Royal-Artillerie va marquer le coup pour les cent ans de la bataille mythique de Verdun dont la mémoire a donné prise à de la politique politicienne de bas niveau de la part de nos dirigeants, et spécialement des milieux culturels qui n'avaient pas à s'impliquer dans ces circonstances. Laissons ! Faisons parler les acteurs qui sont, eux, la vérité de l'héroïque tragédie, car on ne la racontera jamais aussi bien qu'ils le firent eux-mêmes.
Un site nordiste [Chtimiste] a constitué des archives impressionnantes, desquelles nous tirons le mois de mai 1916 à Verdun. Par le lien suivant vous allez ressentir la bataille de mai [à la côte 304, à Douaumont, au fort de Vaux]. Avant de cliquer, un extrait du carnet de guerre du capitaine Delvert du 101ème RI (à dessein nous n'avons pas choisi un extrait d'horreurs):
En ces jours d'orages de fer, de glaise, de feu, de gaz, vivants et morts furent des héros, à leur insu au moment de l'action ; la moitié de l'effectif perdue, les compagnies continuent le combat, réagissent aux ordres, manœuvrent, chargent et meurent. L'éclat du courage et de la détermination de nos soldats éblouit bien trop ceux qui, à l'instar de la Chancelière, les reclassent aujourd'hui comme des "victimes". Victimes de la politique ? Ce statut passif est plus accessible aux médiocres qui nous gouvernent maintenant et qui manipulent le passé à l'avantage d'une posture angélique. Que ceux qui ne l'ont fait encore, lisent les carnets de guerre de Verdun ou de la Somme pour comprendre la race d'hommes que ce fut. Rappelons quand même cette bataille de la Somme qu'engagèrent les armées britannique et française en 1916 et qui fut aussi un monument de courage. Les pertes y furent plus grandes encore qu'à Verdun (443000 tués/141 jours contre 306000 tués/301 jours à Verdun) et les résultats tout autant mesurés. On reste sans voix.
L'organisation d'un festival musical "pour les djeunes" en marge du centenaire de Verdun a présupposé qu'ils ne s'intéressent pas à leur histoire. C'est faire preuve de mépris des générations montantes de la part de l'oligarchie régnante qui les cantonnent dans des occupations futiles et la consommation d'idioties. Quatre mille d'entre eux, Français et Allemands, se sont prêtés en toute sincérité à la scénographie de dimanche, et la photo de cette foule multicolore debout devant les croix des combattants ensevelis exalte l'avenir qu'elle porte sur ses épaules. Elle va saisir avec courage un monde à moitié détruit dans ses modèles politiques et sociaux, ce monde que nous leur laissons rongé par la gangrène gazeuse du socialisme débridé dont ils régleront la note.
Un site nordiste [Chtimiste] a constitué des archives impressionnantes, desquelles nous tirons le mois de mai 1916 à Verdun. Par le lien suivant vous allez ressentir la bataille de mai [à la côte 304, à Douaumont, au fort de Vaux]. Avant de cliquer, un extrait du carnet de guerre du capitaine Delvert du 101ème RI (à dessein nous n'avons pas choisi un extrait d'horreurs):
Il faisait un soleil radieux. De mon créneau d'observation, je regardais la belle lumière blonde illuminer l'horreur de ce lugubre désert, lorsque, tout à coup (à mon poignet ma montre marquait huit heures), je vis en face de moi, de l'autre côté du ravin où dormait l'étang de Vaux, le plateau de Hardaumont se couvrir de larves grises. On eût dit une fourmilière quand on l'a frappée du pied.
Les boches attaquaient!...
Sous le ciel bleu, dans le soleil, je vis les larves grises aborder les tranchées du saillant. Des flocons de fumée blanche s'élevèrent: on se battait à la grenade... Je donnai l'ordre de tirer sur les vagues d'assaut qui se pressaient toujours plus nombreuses... Notre fusillade déchaîna celle de nos voisins de Sérajevo ; et, bientôt, ce fut un terrible duel au fusil avec nos voisins immédiats.
Cependant, à la lorgnette, je voyais les boches progresser vers la Caillette; d'autres, en file par un, glisser le long de la voie ferrée, puis aborder les pentes de Fumin et le ravin qui montait vers nous, la tranchée de la Digue que tenait notre 1ère compagnie (lieutenant Abram) était évidemment tombée en leur pouvoir...
