dimanche 24 novembre 2019

Ce qui retient les bouchers...


Le revers électoral du Parti communiste chinois à Hong Kong* - ses propres députés parlent d'une "raclée" - ne peut rester impuni si l'on sait que la perte de face est, au contraire du ridicule français, mortelle ! On parle donc de massacre modèle 89 pour laver l'affront dans le sang. L'avant-veille des élections d'arrondissement plusieurs tycoons hongkongais derrière Stanley Ho ont rendu visite au gouvernement pour le prévenir des conséquences funestes d'une répression sanglante tant pour Hong Kong que pour la Chine continentale et au premier chef, pour le Parti communiste chinois lui-même.
(*)Dix-sept des 18 districts de gestion du territoire sont désormais à l'opposition
Art Artman qu'on ne présente plus (gag : il est un analyste politique blanchi sous le harnois aux Etats-Unis) déroule pour Epoch Times les conséquences d'un massacre-réflexe auquel s'abandonneraient les dinosaures de Pékin. Nous utilisons ses réflexions sans en faire une traduction :

(1) Destruction de la réputation de Hong Kong en tant que place sûre et libre pour les affaires. Perte d'investissements étrangers et de touristes (ndlr: c'est déjà fait).

(2) Fuite des capitaux des classes aisées et moyennes locales, fuite déjà soutenue depuis les menaces répressives de M. Xi, accompagnée du désinvestissement de capitaux étrangers cherchant à sortir avant fermeture de la nasse communiste. En 2015 la bourse de Shanghaï s'était crashée au seul soupçon de contrôle des transactions et contrôle des capitaux libres.

(3) Plus que l'outrage proclamé par Washington et ses alliés, de dures sanctions frapperont le régime chinois. (ndlr: on peut y croire depuis que Trump a fait l'impensable pour M. Raffarin, tenir tête au gros Panda).

(4) Les manufactures étrangères accélèreront leur sortie du marché chinois en prévision de son étrécissement et de ses contrôles de plus en plus tatillons, vers des territoires sûrs comme l'Inde, ou des pays de l'ASEAN, voire même les Etats-Unis. La délocalisation règlera les problèmes de propriété intellectuelle, d'actionnariat contraint et de risques judiciaires imprévisibles pour les cadres.

(5) La réputation internationale du business chinois souffrira grandement et des campagnes de boycott plus ou moins spontanées de type "Blood Product" se déchaîneront contre les marques chinoises.

(6) Les investissements étrangers en Chine cesseront quasiment pendant une ou quelques années à cause des réseaux sociaux et aussi de la prise de conscience éthique de certains grands patrons globalisés.

(7) Les actions des sociétés chinoises perdront de la valeur sur toutes les bourses, comme on l'a vu au moment de la surtaxe des produits chinois importés aux Etats-Unis. Leurs actionnaires étrangers et chinois seront vaccinés pour longtemps.

(8) Le chômage en Chine augmentera par la perte de commandes aux usines et le déficit touristique. Pendant au moins un an, le tourisme étranger stoppera en Chine, ruinant beaucoup de petits métiers. Le PCC doit comprendre que cent millions (ou plus) de nouveaux chômeurs créeront les conditions d'une insurrection générale (ndlr: voir l'exemple iranien).

(9) Les pays auxquels la Chine communiste dispute des îles en Mer de Chine méridionale et orientale accroîtront leurs capacités de défense militaire à la vue de cette mutation de leurs interlocuteurs devenus subitement enragés. Les Philippines redeviendront l'allié privilégié des Etats-Unis aussitôt que la tension montera.

(10) Le grand projet impérial des nouvelles routes de la soie sera mis en péril par la transformation du gros Panda "Win-Win" en tigre rabique ! Pendant un an au moins, on ne se pressera plus aux guichets chinois de développement. Bien des pays tombés dans la trappe chinoise de la dette relevable sur titres montreront les dents, avec le soutien de la communauté internationale. Mais le pire est ailleurs et concerne le Parti itself : la gigantesque cohue chinoise des laissés-pour-compte s'accroîtra de beaucoup et à tout vouloir commander, on devient la cible de tous. Les problèmes dont souffrent et souffriront les Chinois pauvres seront tous imputés au Parti communiste dont les cadres locaux sont déjà détestés.

Xi Jinping pourra à nouveau dénoncer comme criminels ceux qui font la distinction entre le peuple chinois et le Parti communiste chinois, mais la fracture sera béante et visible par tous. Une nouvelle ère de vérité commencera pour purger les mensonges. Les idiots utiles français seront confondus et montrés du doigt ! Il ne sera que temps !




Pour la petite histoire, le Parti communiste chinois de Hong Kong s'est planté deux fois dans l'évaluation des élections d'arrondissement. Les sondages faits dans les estates auprès des résidents âgés (les autres travaillent) ont été détournés par les sondés qui ont répondu "oui" pour que leur logement ne soit pas remis en question, puis dans l'isoloir ont voté "non" pour que leurs enfants, neveux, cousins vivent libres. Secondement, les nouveaux résidents, déversés du continent par le pouvoir chinois pour changer le sang du territoire (c'est l'expression utilisée) ont découvert la liberté dans ses détails impossibles en Chine et ne souhaitent pas que le système policier chinois s'étende sur Hong Kong ; et après avoir donné les bonnes assurances aux agents du gouvernement, ont voté pro-democracy dans l'isoloir.

Tout est sur la table, et la perte de face est sévère.






Postscriptum du mardi 26 novembre 2019

Les résultats définitifs détaillés du scrutin renouvelant les conseils d'arrondissements sont en ligne sur la Wikipédia (clic). Le référendum voulu par la cheffe du gouvernement de Hong Kong est donc perdu dans le rapport de 57 à 42.
Voici les résultats résumés :

Masse :
Nombre d'inscrits : 4.132.977
Votes exprimés : 2.943.842 soit 71,23%
Voix données aux partis du mouvement Pro-democracy : 1.674.083 soit 57,10%
Voix données aux partis Pro-Pékin : 1.233.030 soit 42,06%
Voix donnés à des candidats non alignés : 24.623 soit 0,83%
Bulletins non validés : 12.097 soit 0,41%

Concrétisation :
Nombres de conseillers Pro-democracy élus : 388
Nombres de conseillers Pro-Pékin élus : 62
Nombre de conseillers non alignés : 2

Majorités des 18 conseils d'arrondissements :
Majorité Pro-democracy : 17
Majorité Pro-Pékin : 1

Tous les détails en ligne ici.

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