lundi 27 février 2017

Purges démocratiques


Ce long billet a paru en Libres propos dans les pages 5 et 6 du bimestriel Le Lien légitimiste n°73 qui vient de tomber dans les boîtes. Rédigé le dix février, il n'anticipe aucun événement grave pouvant faire dérailler la campagne électorale pour un prochain président de la République. Il constate et explique la situation de chaque camp à une date donnée. Il entre en archives Royal-Artillerie sous le libellé LLL. L'iconographie est propre au blogue.

Sommaire du numéro 73 (janvier-février 2017)

* Editorial de Gérard de Villèle : Autour de Saint-Denys...
* Les libres propos de Catoneo : Purges démocratiques
* L'impôt juste existe-t-il ? par Gabriel Privat : Causes du poids de l'impôt. Une croissance continue de l'État face à une société décomposée.
* Points d'histoire d'Alain Cohen : Les procès des anciens intendants durant la Révolution
* Commentaires et apostilles de Franck Abed : Les Monarchies dans l'Europe moderne...


Avec l'aide de la presse, le régime républicain se sera défait de quasiment tous les chefs de parti et autres champions endémiques à la démocratie en l'espace de quatre mois. On assiste à une véritable reprise en main par l'Opinion de la représentation nationale qui devrait s'achever par la purge des parlementaires douteux au mois de juin prochain. La première louche d'huile de ricin fut administrée le 13 novembre 2016 au parti écologiste pour sortir Cécile Duflot de la compétition, puis vint l'abdication du président sortant, l'évacuation des ténors historiques de la Droite (un ancien président, un ancien premier ministre, un ancien chef de groupe), la chasse sanitaire du premier ministre Valls tirée par les derniers collectivistes de Solférino, et in fine la désintégration de la probité impeccable du vertueux monsieur Fillon, rattrapé par sa boulimie discrète de dépenses publiques contre lesquelles il disait se battre. Gravement blessé, il continue !

François Fillon ne voit pas de motif à l'irritation des gens dans l'affaire de son attachée parlementaire. Retranché derrière le paravent bien mince de la légalité du montage familial, il n'a pas compris qu'on l'accuse de goinfrerie, formule ramassée pour emploi fictif avec enrichissement personnel. Contenir et réduire la dépense publique ne commence-t-il pas en bridant son propre appétit ? Non ! Il nous faut lois et décrets, disputes parlementaires à grand tapage pour serrer au gosier. On ne peut se restreindre de soi-même, tant qu'il y en a faut-il en prendre ? C'est le syndrome du croupier qui ramasse au râteau tous les jetons de la table. Aveugle, au point de ne pas remarquer qu'au moment du scandale quatre-vingt-onze pour cent des députés ne s'abandonnaient plus au népotisme y trouvant peut-être à redire, le candidat de la Droite propre croit traverser l'amoralité de sa position sans dommages irrémédiables. La légalité, la morale et la façon d'en parler sont trois chapitres différents dont un candidat doit s'imprégner. François Fillon n'a voulu lire que le premier et a compromis ses chances, surtout chez les petites gens de la besogne tranquille ne gagnant pas beaucoup, qui sont effarés par les sommes engagées, présentées d'ailleurs de manière habile par la presse. Imperturbable, Marine Le Pen campe debout le dernier recours au milieu des ruines. Pour l'instant.

Lui fait face, avec des chances réelles de la battre, le dernier avatar du hollandisme consensuel : Emmanuel Macron. Les soutiens rapides obtenus en même temps que sa trahison, l'engouement des foules piétinant à milliers devant les estrades, le ralliement continu de parlementaires socialistes et du Centre, tout laisse accroire une formidable rénovation de la politique politicienne, sans programme. En est-il seulement besoin ? Connaissant la propension du chef de l'Etat à organiser les courants partisans, on peut aussi avancer l'hypothèse d'un coup d'Etat contre la Gauche jurassique : après le constat d'une impopularité irrattrapable du chef socialiste et celui de l'impossibilité de réduire la Fronde imbécile qui bloquait toute loi réformiste obligeant le ministre à passer en force, il est permis d'imaginer que les caciques du canal hollandien aient décidé de déplacer le cadre de pérennisation de leurs emplois hors des structures institutionnelles du Parti encombrées d'agitateurs.

C'est assez simple : depuis les débats en commission parlementaire, les députés ont été séduits par le charisme du ministre Macron capable de tenir le crachoir à ses contempteurs quatre heures durant, le coude sur le classeur sans l'ouvrir, parce qu'il connaissait à fond son projet de loi ; un peu - dit en passant - comme le faisait Jérôme Cahuzac dans les mêmes circonstances, éblouissant son auditoire pour avoir enfermé dans sa tête tout le budget de la nation, chapitre par chapitre.
Alors, usés par les tergiversations du locataire de l'Elysée et inquiets pour la perpétuation de la rente, les responsables socialistes voient en M. Macron leur sauveur, tant dans l'image avantageuse du yuppie chanceux que par le fait, rarissime dans leur rangs, d'avoir gagné beaucoup d'argent sans trop ponctionner la prébende républicaine ni piller les allocations. "On" lance donc En Marche et on laisse s'entre-tuer la vieille garde ringarde dans une primaire organisée pour évacuer le premier ministre démissionnaire contre lequel M. Hollande garde une dent. Puis ça se complique. Le candidat sélectionné le 29 janvier par la Belle Alliance populaire est le chef des Frondeurs, marqué à la culotte par l'alliance révolutionnaire des Insoumis dont le champion, excellent tribun, amasse des foules à chaque meeting. Comme il est très difficile à Benoît Hamon de rallier les suffrages sociaux-démocrates qui sont drainés par En Marche, il doit puiser dans le même baquet de suffrages révolutionnaires que le mouvement de La France Insoumise de M. Mélenchon, ce qui pourrait diviser par deux les voix de la Gauche utopique... sauf ! si le Conseil national du Parti communiste décidait de rallier le Parti socialiste gauchi, en se purgeant du vieux prébendier orgueilleux qui patine sous les dix pour cent d'intentions de vote. Question de générations : contre le démon Macron, vaut-il mieux jouer la carte de la jeunesse Hamon ou celle de M. Mélenchon ? La nouvelle alliance PCF-PS ne prendrait que le risque de figurer au second tour de la présidentielle après une énième révision sémantique du projet collectiviste ! Même s'il lui en coûte, M. Mélenchon ne met qu'une condition à son ralliement : que M. Hamon se coupe des soutiens Vallsistes (peu nombreux) contre lesquels ils se battent ensemble depuis des années. Feu vert alors pour paraître au second tour avec des chances sérieuses de l'emporter et dynamique électorale assurée pour les élections législatives, outre le fait que le candidat écologiste à deux pour cent Yannick Jadot pourrait rallier M. Hamon (sous réserve d'abandon programmé de la filière nucléaire) et assurer le coup. L'épée de la victoire est dans la main de Jean-Luc Mélenchon, il doit s'en traverser le corps pour survivre.

