'usufruitier. Sa possession morale du pays, qui n'est nullement matérielle, hormis sur ses biens propres, est partiellement impuissante, puisque le seul acte de volonté que puisse accomplir le souverain est de toujours chercher à préserver, voire accroître, ce bien, en vue de le léguer tel quel à son successeur. Cette patrimonialisation spécifique du territoire national est la garantie de son intégrité en royauté, contre les démantèlements, les guerres civiles, les sécessions. Mais c'est une notion toute familiale de la propriété, assez proche de celle pratiquée dans l'antiquité grecque archaïque, que l'on retrouve sous une forme très atténuée dans le régime de l'usufruit en indivision et dans les Sociétés civiles immobilières (SCI).
NDLR : Sur la patrimonialité du roi, relire aussi Democracy : The God That Failed de Hans-Hermann Hoppe. A défaut de l'original, une présentation sur RA : De la supériorité économique de la monarchie
Alors que l'obligation d'égalité entre les héritiers dans un testament (exception faite de la quotité disponible) et les droits de succession ratiboisent à chaque génération les patrimoines constitués, alors que la propriété privée actuelle est souvent personnelle, plus rarement familiale et presque jamais communautaire, on comprend également que cette notion patrimoniale de la royauté la rend excessivement lointaine pour les Français d'aujourd'hui.
Enfin, la royauté, par son essence, est un pouvoir arbitral. Parce que le souverain est à part du remuement de la société politique, seul véritable dynaste, seul pouvoir permanent, seul à n'appartenir à aucun parti parce que ne devant rien à personne si ce n'est son père, il est un arbitre. Cela ne signifie pas que le roi n'a pas de parti pris politique à un moment ou un autre, ni de conviction. Mais par sa position il est le plus naturellement porté à se détacher des groupes de pression et à prendre une vision d'ensemble et de hauteur que nul autre ne peut avoir. Tout homme est amené à cultiver, d'une manière ou d'une autre, une vision partielle, celle de sa famille, de sa région, de ses goûts, de ses appartenances professionnelles, partisanes, intellectuelles ou spirituelles. Ses fonctions ou les groupes qui lui ont permis d'exercer des responsabilités lui donnent une vision partielle, centrée sur des intérêts catégoriels. Le champ de ces intérêts est de plus en plus large au fur et à mesure que l'on gravit les échelons hiérarchiques de la société, mais ils ne sont pas l'intérêt commun. Le chef de l’État élu, lui-même, quoique président aux destinées de tout un pays, reste lié à son parti et aux groupes qui lui ont permis d'accéder au pouvoir. Le roi, seul, par la nature de son pouvoir plus que par sa personne, est en position d'arbitre et donc de pouvoir établir les choix les plus opérants pour le bien commun.
Là encore, le Français d'aujourd'hui reste perplexe devant cet extra-terrestre politique dont il comprend l'utilité, mais qu'il n'arrive pas à saisir.
Pour toutes ces raisons, et bien d'autres encore, plus historiques, liées à l'augmentation du nombre d'années nous séparant de la royauté de jadis, liées au déracinement dans les anciennes provinces, à l'affaiblissement des cadres sociaux traditionnels, notamment dans le monde professionnel, où les syndicats n'ont jamais pu remplacer efficacement les corporations faute de responsabilités sociales suffisantes, la royauté semble pratiquement inconcevable pour les Français qui ne traduisent pas leur attachement en action politique.
Au fur et à mesure que l'évolution de la société française en particulier et du monde occidental en général avance vers la destruction des structures familiales naturelles, des enracinements territoriaux, des corps sociaux constitués en vue d'une société démocratique toujours plus égalitaire et librement individualiste encadrée par des États omnipotents et faussement libéraux, l'instauration d'une royauté dans ses canons traditionnels semble plus lointaine et improbable.
Ces éclairages nous indiquent, plus certainement que tout activisme de l'instant, la voie à suivre pour tâcher de rendre concevable le retour du roi, si nécessaire à la France.
NDLR : Les jurandes et corporations d'antan disparaissent sauf chez les tastevins, mais il en naît de nouvelles, puissantes, ancrées dans l'économie de demain. Je cite la Communauté du Libre et ses nombreuses déclinaisons nationales autour de GNU-Linux, les Anonymous, Greenpeace, les clubs professionnels qui reprennent (sans le savoir) l'utilité des anciennes corporations, les ligues commerciales logistiques comme les conférences maritimes, nouvelles hanses, et au premier niveau, les clubs de motards, à la vie à la mort, les clubs d'automobiles, la centaine de milliers d'associations de la myciculture aux volcans, tout ceci pour ne parler que de ce que je vois de ma fenêtre. L'homme n'a jamais cessé d'être un animal social quoiqu'en aient voulu faire les déconstructeurs de la Révolution et leurs minables émules actuels. Il s'adapte à son environnement, c'est son ADN.
Au courage du possible
Le constat d'éloignement entre le fonctionnement actuel de la société française, par rapport à la possibilité de plus en plus hypothétique d'un roi en France, vu comme une incongruité, tout simplement parce que le corps social n'est plus à même de recevoir une institution familiale, patrimoniale et arbitrale comme la royauté, doit amener les royalistes à repenser leur action politique en vue de réalisations concrètes partielles, immédiatement réalisables et devant mener, pas à pas, vers une restauration royale.
