lundi 3 septembre 2018

Le charme rompu du flûtiste


Tout s'annonçait sous les meilleurs auspices, le foie du veau sacrifié était prometteur. Le pays allait retrouver l'égalité de tous dans leurs contributions à la société providentielle et connaître enfin la terre promise des bénéfices publics par la réduction du prix de l'Etat. Augias ayant renoncé à se représenter, les autorités bruxelloises saluaient le nouvel Hercule et laissaient comprendre qu'on l'attendait depuis si longtemps. Napoléon, enfin !

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Jupiter a certes cassé les codes délétères du Conseil national de la Résistance mais pas tous - il faut du temps - et surtout, il a différé la réduction de la dépense publique dont la France est championne d'Europe. En fait, les gens qui l'avaient porté au pouvoir n'ont pas retrouvé dans les jours et les heures du mandat commencé l'image logique de la réforme attendue. Tout reste en annonce : pensions à valeur universelle du point de retraite, suppression d'une ou plusieurs strates administratives dégageant les fonctionnaires surnuméraires, arrêt du scandale des régimes spéciaux, arrêts des abus de prestations sociales, retour au budget équilibré, croissance et renversement de tendance dans le commerce extérieur... bref... la France néo-bonapartiste devait entrer dans l'Europe sérieuse, elle demeure hélas au bout de quinze mois dans le camp de l'Europe rieuse ! Et les autres de se marrer, à commencer par le Premier des Pays-Bas qu'on n'attendait pas à la curée.

Qu'est-ce qui a foiré ? Sans doute le "melon" mais plus sûrement le désert de l'opposition, parcouru par des braillards qui ne feront jamais le poids, à commencer (mais on s'arrêtera là) par les deux plus bruyants, Jean-Luc Mélenchon et Laurent Vauquiez ! Le premier est le copain de Maduro et Ortega, un con fini ; l'autre, complètement allumé, n'a pas compris qu'il était au pouvoir puisque son parti détient Matignon et Bercy. N'ayant aucun contradicteur crédible dans le champ politique, Macron se prend pour dieu !

Un bien pour un mal, l'échec européen¹ d'Emmanuel Macron et plus largement les déconvenues diplomatiques² peuvent le recentrer sur la politique intérieure qui devient un grand n'importe quoi. Ce ne sont pas les équipes compétentes qui manquent, ni les ministres capables mais la volonté d'y aller franchement et d'y perdre des plumes quitte à ressurgir triomphant dans la course au mandat un an avant l'échéance. L'apparition de ce défaut signale que tout n'est pas connu d'Emmanuel Macron, son tempérament d'abord. Malgré sa bonne mine et une certaine nonchalance politique, le fort en thème n'est peut-être qu'un bon élève prolongé qui n'a pas atteint la maturité requise pour porter sur ses épaules les déconvenues de la réalité. Comme son prédécesseur, il s'entoure d'amis et rechigne ensuite à trancher les têtes. Collomb, Buzyn, Nyssen n'ont rien à faire dans un gouvernement de combat. Parly, Borne n'ont pas d'autorité, le départ de Hulot est positif.

A la veille du remaniement ministériel, on se doute bien que les questions de parité stupide* et d'équilibres partisans ont le pas sur la musculation du cabinet Philippe III qui devrait être resserré et dégraissé. Il reste à achever la réforme fiscale, la timide réforme parlementaire, la reconstruction de la formation professionnelle en dehors des lobbies syndicaux, la conversion numérique, la diminution drastique du périmètre de l'Etat et garantir la loi de programmation militaire 2018. Une paille... qui convoque un colosse. Ce n'est pas encore lui.

Pour rester dans l'axe de propagande de ce blogue, signalons à nos amis royalistes que les champions des écuries dynastiques sont encore moins bons que les leaders d'opposition précités, ce qui signifie un longue cure de désintoxication devant nous.


(*) Que le lecteur ne se méprenne pas, le Piéton a depuis longtemps abandonné la loi salique
(1) Macron est définitivement seul dans son délire solidaire à sens unique, les pays bien gérés du Nord lui refusent tout leadership
(2) La France est contenue à son rang inférieur au Conseil de Sécurité qui est celui du passager en première avec un billet de seconde (disent les Allemands)

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