Dans l'hypothèse où la Gauche dure resterait divisée entre égos et où le candidat-système Macron franchirait l'obstacle pour l'emporter à la fin sur Marine Le Pen, tous les députés frondeurs seraient liquidés en juin par l'oligarchie menacée. En ce cas et seulement en ce cas, les parlementaires qui auraient compris l'embrouille magistrale du Premier secrétaire de Corrèze renaîtraient sous l'enseigne En Marche et conserveraient un nombre important de sièges dans la prochaine législature à mesure que tomberaient dans l'escarcelle les sections locales. Le Parti socialiste canal réformiste et ses prébendes seraient sauvés, ailleurs et autrement ! On comprend l'engouement manifesté pour M. Macron dans les travées socialistes, enrichies du renfort de la bourgeoisie d'Etat qui met au pot sans compter.

Il reste un chef historique à décapiter mais il se méfie. François Bayrou bénéficie d'une image sympathique dans l'Opinion qui lui permettrait de capter quatre ou cinq pour cent des suffrages à la présidentielle. Et c'est un bon débatteur. Si la candidature d'Alain Juppé le déportait hors-champ par la promesse d'un groupe parlementaire centriste à lui, l'évacuation du maire de Bordeaux l'autorise désormais à pourrir le débat. Ce gage de 4% serait ponctionné sur les suffrages qui vont à Emmanuel Macron, le mettant sérieusement en danger. Ce danger se négocie ou se joue. Nul ne sait encore à l'heure de ce billet si M. Bayrou traversera le Gave de Pau mais il est tenté d'exercer ce chantage. Pour finir, quid de la reine des sondages ? On purge encore...

Marine Le Pen brisera-t-elle cette fois le "plafond de verre" ? Tout comme l'utopie généreuse de Benoît Hamon, l'étrécissement de l'épargne populaire par l'abandon de l'euro et le débondement de la dette dans une relance keynesienne pourraient lui coûter la victoire par défection de la classe moyenne-basse où gisent les parts de marché qui lui manquent ; nonobstant l'effet de repoussoir d'une nationalisation coûteuse des secteurs stratégiques et un retour au Plan du modèle russe qui a passé de mode. Le programme du Front pèse une grosse de mesures (144) dont on peut ne retenir que le Frexit référendaire et la ligne Maginot en guise de résumé. Passer de vingt-cinq à cinquante-et-un pour cent exige un doublement des voix : l'échec éventuel du Front national en mai prochain paverait la voie du succès vers l'élection en 2022 du seul député maison qui ait montré carrure intellectuelle et charisme dans les débats à la Chambre comme sous les préaux électoraux : Marion Maréchal-Le Pen serait la candidate naturelle du parti rénové dans cinq ans parce qu'elle surclasse les technocrates de sa tante, engoncée par eux dans un discours binaire "Bruxelles - Immigration". Ainsi se terminerait le cycle des purges démocratiques de tout le spectre politique français et le rajeunissement bienvenu de l'establishment. On relèvera quand même que le modèle électoral est en défaut puisque dans la dernière ligne droite, le suffrage universel sera pris en otage par deux candidats d'appoint appelés au suicide : Jean-Luc Mélénchon et François Bayrou.

Terminons sur une curiosité. Au milieu de l'orage qui foudroie tout politicien debout, le ciel s'échancre pour entrapercevoir l'embellie monarchiste. Etonnant ? Depuis le 1er décembre, nous vivons en monarchie. Libéré des grimaces de la communication démagogique, le chef de l'Etat fait le job dans les règles et sans doute avec plaisir. Il ne rit plus comme un benêt à tout bout de champ dès que se montre une caméra ; son cabinet mené par l'austère monsieur Cazeneuve épaulé de ministres tristes, se fait oublier à tel point que les bancs du Palais Bourbon sont souvent clairsemés. On sent que le pays est géré, les décrets passent, sa diplomatie existe, ses avions bombardent, son artillerie canonne. A l'exception d'empiétements sur notre vie personnelle, comme il en va des ministres acharnés Rossignol et Touraine, l'étage régalien des pouvoirs est navigué en eau calme, loin des quarantièmes rugissants de l'an dernier. Le pouvoir s'exerce en complet détachement des circonstances politiques. De fait, nous vivons un espace de temps conforme au projet monarchiste français : des fonctions essentielles réservées au-dessus de la mêlée gauloise et n'interférant pas avec la dispute subalterne. Le rêve passe lentement !
10 février 2017


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Le Lien Légitimiste
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lundi 20 février 2017

Monarchistes ou Royalistes - rebond

Avis au distingué lectorat de Royal-Artillerie : ce billet est réservé aux royalistes en ce sens qu'il ne peut être compris entièrement si l'on n'a pas bu la potion magique ou tombé dans la marmite, petit. Le vulgariser étendrait bien trop sa rédaction jusqu'à en faire une soupe indigeste et prendrait à son rédacteur un temps qu'il n'a pas ces jours-ci. Mais tout le monde peut bien sûr le lire...

