Sur un des forums royalistes de l'époque où ce mode d'intercommunication était courant, j'avais discuté avec un militant de l'Union des Cercles légitimistes de France (Normandie, de mémoire) sur l'inanité des travaux de cénacle pour rappeler le roi. Ces groupes sont comme le cercle de chariots de l'Ouest sauvage, hérissés contre tous ceux qui sont à l'extérieur du périmètre, et n'acceptent aucun accommodement avec le Ciel pour faire avancer la cause royaliste dans le monde réel. A quoi il me répondit que sa démarche n'était pas dans l'activisme mais dans la transmission. La restauration impossible du roi dans les circonstances présentes n'induisait pas des chances nulles dans le futur. Et dans l'attente du changement du paradigme constitutionnel, il était nécessaire que des Français s'instruisent pour perpétuer la grande tradition monarchique du Trône et de l'Autel, afin que leurs continuateurs soient en capacité le jour venu de soumettre ce choix de régime à leurs contemporains. Il allait sans dire que les événements attendus seraient suffisamment graves pour que les cautères républicains ne puissent plus longtemps masquer l'odeur de gangrène gazeuse dégagée par les pouvoirs en place ! Maintenir la flamme, sa dialectique, ses fondements n'était pas vain, il fallait les préserver dans l'avenir. Pas faux ! C'est un peu la démarche de la Charte de Fontevrault, alimentée par une foi chrétienne incandescente.
Le pronostic de pourrissement de notre société assistée du berceau à la tombe n'est pas une figure de style. Et sous la poussée de nations plus résistantes ou hostiles, il est possible que s'écroule le château de cartes de la démocratie crypto-communiste que nous subissons. Au milieu des ruines, sera-ce le moment que choisira Dieu pour désigner l'héritier des Quarante Rois qui relèvera la France ? La Charte s'en remet tout entière à la Providence dont elle guette le doigt. Ce faisant, elle prend le risque de démotiver le militant lambda auquel la prière ne suffit plus mais tant pis, elle en conforte d'autres dans la méditation et les suppliques à Dieu pour le retour du roi. La Charte a aussi l'ambition de faire parler les groupes royalistes entre eux dans une démarche œcuménique issue de la générosité naturelle des providentialistes, démarche que les autres prennent parfois pour une reddition tant ils sont sûrs de détenir le vrai Graal. Charles-Emmanuel de Bourbon Parme avait obtenu un rapprochement des princes Henri, Jean et Louis au moment des commémorations de l'assassinat d'Henri IV. Jean se préoccupe désormais de faire vivre le titre de comte de Paris sans grands moyens ; Louis est investi complètement dans la défense de l'héritage menacé de son aïeul Francisco Franco, outre ses affaires personnelles dont le poste d'administrateur suppléant du Banco occidental de descuento le mouille dans les déboires de la banque de son beau-père. Henri est mort.
Sans la réunion des princes, les royalistes ne convergeront pas. Et pourtant, la candeur et la ferveur des providentialistes refusent le théorème de la dispersion. En cela ils sont éminemment respectables. Même si le nouveau format de ce blogue nous dispense désormais de toute promotion de manifestation royaliste, nous faisons exception pour celle de la Charte de Fontevrault au motif tout simple que ses administrateurs sont les seuls à envoyer leur remerciement pour la peine ; ce que ne font jamais les autres, si fiers de leur succès... à venir ! En octobre 2019, les providentialistes remettent donc le couvert et organisent l'édition 2019 de la Biennale Blanche à Tours. S'il est peu probable qu'un prince s'y montre, sauf à habiter dans un rayon de trente kilomètres (Dreux est à 180km, quant à Madrid...), il serait utile qu'à mi-mandat du quinquennat macroniste, se rencontrent toutes les diversités de convictions monarchistes sur des stands propres à chaque chapelle, à côté bien sûr des stands d'éditeurs présentant des livres difficiles à trouver à la FNAC.
Ce sera donc le samedi 12 octobre que se tiendra la VIè Biennale Blanche à l'hôtel Mercure de Tours. Les détails et horaires tant pour les participants que pour les visiteurs sont à prendre sur le site de la Charte de Fontevrault en cliquant ici.
Saluons les efforts des uns et des autres, dont la Charte, qui resteront comme des étapes utiles pour maintenir le ciment des différents royalismes.
RépondreSupprimerMais les princes ne convergeront jamais. Ce mur apparent ouvre de nouvelles perspectives, comme le fait de ne pas attendre un événement rapide. Plus on l'attend, moins il se produit...
Et puis le mouvement viendra-t-il des royalistes eux-mêmes ? Je ne le crois pas. C'est seulement l'entretien de la boutique dont les royalistes peuvent se charger, afin que lorsque l'heure viendra, elle soit belle sinon rutilante.
Certaines opérations devraient passer par des éléments jeunes ( Cercle d'Action, peut-être AF, voire d'autres groupes spontanés) pour les engager.
Il faut tout bonnement que ceux qui ont à dire en termes d'action, se rencontrent... Nous, bien qu'en dehors de la sphère, mais intéressés à son efficacité, en serons.
Merci pour votre commentaire avisé. La demande d'un souverain libre des factions et partis peut tout à fait venir de l'extérieur du microcosme royaliste. Mais faudra-t-il encore que les gens qui la formuleront sachent quoi demander. C'est là que pèchent les chapelles, elles n'avancent pas d'offre politique crédible sous la forme d'une construction constitutionnelle claire et compréhensible. Beaucoup de timidité !
SupprimerDans une tribune donnée au blogue de la Charte de Fontevrault, Chouan de Coeur acte du succès d'estime de l'édition tourangelle et propose un paradigme alternatif :
RépondreSupprimer14 Octobre 2019 – Un petit commentaire après la VIème Biennale Blanche (Tours).
A quoi le Piéton du roi se permet d'ajouter que définir la queue de trajectoire est le commencement de la sagesse, parce que rétablir le roi selon les lois de la Providence ne peut pas en être une dans une association de mortels.