Si le délitement de la famille est une des causes de l'impossibilité du retour du roi pour l'instant, il faut défendre la famille, non pas seulement en maintenant ce qui existe toujours, mais en restaurant, de manière concrète, l'institution dans sa grandeur. Ainsi, des élus ou des responsables de collectivités peuvent agir en promouvant la préparation au mariage civil dans les mairies, mais aussi dans les écoles ou les centres de jeunesse l'éducation sentimentale et sexuelle respectueuse de la dignité des personnes, et responsable devant l'importance de l'enjeu que représente leur union. Les mêmes personnes, mais également tout cadre dirigeant d'entreprise, tout chef de famille, tout journaliste, tout membre d'une institution éducative peut lutter efficacement contre l'hyper-sexualisation et la pornographie afin de rendre leur dignité aux personnes et leur valeur à leurs actes sentimentaux et charnels. Ces diverses mesures peuvent, dans un premier temps, rendre plus de dignité au mariage, lui donner une plus grande robustesse en faisant en sorte que les personnes, si elles ne se marient pas plus, au moins se marient mieux, afin de faire chuter le nombre de divorces. Cette première étape rendrait possible des attaques en règle contre la contractualisation excessive du mariage, qui a conduit du divorce pour faute au divorce sans faute, puis au PACS et maintenant à l'union de personnes de sexe identique. Dans un contrat, tout est possible. Mais le mariage n'est pas un contrat, c'est une institution perpétuelle.
Renforcer le mariage ne serait rien si on ne rendait également leur pouvoir aux parents, en les faisant participer activement à la gestion quotidienne des écoles, en les mêlant aux activités de leurs enfants, en cessant de s'ingérer dans leur autorité, notamment en contestant le droit de correction, permis par le droit et sans cesse diminué par les juges. Là encore, chaque élu, chaque éducateur, chaque avocat ou fonctionnaire de justice peut agir, à sa mesure, pour promouvoir de nouvelles jurisprudences, de nouveaux règlements.
La question patrimoniale est sans doute la plus épineuse et la plus ancienne. Evidemment, supprimer les droits de succession mettra tout le monde d'accord chez les particuliers. Qui ne voudrait pas la suppression d'une taxe ? Mais pour l’État ce sera une perte dont le montant actuel se chiffre autour d'une huitaine de milliards d'euros par an. Pourtant, il faudra en passer par cette suppression pour permettre de léguer les patrimoines intacts sans avoir à recourir à tous les montages actuels qui font d'une succession bien ordonnée l'affaire d'une vie, entre donations du vivant et créations de SCI. Outre qu'une telle mesure renforcerait la solidarité inter-générationnelle par la transmission patrimoniale, elle rendrait possible l'enrichissement notable des familles de classe moyenne par la même transmission, consolidant l'épargne de véritables micro-dynasties et asseyant ainsi un peu plus le corps social dans sa dimension familiale et locale.
Le deuxième point patrimonial n'a presque plus fait l'objet de contestation depuis la Révolution, c'est celui de l'égalité entre les héritiers. Il ne s'agit pas de prétendre revenir au droit d'aînesse, qui d'ailleurs était peu répandu, à la vérité, avant 1789, les différentes coutumes étant déjà soucieuses de partages équitables. Mais, comme Charles Maurras l'évoquait déjà dans l'introduction de son Enquête sur la Monarchie, l'instauration d'une authentique liberté testamentaire, au moins pour les biens fonciers, permettrait, pour ceux qui le souhaitent, de concentrer sur une seule tête des biens inscrits dans un territoire ce qui permettrait, outre la perpétuation de l'enrichissement d'une génération sur l'autre, le ré-enracinement des familles dans une terre, dans une petite patrie. Ici encore, tous les élus au parlement, tous les membres de l'ordre des notaires, tous les parents peuvent agir, avec les journalistes et les financiers en faveur de ces mesures patrimoniales.
La liste est longue, encore, de ce que pourraient faire des royalistes engagés dans la cité, chacun à leur niveau. La création de syndicats mixtes, l'actionnariat d'entreprises, la promotion des mutuelles d'entreprise, la mise en action d'un rôle politique local pour des conseils de quartier vraiment représentatifs, la mise en avant du rôle politique du Conseil économique, social et environnemental sont autant de domaines où il est possible d'agir.
En somme, agir concrètement pour le retour du roi commence par ces petites choses qui, pas à pas, rendront la société disponible pour ce retour qui viendra en couronner et en pérenniser les heureuses réformes.
Evidemment, dire à un homme politique ou à une foule ; « Rétablissons le roi ! » est voué à l'échec en l'état actuel. Mais dire à un homme politique ou à une foule, ou promouvoir dans les milieux politiques l'une ou plusieurs de ces mesures, par des campagnes de presse, du « lobbying », des propositions de loi, des amendements ou des arrêtés lorsqu'on est soi-même élu, national ou local, cela a du sens, et le faire au nom du roi, de manière visible, aura la double vertu de rendre plus crédible les royalistes en leur faisant perdre cette étiquette fausse de doux rêveurs et en montrant à chacun que le roi peut s'incarner dans le concret des existences.
NDLR : Nous avons toujours soutenu sur Royal-Artillerie que la pertinence de la monarchie doit se démontrer avec les arguments du temps présent et futur. Il ne suffit pas d'en exalter les avantages perdus.
Nous occupons tous une fonction sociale, même modeste, nous avons tous des amis ou des parents plus ou moins bien placés, enfin nous connaissons tous un mouvement royaliste prêt à l'action. C'est pourquoi, nous savons ce que nous pouvons faire dès à présent, là où nous sommes.
Les plus jeunes d'entre nous grandiront et prendront leur envol. Puissent-ils se souvenir de cette manière d'agir qui rend chaque instant le roi plus proche et ne se contente pas de l'incantation, mais en prépare le retour par l'exercice de responsabilités publiques et la réforme.
Gabriel Privat
Gabriel Privat écrit pour Le Lien légitimiste, Vexilla Galliae, le Bulletin de l'Alliance royale, la Nouvelle Revue universelle, Liberté politique et le magazine Zélie. Son blogue Wordpress est accessible en cliquant ici.
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