Le billet "Monarchistes ou Royalistes" a suscité deux types de réactions chez les abonnés au blogue. Nous y répondons tout en regrettant que ces réactions n'aient pas donné lieu à commentaires ici, afin d'enrichir publiquement la discussion et favoriser l'audience ; mais bon, c'est la vie du blogueur. Il s'agit d'une part d'appels à compléments sur la liste de sites impliqués dans le mouvement royaliste, liste donnée en pied de billet le 6 février dernier ; d'autre part, de critiques du "projet monarchiste" préalable à la restauration qui, aux yeux de beaucoup, enfermerait le prince accédant dans une idéologie qu'il ne partagerait pas forcément.

Liste des sites

Il y a dix fois plus de sites oubliés que de sites inscrits dans l'article. Pour se faire une idée, nous engageons le lecteur à parcourir en ligne l'AROM (Annuaire Royaliste des Organisations et Mouvements - clic), s'il trouve la clé d'entrée. Cette bible représente un travail titanesque de la Charte de Fontevrault mais elle est publiée en version imprimée sur papier. En ligne, l'AROM n'est pas facilement consultable et rarement mis à jour (c'est la limite d'une version papier) car il lui manque peut-être une méthode de construction maniable. [note d'ordre - ghost draft]. Pour les fans d'encyclopédies il y a aussi la SYLMPEDIA, un autre monstre de compilations avec 476 entrées. Et après tout ça, la République nous traitera de factieux alors que nous mâchons le travail de documentation des bureaux.

Revenons à nos moutons. Les deux demandes d'inclusion précitées recouvrent une même réalité. Il s'agit de plateformes d'information et réflexion qui n'ont pas le référencement Internet suffisant pour déclencher les moteurs de recherche et les robots de consultation-notation, et qui en plus divisent leur travail sur plusieurs supports, ce qui freine beaucoup la navigation jusqu'à décourager l'internaute. Je ne vais pas les citer mais ils s'y retrouveront.
La nouvelle communication de masse oblige à faire masse.
Donc il faudrait à chaque site d'information-réflexion un portail d'entrée unique pour tous les supports dérivés et un mode de navigation facile. Je pense que le système d'onglet-page développé par Blogger avec ses pages fixes et sa barre de navigation est supérieur à tous autres car outre sa simplicité il fait panorama dès la première seconde. Faire monter Royal-Artillerie dans votre navigateur vous donne, outre la page courante dite d'accueil, un choix instantané, entre Bienvenue/Roycoland/A-propos/Le Million du Roi/ Changing The Guard/Syndication/Liens/Contact/ et le traducteur industriel en n'importe quelle langue. Si l'onglet ne permet pas d'entrer sur le support annoncé directement (cliquer sur Le Million pour comprendre) on peut y mettre un clic réactif y conduisant, dans une image, un titre ou une courte présentation.

S'il faut aller un peu plus loin aujourd'hui, je recommanderais ce dispositif au mouvement survivantiste¹ qui s'est aussi manifesté. Ce mouvement très actif est éclaté également en plusieurs blogues intéressants, mais non liés entre eux en plus. Les propriétaires de blogues survivantistes sont-ils capables de lancer une plateforme commune avec un système d'onglets ? Cela ne coûterait pas cher à plusieurs. A la retraite, je me laisserais peut-être même tenter par un site sur le Mérovingien caché à mettre sur cette plateforme (en souvenir d'Emma Calvet) :) Dit en passant, creusez Léon Bloy, messieurs du Temple, qui écrivait dans La Chevalière de la mort (p.202-Ed.Gallica), quatre ans après le refus à l'obstacle du comte de Chambord :
« la race fleurdelysée des anciens Bourbons s'était éteinte en la personne errante et phantasmatique de Louis XVII. Après ceux-là, silence et ténèbres. C'est fini de la Tradition. La table est rase et la place est nette pour Celui qui doit venir à la façon d'un nocturne spoliateur, quand l'ineffable Trinité l'appellera par son nom. Jusqu'à ce jour plus ou moins prochain, la France est décapitée et probablement damnée. »
Après trente-deux semaines d'années, Pharamond, je te vois !

Pour un référencement professionnel abordable, je citerais Webrankinfo (clic) qui peut prendre en charge le travail ou vous former à le faire vous-mêmes.

(1) URL de quelques sites survivantistes :
* http://cril17.org/ (Bourbon-Habsbourg)
* http://louisxvii.canalblog.com/ (Louvel)
* http://cerclederichemont.centerblog.net/ (branche américaine)
* https://www.louis17.com/ (Naundorff)
* .....