Nul doute qu'ils ne projetassent d'enlever les unes après les autres les défenses extérieures du fort (de Vaux, ndlr) et de l'aborder ensuite. Ici, ils attaquaient le flanc gauche de la position; derrière nous, ils en assaillaient le flanc droit, par Damloup, la batterie de Damloup et le fond de la Horgne, que défendait le 1er bataillon du 142e régiment d'infanterie, tandis que le 2e bataillon tenait les abords du fort du côté de l'est, comme nous à l'ouest.
Si R3 et R2 cédaient à leur tour, je ne pouvais manquer d'être attaqué bientôt. Il était à peu près neuf heures. Le soleil rayonnait, splendide, et répandait sa lumière déjà morne sur ce champ de bataille. Je donnai l'ordre à Dubuc de distribuer des grenades en recommandant aux hommes de ne pas s'affoler et ne les lancer qu'à bonne portée. Nous n'en avions que quelques caisses et il était sage de prévoir un ravitaillement difficile [...]
En ces jours d'orages de fer, de glaise, de feu, de gaz, vivants et morts furent des héros, à leur insu au moment de l'action ; la moitié de l'effectif perdue, les compagnies continuent le combat, réagissent aux ordres, manœuvrent, chargent et meurent. L'éclat du courage et de la détermination de nos soldats éblouit bien trop ceux qui, à l'instar de la Chancelière, les reclassent aujourd'hui comme des "victimes". Victimes de la politique ? Ce statut passif est plus accessible aux médiocres qui nous gouvernent maintenant et qui manipulent le passé à l'avantage d'une posture angélique. Que ceux qui ne l'ont fait encore, lisent les carnets de guerre de Verdun ou de la Somme pour comprendre la race d'hommes que ce fut. Rappelons quand même cette bataille de la Somme qu'engagèrent les armées britannique et française en 1916 et qui fut aussi un monument de courage. Les pertes y furent plus grandes encore qu'à Verdun (443000 tués/141 jours contre 306000 tués/301 jours à Verdun) et les résultats tout autant mesurés. On reste sans voix.
Deux photos pour se recueillir et un dernier commentaire d'actualité :
Ossuaire de Douaumont |
L'organisation d'un festival musical "pour les djeunes" en marge du centenaire de Verdun a présupposé qu'ils ne s'intéressent pas à leur histoire. C'est faire preuve de mépris des générations montantes de la part de l'oligarchie régnante qui les cantonnent dans des occupations futiles et la consommation d'idioties. Quatre mille d'entre eux, Français et Allemands, se sont prêtés en toute sincérité à la scénographie de dimanche, et la photo de cette foule multicolore debout devant les croix des combattants ensevelis exalte l'avenir qu'elle porte sur ses épaules. Elle va saisir avec courage un monde à moitié détruit dans ses modèles politiques et sociaux, ce monde que nous leur laissons rongé par la gangrène gazeuse du socialisme débridé dont ils régleront la note.
Que reste-t-il du bois de Cumières ? |
Pour finir ce billet d'hommages, quelques strophes de Guillaume Apollinaire, engagé volontaire puis sous-lieutenant au 96è RI, qui fut gravement blessé d’un éclat d’obus à la tempe droite au Bois des Buttes (Chemin des Dames) le 17 mars 2016.
Si je mourais là-bas sur le front de l'armée
Tu pleurerais un jour, ô Lou, ma bien-aimée
Et puis mon souvenir s'éteindrait comme meurt
Un obus éclatant sur le front de l'armée
Un bel obus semblable aux mimosas en fleur
Et puis ce souvenir éclaté dans l’espace
Couvrirait de mon sang le monde tout entier,
La mer les monts les vals et l’étoile qui passe
Les soleils merveilleux mûrissant dans l’espace
Comme font les fruits d’or autour de Baratier
Souvenir oublié vivant dans toutes choses
Je rougirais le bout de tes jolis seins roses
Je rougirais ta bouche et tes cheveux sanglants
Tu ne vieillirais point toutes ces belles choses
Rajeuniraient toujours pour leurs destins galants
Le fatal giclement de mon sang sur le monde
Donnerait au soleil plus de vive clarté
Aux fleurs plus de couleur plus de vitesse à l’onde
Un amour inouï descendrait sur le monde
L’amant serait plus fort dans ton corps écarté
Lou si je meurs là-bas souvenir qu’on oublie
- Souviens-t’en quelquefois aux instants de folie
De jeunesse et d’amour et d’éclatante ardeur -
Mon sang c’est la fontaine ardente du bonheur
Et sois la plus heureuse étant la plus jolie
Ô mon unique amour et ma grande folie
A Nîmes, le 30 janvier 1915