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Hisahito promis au sursaut de l'empire


Le jeune prince Hisahito de la Maison du Chrysanthème a fêté ses douze ans, comme tous les enfants de son âge certes mais avec seulement ses deux grandes sœurs ; et la presse du Gotha de se pâmer. Il faut dire qu'enfant il était très mignon (clic), et aujourd'hui grand garçon, il est devenu carrément beau. Scolarisé en ville, ce qui est une rareté à la cour du Japon, il s'éduque au contact d'autres enfants de la gentry et si l'Agence impériale ne donne pas son carnet de notes, elle dévoile qu'il est chef de classe, accessoirement un jardinier accompli qui fait pousser du riz et des légumes, et montre un vrai souci de protection du microcosme vivant de son lopin.
Le petit prince entre ses parents, empereurs du Japon dès 2019 (©Asahi)

Destiné à la fonction suprême juste derrière son père qui régnera l'an prochain après l'abdication de l'empereur Akihito épuisé par le protocole, Hisahito a suivi cet été des cours d'histoire sur la seconde guerre mondiale et a écouté une conférence sur la bataille d'Okinawa (le Verdun japonais mais perdu). On a essayé de lui inculquer l'amour de la paix par une visite à Hiroshima où on lui fit rencontrer des survivants à la bombe américaine. (source principale)

Nul ne sait vraiment comment grandira l'héritier du trône dans une période dangereuse pour son pays depuis le réveil de l'empire chinois assoiffé de vengeance quoiqu'il en montre. Le confinement recherché, sans grande réaction du protecteur américain, a provoqué un certain réarmement moral des Japonais et la mise en débat de la constitution pacifiste imposée par le général McArthur en 1945. Lui fera-t-on savoir qu'au XXè siècle, aucune puissance régionale n'est sortie de ses frontières historiques à l'exception du Japon ? Après la colonisation féroce de la Corée en 1905, ce fut le tour de l'immense Chine par l'attaque de Shanghaï en 1937 et la mise en coupe réglée de tout le pays des Hans jusqu'à la frontière russe, avant que de s'attaquer à la première puissance du Pacifique à Pearl Harbor en 1942. Sans compter les Coréens, la politique d'expansion nippone a pris la vie de quatre millions de soldats et seize millions de civils en Chine, puis deux millions de soldats et un million de civils dans la Guerre du Pacifique proprement dite.

Le sacrifice terrible des citadins d'Hiroshima et Nagazaki a surtout sauvé des millions de Japonais, puisque le pouvoir de la junte militaire à Tokyo, derrière l'empereur Hirohito qui l'approuvait, avait décrété le suicide de tous pour l'honneur de l'empire.

Hisahito comprendra vite que "son" peuple est le plus policé du monde par obligation. De tempérament féroce et d'un courage à toute épreuve, il doit être contenu par des codes sociaux exigeants et un sens développé de l'étiquette. Les Chinois qui croient bien les connaître - ils les appellent les "petits navets" - devraient s'en méfier un peu plus car le Japon peut redevenir redoutable pour peu qu'il obtienne le Nihil Obstat des Etats-Unis eux-mêmes menacés et qui pourraient sous-traiter une partie de leur stratégie régionale. Shinzō Abe est un nationaliste raisonnable, qui va chaque année au Yasukumi Jinja pour marquer son territoire et prendre des points sur sa droite, mais on voit tourner autour de lui d'autres nationalistes, convaincus que le temps presse, et qui reprennent des thèmes chers au défunt Mishima...


Les Chinois seraient bien avisés de lever le pied sur les revendications insulaires et les programmes scolaires nippons pour ne pas provoquer au-delà du réarmement moral déjà évoqué un réarmement tout court dont la qualité les surprendra ! D'aucuns le savent à Zhongnanhai qui me dirent une fois la parabole suivante : « Un Chinois battra toujours un Japonais, mais quatre Chinois ne feront jamais le poids face à quatre Japonais !» A méditer.

A douze ans, le petit mikado peut comprendre la stratégie, d'autant qu'il n'est pas cloîtré loin des idées qui galopent dans son pays comme ses prédécesseurs.

Bon anniversaire Hisahito !


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