Critique du projet préalable

C'est un vrai dilemme chez les royalistes, moins chez les monarchistes. Les premiers prêtent au prince les capacités de construire ex-nihilo l'échafaudage politique du pays tout sorti de son crâne. Il y a de quoi lui faire peur. Pour tout dire, les trois intentions que nous avons entendues ces dix dernières années sont toutes de même nature : copions ce qui marche. Le duc d'Anjou réplique peu ou prou la monarchie espagnole (si différente de celle que nous eûmes), le comte de Paris et le duc de Vendôme rhabillent la V° République, avec une certaine nostalgie de la monarchie de Juillet pour le second. Les D'Orléans ont raison. La monarchie des Cortes et des Partidas est propre à l'Espagne. La France dispose déjà d'une constitution, monarchique dans son essence (plus que dans son intention), surtout dans la version originale de 1958. Les pouvoirs du Premier ministre responsable devant la Chambre basse sont explicitement étendus (ce qui protège le caractère démocratique du régime) et deux fonctions régaliennes sont implicitement confiées au chef de l'Etat par la pratique gaullienne : la diplomatie et la guerre. Le chef d'Etat est de tous ses alter ego du monde libre celui qui a le plus de pouvoirs. On ne pourrait le comparer qu'à Napoléon Ier. Donc ça marche, pour autant que l'impétrant ait la carrure. Inutile de compliquer comme Yves-Marie Adeline voulut le faire avec les plus louables intentions pour disjoindre le régalien et le public. Il aboutit à la plateforme institutionnelle de l'Alliance royale qui demande une attention soutenue pour bien l'assimiler, tant le dispositif institutionnel est loin de ce que nous avons connu depuis la chute de l'Ancien régime. J'avoue n'avoir pas encore compris le scrutin législatif par collèges².

(2) Au moment de la pré-campagne présidentielle de 2007, Royal-Artillerie a fait une présentation illustrée de la plateforme institutionnelle d'Yves-Marie Adeline. On peut s'y référer en cliquant sur les billets ci-dessous :
- Législatif
- Exécutif
Il existe en tout une quarantaine de billets "Alliance royale", accessibles par le libellé AR.

Resterait donc à reprendre la rédaction de quelques articles de cette constitution et raboter les angles qui a l'usage sont apparus néfastes à sa bonne marche. Qu'en disent les docteurs de la loi ? Horreur ! Vade retro S... ! Et bien tant pis. On fera sans eux ! Pour leur répondre de manière ramassée, je recycle un commentaire donné au blogue de La Couronne pour lequel Guy Adain m'avait remercié. Il résume la pensée du Piéton du roi sur ce sujet au mois de janvier 2017 :

Les réglages d’une monarchie constitutionnelle, seule acceptable au XXIè siècle, sont extrêmement fins, et guère connus des élites françaises : qui comprend vraiment la monarchie anglaise ? tous en restent à l’écume visible du non-gouvernement du quotidien par le palais de Buckingham, mais il y a tout le reste à commencer par la corvée hebdomadaire du Premier ministre venant expliquer au monarque ce qu’il a fait ou va faire, exercice difficile parfois éprouvant d’un chef de la majorité parlementaire devant présenter ses devoirs d’écolier à sa maîtresse et accepter sa notation et ses conseils.
Mais plus grave, ces réglages me semblent hors de portée des responsables royalistes français, pour ceux du moins que je connais, carrément obsédés par les Lois fondamentales (indisponibilité, catholicité, pérégrinité, loi salique etc.). Observant la queue de trajectoire de l’histoire capétienne depuis Sirius, on s’aperçoit vite que ce sont les lois elles-mêmes qui ont pu enterrer la dynastie en bloquant l’initiative, l’imagination, au bénéfice d’une rente mortifère de situation, sans parler de la stérilisation génétique (relire Capefigue, qui en plus écrit bien).
Les « héritiers » actuels ne donnent à voir pour l’instant aucun gage d’initiative ou d’imagination et s’inscrivent encore dans les facilités de la rente dynastique. Ils suivent, alors qu’ils devraient tirer le char. [commentaire sur La Couronne le 19 janvier 2017 - (clic) ]


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lundi 13 février 2017

Quelle séparation des pouvoirs ?


Simple rappel pour les primo-accédants, c'est le philosophe Montesquieu (1689-1755) qui a théorisé le plus clairement l'exigence de séparation des trois pouvoirs politiques en triangle vertueux : l’exécutif met en œuvre les lois conçues par le législatif, lois dont l’application est confiée au judiciaire. Limpide dans l'absolu, chez une société de Parfaits ! A cette occasion, lire ou relire l'Esprit des Lois qui fut lontemps mon livre de chevet d'adolescent, en cliquant ici ou en VO.

Après quatre républiques de tâtonnements et ruptures, la cinquième mouture décida de s'affranchir du triangle qui tournait fou, les hommes politiques n'étant pas à la hauteur du concept. En 1958 on rappela donc le roi en évitant de le dire et le règne en fut confié à l'exécutif constitué par l'attelage d'un prince laïc voté par les chambres en Congrès et d'un chef de gouvernement nommé par lui et responsable devant elles, la production des lois passant à l'exécutif, réputé protéger aussi le judiciaire qu'il contrôle étroitement : on instaura ainsi une dictature à la romaine appelée par les circonstances gravissimes du naufrage des institutions démocratiques de la IV° République et la ruine annoncée de l'Empire. Pour mémoire, deux articles de la constitution établissent la dictature, l'art.16 qui donne les pleins pouvoirs au mar... général et l'art.49.3 qui affronte l'Assemblée nationale par la menace de la dissoudre.

Après bien des ajustements pour flatter le peuple, serrer les partis à la gorge, complaire aux directives européennes, la constitution dénaturée persiste et le schéma dictatorial est toujours en vigueur. Il est amusant d'entendre un candidat à l'Elysée dénoncer aujourd'hui l'amalgame des pouvoirs alors qu'il vit dans le schmilblick depuis 40 ans. Le parti vainqueur - ce qui ne veut pas dire majoritaire dans le pays - nomme aux maroquins et nomme aux bancs de l'assemblée. Rares sont les androïdes capables de s'insérer à l'insu des partis. Le chef de gouvernement vient devant "ses" députés faire un discours de politique générale pour s'y faire applaudir et faire entrer le lendemain le wagon des lois préparées, contre souvent le parti battu qui dès lors, a forcément tort sur tout. On est dans un jeu chronophage de cour de récréation, une récréation qui ne finirait jamais. Plus intéressant, comment circule le fric ?

Chaque année, les deux chambres réunissent leurs questeurs respectifs sous la présidence d'un membre de la Cour des Comptes pour arrêter le budget du parlement afin de l'inscrire au budget de l'Etat, au chapitre "Pouvoirs publics". A partir de là, le couvercle d'airain se referme sur les chambres qui font ce qu'elles veulent des transferts financiers de l'Etat, à charge de remettre des comptes à la clôture de l'année fiscale, comptes dont la Cour éponyme vérifie l'arithmétique et les bonnes imputations mais jamais leurs emplois. Chaque chambre est souveraine pour l'utilisation des fonds publics selon les règles qu'elle se fixe. C'est ainsi que l'on a pu voir la présidence de l'assemblée nationale sous Jean-Louis Debré, augmenter de manière inouïe les conditions de sortie de la législature pour les députés.

Me Antonin Lévy
Ainsi vont plaider les avocats de M. Fillon : le Parquet national financier (PNF) n'a rien à faire dans l'enceinte de l'Assemblée nationale encore moins d'y perquisitionner. Malheureusement quand on met un président du niveau de Don Bartolone, on peut s'attendre à ce qu'il ne comprenne ni ne défende sa position. Brassens disait que c'était pour la vie. Des magistrats comme Charles Prats contestent le caractère public des dépenses engagées par le parlement. Sa thèse est sur le Dalloz (intéressant - ici). Si les fonds ne sont pas réputés "publics", la compétence du PNF s'évanouit puisque sa mission est cantonée aux fonds réputés publics. A quoi on peut répondre que la transformation de fonds publics en fonds parlementaires privés ressortit plutôt au blanchiment d'argent propre qu'autre chose ; et il nous faut admettre sous la torture de la Chicane, que le citoyen doit circuler, circuler... ça ne le regarde pas puisqu'il n'y a rien à voir. Pas plus que cela ne regarde le PNF. Les chambres se sont bunkérisées, la lumière ne peut sortir que par les meurtrières.

Pour la séparation de l'exécutif et du judiciaire, on peut faire une thèse de cent pages ou se débarrasser de la question en la posant : si, par exemple, un premier ministre ayant exercé cinq longues années le pouvoir exécutif à Matignon pour en connaître les arcanes, invitait à déjeuner son ami devenu Secrétaire général de l'Elysée dans l'intention de lui demander de pousser les feux des procédures judiciaires en cours - ce qui n'est jamais arrivé - en vue d'embastiller un dangereux rival qui aurait été jadis son patron tyrannique, évidence serait faite de la collusion sinon de la subordination de l'un par rapport à l'autre. Dit autrement, le protecteur de la Justice n'est-il pas d'abord le chef de l'Etat qui préside le Conseil Supérieur de la Magistrature (fonction salomonique) et commande au gouvernement (fonction exécutive) qui, lui, nomme les procureurs ?

Le principe de Montesquieu est complètement corrompu par la pratique institutionnelle d'une démocratie biaisée dans tous les trous. Se réclamer de la séparation des pouvoirs est ridicule depuis longtemps mais pas mortel, à preuve, on en prépare une sixième redonnant la main au législatif pour renvoyer cette fois le balancier du côté du désordre des fora permanents !

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jeudi 9 février 2017

In Fillon We Trust, lol !


Bien obligés ! Le feuilleton hivernal n'est pas fini, tant du moins que des réponses nettes n'auront pas cloué le bec aux accusateurs. Mais encore ? Tant que le candidat n'aura pas compris qu'un emploi fictif avec enrichissement personnel est ce qui se fait de pire comme stratagème de crédit foncier. Chassez le naturel, il revient au galop : l'attitude digne et meurtrie de madame Fillon milite pour son ignorance des faits présumés. « A l'insu de son plein gré » ironisait le candidat au confessionnal médiatique. On aimerait que ce soit vrai, pour elle. La simplicité et bonne foi évidente de son interview accordée en mai 2007 au Sunday Telegraph plaide pour elle et contre lui. On imagine parfaitement quelle est la vie d'épouse d'un homme politique sarthois. Tous ceux qui la croisent à Solesmes ou à Sablé voient en elle madame Fillon et pas Penelope Clarke ! On lui parle, on lui glisse une requête, on prend des nouvelles. De là à conclure qu'elle s'implique dans les travaux parlementaires de son mari plus loin que les relations publiques indispensables à un élu local - goûtez-moi ces cookies maison, vous "mendierez" des nouvelles ! - il y a un grand pas, que ni le député-suppléant Marc Joulaud, ni Martine Crnkovic, vice-présidente de la Communauté de communes, ni l'amie de toujours qui vit en face du château, ne franchit. Alors c'est parce qu'elle travaillait au Palais Bourbon ? Jamais. Nul n'a trouvé notes, brouillons, rapports, analyses, agendas ni badge d'accès. L'emploi est fictif de chez Fictif et la cupidité établie, à fond : ils n'ont pas même oublié l'indemnité de licenciement à chaque réélection puisqu'ils y avaient droit, sans doute pour sauver le caddy au Super-U ! Le redémarrage de la campagne peut se briser sur le scepticisme général de l'Opinion, convaincue un instant par les accents de sincérité du candidat s'excusant, mais perturbée par ce foutu million d'euros que finalement les Fillon ont bien empalmé. Alors quoi ?

Aucun plan B n'a pu être lancé en dix jours. Comme le disait jadis un politicien anglais dont j'ai oublié le nom, la Droite française perd régulièrement parce qu'il y a trop de chefs en cuisine. Ils sont tous douteux, epsilonesques ou ectoplasmiques. Ils se détestent. B comme Bérézina, Branlée, Bordel. Seule une pointure indiscutée de la société civile pouvait sauver le programme du Fillon des Primaires. Il en existe bien sûr mais ce serait capituler en rase campagne et abandonner le(s) pouvoir(s) à un étranger au grand cirque : une horreur ! Tous sont venus à la politique faire carrière jusqu'à leur mort, ils sont tétanisés par la mise en échec du logiciel. Derrière la présidentielle, il y a les législatives de juin et les sénatoriales partielles de septembre 2017 où se renouvellent prébendes et privilèges. Il ne faut pas rater ça et c'est bien plus important que d'avoir son meilleur ennemi à Matignon ou à l'Elysée. Car M. Fillon, excellent technocrate, n'est pas l'apparatchik rassembleur qu'il cherche à montrer. C'est aussi un chieur cassant qui a levé une fronde interne à l'époque de sa gloire.

Sans remonter à l'époque des cheveux permanentés du quadra avantageux, souvenons-nous qu'il avait théorisé la présidentialisation du régime en proposant de techniciser la fonction de premier ministre (doté de pouvoirs très étendus par la Constitution de 1958) jusqu'à sa suppression : La France peut supporter la vérité, Éd. Albin Michel, 2006.
En mai 2007, il endosse le costume de Premier ministre du président Sarkozy, tout en regrettant de perdre les pleins pouvoirs constitutionnels sous les quolibets de Patrick Devedjian qui lui rappelle son livre. Traité comme l'adjudant-major des services gouvernementaux par le président qui déporte l'essentiel de la prise de décisions à l'Elysée, il avouera plus tard avoir énormément souffert de l'activisme et du mépris de Nicolas Sarkozy. Mais lors du remaniement ministériel de novembre 2010 il s'accroche au rocher et obtient le renouvellement du mandat jusqu'en mai 2012, à l'étonnement de tous.
L'élection de 2012 perdue, et malgré un bilan plutôt catastrophique que l'on imputera à l'omniprésident des sondages Buisson, le parti le pressent comme candidat naturel de la Droite parisienne aux élections municipales de mars 2014. Bien qu'en tête des intentions de vote, il se défile pour pantoufler dans une circonscription ultra-facile au grand dam de Rachida Dati, maire du 7ème arrondissement qui la visait. Mais ce n'est pas tout.

Pourquoi solliciter de Jean-Pierre Jouyet, secrétaire général de l'Elysée, l'accélération des procédures visant son ancien bourreau. Il s'en défend et crie au complot (déjà) mais l'affaire est documentée. Pourquoi s'acharner sur Squarcini quand d'autres grands flics indésirables aux nouveaux maîtres, plus ou moins issus de la barbouzeraie antérieure comme Claude Guéant, Michel Gaudin, Frédéric Péchenard, Christian Flaesch, sont recasés proprement d'abord, plus tard sera plus tard. Pourquoi tant de haine de la part de l'ex-premier ministre ? Et lui de s'étonner aujourd'hui d'une machination visant à détruire ses chances ! Des gens le connaissent mieux que sa femme ; il n'est pas interdit d'imaginer jusqu'à demain minuit que le paquet fut remis par quelqu'un du métier au Canard Enchaîné, après, nous dit Bruno Roger-Petit, qu'un autre journal ait refusé la bombe ! S'il n'y avait rien de vrai dans tout cela, pourquoi prendre la peine d'une fabrication vite éventée qui peut exploser entre les mains du livreur ? Il n'y avait rien d'illégal sauf l'éthique, les carbonari d'un jour ont été les plus fins.

Le choix est désormais impossible dans le spectre politique entre la ringardise gauchiste, le télévangélisme opportuniste, l'armaggedon économique et la technocratie triste. Quelles que soient ses capacités réelles à réformer - le Piéton a un gros doute - voter pour saint François Fillon c'est déjà voter contre ! Contre la soviétisation ultime du pays, contre la pharaonisation du pouvoir, contre la ruine de l'épargne populaire. Comme l'expliquait la semaine passée, maître Soulez Larivière, spécialiste du crash aérien, quand un avion atteint sur la piste d'envol sa vitesse V1, il ne peut plus que décoller et l'on doit tirer le manche. Quelque soit le commandant de bord, l'avion des Républicains roule trop vite pour qu'on l'arrête sans dommages fatals. Faut faire avec !

Finalement nous voterons avec un cœur qui ne bat guère, pour nous éviter la guerre, même à perdre l'honneur et la guerre aussi. Allez Fillon ! Vas-y François !


Ça va pas le faire mais quand t'as pas le choix !


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PS : Qu'en dit Monsieur Poisson de tout ça ?


Limpide comme toujours !

lundi 6 février 2017

Monarchistes ou royalistes

Nous ne commémorerons pas l'échec du 6 février 34 cette année. Qui était l'âne, où étaient les lions ? Mais nous prenons prétexte du marronnier pour relancer le doute sur les cibles et moyens de la revendication monarchiste en France. La Méthode de Raisonnement Tactique de l'unité élémentaire d'infanterie (MRT) commence par exprimer le résultat attendu et se termine par la déclaration de deux exigences : un chef, des moyens.
Je ne connais aucun des résultats attendus d'aucune structure royaliste sauf une, l'Alliance royale. Mais l'utopie exprimée semble si disproportionnée aux yeux des gens qu'elle n'invite pas assez de parrains électoraux à se compromettre à son soutien. Les autres acteurs du microcosme n'ont pas une exigence de résultat, ce qui leur évite d'en mesurer l'éloignement à l'heure des bilans, bilans qu'ils détestent.
A l'instar des princes de hamac qui nous encouragent du bout des doigts, nos présidents de cercles, clubs et chapelles sucent leur rente de position dans sa gloire éphémère comme une glace à fondre, à nul effet pour la cause royaliste. Mais il s'agit d'un malentendu. Il y a deux motivations dans le monde royaliste : l'exaltation d'un passé glorieux et le souci du salut des trépassés d'un côté, l'activisme pour une restauration monarchique de l'autre. Il serait plus clair d'appeler par convention les premiers, royalistes et les seconds, monarchistes. Si les deux activités peuvent mutuellement se renforcer, leur séparation libérerait sans doute des énergies nouvelles.

Oui, les deux se renforcent : la commémoration, la mise en scène de l'Ancien régime, de nos rois, de leurs travaux, ensemencent l'opinion à l'idée de temps anciens où la France était grande naturellement par son génie propre qui tient à la convergence d'avantages géographiques, démographiques et structurels dont le projet capétien était la colonne vertébrale. Au moment de la rupture de paradigme que tout annonce, y aura-t-il un projet de même nature permettant d'aimanter toute la limaille populaire vers un avenir commun ? Les royalistes doivent diffuser ça. Le concours des princes est assez facile à obtenir puisqu'il n'y a rien à inventer (au sens premier de redécouvrir) et tout à vendre.

Les monarchistes de leur côté ont un but éminemment politique : rétablir la monarchie. Ils savent que les commémorations ne feront pas avancer le schmilblick autant que la mise en œuvre d'une physique sociale élaborée dans leur meilleure école de pensée, celle de l'Action française, pour autant qu'on se prépare quand même à reprendre le pouvoir. Ceci implique que le projet technique soit analysé, synthétisé, écrit et assimilé par tous ses acteurs comme le font très tranquillement les factions subversives de l'Etat bourgeois actuel, trotskystes et autres anars. Que celui de mes lecteurs qui sait décrire le régime promu par les monarchistes français lève le doigt et passe à la section Commentaires. Merci.
Cet activisme éclaire d'un jour nouveau les activités des royalistes et les renforce au sens où il montre à leur public que le modèle n'est pas mort pour la France. En revanche il n'est pas performant de faire cohabiter les deux axes dans une même organisation, ils se gênent.

On ne peut pas tout faire, les requiem et l'agit'prop ! Si l'exploitation patrimoniale est assez facile (une liste des organisations est donnée en bas de page), la propagande politique est une autre affaire. La priorité serait de définir le projet constitutionnel, soit par le raisonnement de vrais sages en conclave, soit par le débat en Assises. Une fois le projet dressé, il serait mis en développement avec la méthode d'une gestion par objectifs à choisir dans un bon programme de management, et les responsables en demanderaient quitus à la fin de leur mandat. Parce qu'il devrait y avoir mandat. Fini de mourir debout à la tâche comme les escargots, au milieu des toiles d'araignée.

Une fois le projet publié dans ses tenants et aboutissants, la Méthode de Raisonnement Tactique demande à la fin de déclarer UN chef, des moyens. Pour le chef c'est très facile puisqu'il n'y en a aucun au moment. On ne fera de peine ni de tort à personne à s'en choisir un, parmi ceux qui savent commander avec une autorité naturelle. Pour les moyens c'est une autre paire de manche car il s'agit d'abord et avant tout d'argent, puis d'argent et enfin d'argent. Cela fait soixante ans qu'on recrute des jeunes formidables et pleins de courage sans disposer des moyens financiers nécessaires à leur plein engagement qui leur permettraient de réussir à chaque niveau du projet ; ceux qui font cela sont des fumistes - et je suis dans un bon jour. Il ne viendrait à l'idée d'aucun entrepreneur de start-up d'embaucher en précisant que les employés ne seront payés que lorsque la société entrera en bourse, même si certains aimeraient bien ! Donc tout chapelain futur devrait d'abord être riche et disposer du carnet d'adresses ad hoc en capacité de venir sur un business plan avec leurs chéquiers. Les vieux scouts impécunieux nous font perdre du temps dans la section activisme et épuisent les jeunes énergies qui, arrivées à l'âge adulte, désertent le mouvement. On peut sur ce chapitre des moyens faire un tour sur le site du Million du Roi ou pas.


Ne pas négocier - propriété de Audrius Tomonis & Banknotes.com.

Postscriptum : lire aussi dans ce domaine le raisonnement exquis de Paul de Beaulias subordonnant le régime monarchique à la royauté transcendantale sur le site Vexilla Regis.
C'est parfait et malheureusement inutilisable dans le champ politique : «Monarchie ou Royauté ?» (clic).


Liste des organisations royalistes - cénacles

Union des cercles légitimistes (22 clubs)
Institut de la Maison de Bourbon
Institut de la Maison royale de France
Présence du Souvenir Bourbonien
Association de l'Unité capétienne
Fédération légitimiste bretonne
Charte de Fontevraut
Gens de France
Les Lys de France

Liste des organisations monarchistes actives

Centre royaliste d'Action française
Alliance royale
Restauration nationale
Nouvelle action royaliste
Groupe Action Royaliste
Union royaliste Bretagne Vendée militaire

Information monarchiste (par cadence)

Conseil dans l'espérance du roi (quotidien numérique)
La Faute à Rousseau (quotidien numérique)
Vexilla Galliae (quotidien numérique)
Action française 2000 (bimensuel)
Royaliste (bimensuel)
Politique magazine (mensuel)
Le Lien légitimiste (bimestriel)
La Blanche Hermine (bimestriel)
La Gazette royale (trimestriel)

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mercredi 1 février 2017

L'anti-parlementarisme en roue libre


Le scandale Fillon met au net le conflit d'intérêts permanent au sein des assemblées qui sont maîtresses de leur budget en votant les impôts forcés dont elles consommeront les rentrées pour abonder au tonneau de leurs prodigalités. Que l'épouse de M. Fillon ait pu servir de prétexte pour ramasser 831440 euros d'allocations parlementaires au râteau de croupier afin d'acheter un château du XVè siècle bordé de terres et équipé d'une écurie, laisse les gens sans voix dès lors qu'ils ont compris l'embrouille.
Le parlement français est typique de ces institutions irréformables qui disent n'en répondre qu'au peuple qui les élit sans imaginer toujours qu'il les nourrit grassement. C'est au sens premier une pourriture de la démocratie, une gangrène gazeuse et puante de la domination d'une caste sur les hommes de bonne volonté qui se lèvent chaque matin pour créer de la valeur ajoutée que l'Etat de ces messieurs confisquera ensuite à hauteur de 57% ! Ce n'est pas être méchant que de dire ça, mais simplement clinique. Les exemples sont si nombreux dans tous les rangs de l'hémicycle que personne n'en demande plus le décompte.

M. Fillon est un politique moyen, grimpé sur les épaules de Joël Le Theule (un ami du notaire Fillon) qui eut la bonne idée de vite casser sa pipe, et qui a navigué dans la facilité jusqu'à Matignon où le nouveau président hongrois de la République avait besoin d'un collaborateur zélé et obéissant. A preuve, au sortir du quinquennat perdu, il se parachutait de lui-même sur la circonscription la plus facile du royaume où peut être élu un cheval s'il est blanc ! Nathalie Kosciusco Morizet aura bien du mal à conserver l'investiture sur la Deuxième de Paris maintenant que son mentor a rejoint les greniers de l'histoire de France. Elle mérite mieux qu'une prébende hippiatrique. N'oublions jamais que M. Fillon est mort politiquement de n'avoir pas compris l'amoralité de sa situation, se réfugiant dans un déni ridicule aboyant au complot institutionnel derrière le mince paravent de la légalité de ses appétits démesurés. Que nos princes en prennent de la graine et recentrent leurs soucis sur le Bien commun de la nation, leur propre image, l'insoupçonnabilité de leurs mœurs et n'en sortent pas, quelles que soient leurs tentations et les conseils indulgents de l'entourage. Nous aurons eu un mal de chien à restaurer une monarchie et nous n'accepterons pas de voir le projet ruiné par légèreté, inconséquence, courte-vue ou la chasse à l'éléphant.

S'il y avait eu coup d'Etat instutionnel, ce serait à coup sûr contre le parlement et ses dérives tribales, sa gabegie, ses satrapies. Elle est bien oubliée la nuit du 4 août 1789. Les privilèges ont été augmentés régulièrement par le système d'autonomie incontrôlable des assemblées, jusqu'à devenir de la corruption pure et simple... mais légalisée par les règles internes du conclave. Certains programmes pour la présidentielle prévoient de réduire le nombre de députés. D'aucuns jugent le bicamérisme hexagonal dépassé par l'assemblée européenne et les institutions d'éthique que sont la Cour européeene des droits de l'homme de Strasbourg et La Cour de justice de l'Union européenne de Luxembourg. Beaucoup demandent qu'on fasse l'économie symbolique du cimetière des amis d'amis et autres seconds couteaux ou nécessiteux en supprimant carrément le CESE. Royal-Artillerie a fait la démonstration en son temps que 300 députés (contre 577 aujourd'hui) suffiraient amplement à voter le budget de la nation et à légiférer. Si nous sortions complètement des institutions européennes par le Frexit, une chambre haute de réflexion que l'on pourrait appeler encore Sénat servirait de miroir à la chambre basse, avec un maximum de 90 sénateurs (contre 348 aujourd'hui) pour bien représenter l'outremer et les expatriés. Notre représentation parlementaire ramenée à 390 élus serait encore supérieure proportionnellement à celle des Etats Unis d'Amérique. Mais que de temps gagné, de paperasse et d'argent économisé ! Maupéou taperait dans sa boîte.

On me dit dans l'oreillette que la destination des palais nationaux est à prévoir en queue de trajectoire de la grande purge parlementaire. Laissons de côté le Palais Bourbon et ses 300 cabinets d'élus, ils auront un peu plus de place. Quant au palais du Luxembourg, il deviendra la résidence de la famille royale revenue à Paris et son hémicycle un grand théâtre de Guignol & Gnafron que l'on transfèrera du jardin où il manque de place. Quant au Sénat, si nous le remontons à 90, il emménagera dans les locaux du CESE au palais d'Iéna après en avoir rénové la cantine. Ne se sent-on pas déjà mieux ?
Reste à abattre la République ! Les Républicains s'y emploient. Que du bonheur !


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L'in-cauda du lendemain

Si on développe l'hypothèse (non-vérifiée) que Pénélope Fillon ne savait rien des contrats d'attache parlementaire sur lesquels elle figurait, tout s'accorde, y compris son air parfaitement innocent au meeting du Zénith à Paris, où elle nous montre un visage grave et les yeux humides qui semblent dire :
« Mais que nous arrive-t-il, mon Dieu ?»

A Solesmes, elle s'occupe des chevaux, des cookies, du vide-grenier, croise des paroissiens qui peuvent lui demander de passer le bonjour ou une sollicitation à son mari. Elle ne semble pas savoir non plus que le maire de Sablé-sur-Sarthe est taxé de 10000 euros pour occuper le siège de député laissé vacant par son mari. Qu'elle ait rédigé sous pseudonyme deux petites notes de lecture pour la Revue des Deux Mondes d'un ami de François n'ajoute et n'enlève rien pour ce qui la concerne ; elle y est inconnue. On comprend à la fin son "je ne savais pas".

Mais c'est une autre histoire pour François Fillon dont les opérations de syphonnage avoisinent le million d'euros, en sus de ses traitements tous frais payés de parlementaire ou ministre selon les époques.
Le château était-il si délabré ?
Les yeux dans les yeux ?
[02.02.2017-13:42]

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