[spécial roycoland] J'ai reçu le numéro 15 du mensuel Le Bien Commun et, après un an et trois mois de parution, le temps est venu de faire le point. Tout le bien que je dois en dire sera augmenté d'une critique positive de ce nouvel organe de la presse royaliste, régénérée après la faillite du bimensuel L'Action Française 2000, successeur de l'hebdomadaire Aspects de la France.
NB : ce billet est sans grand intérêt si vous n'avez pas Le Bien Commun en main, mais s'il vous donne envie de vous abonner, tant mieux !
Le sommaire donne envie, qu'on en juge :
Sur le reste ; personnellement, j'aimerais lire un peu plus du Rémi Soulié à la place d'une chronique télévision qui date un peu dans ses clichés. Campagnes, je vous hais offre un angle d'analyse inédit sur le mouvement des gilets jaunes qui remonte à la surface Le Midi Esclave de Charles Maurras. Autre bonne chose, le courrier des lecteurs, c'est comme les commentaires de blogue ou de site Web, l'âme d'une revue ; il faut les souhaiter plus nombreux (avec parfois une réponse de la rédaction) puisqu'il y a de la place à l'infini en jouant sur la police. La rubrique "littérature" par encarts dans une page camelot est bien mise en relief et les titres mémorisables. Pensez qu'on nous y vend un Saint-Just ! La rubrique "cinéma" a fait de réels progrès et donne envie de sortir. Que demande le peuple ? Plus ! Plus de matière à format égal.
Quant au support : on est passé de 32 (2x16) pages mensuelles au format "tabloïd" de l'AF2000 de Pierre Pujo à 48 pages "demi-tabloïd" soit une diminution d'espace d'un quart, même si le numéro 15 propose dix pages de plus que le numéro 1. Ceci n'est pas si bénin puisqu'on conserve l'édition mensuelle deux fois plus de temps sur la table du salon, et qu'à la relecture on note trop de blancs dans la maquette : la perte en espace-texte avoisine les 10% ; sans compter deux pages de publicité gratuite (13 et 48) qui font monter encore l'espace perdu. C'est beaucoup trop et l'argument d'une présentation "aérée" ne tient pas vraiment pour un organe politique produit par une école de pensée. Terminons avec ça : si pour occuper les blancs, des encarts publicitaires sont refusés (aux motifs de l'indépendance rédactionnelle et d'une cotisation à l'OJD), ne pourrait-on pas y placer maximes et aphorismes des grands penseurs de l'Action française, textes corrélés au sujet traité, voire des annonces de manifestations organisées le mois suivant ? Dernier reproche côté maquette, le très bel article nécrologique de Philippe Pichot-Bravard sur Jean de Viguerie aurait pu s'illustrer d'un portrait du défunt plutôt que d'une pile de vieux livres près d'une feuille désormais blanche qui mange la moitié de la page.
Incauda : à l'exception des caciques du CRAF - c'est le dernier organe AF pur - toute l'équipe rédactionnelle a été renouvelée, ce qui est logique après une faillite : les rédacteurs de l'AF2000 portent autant que la direction momifiée leur part de responsabilité dans le naufrage du journal, au moins pour l'intérêt insuffisant qu'ils ont suscité chez leurs lecteurs qu'ils n'ont pu multiplier. Personnellement j'y mets un orteil dedans pour la modeste place qui me fut offerte les dernières années par Grégoire Dubost, mais je regretterais Anne Bernet, partie vers nulle part sur un rafiot pétainiste, Pascal Nari et Charles-Henri Brignac sur la rubrique étrangère.
En conclusion de cette recension du quinzième opus, le fond est très intéressant, la forme améliorable, la quantité de pensée au mètre-carré est à augmenter, surtout que le prix au numéro reste élevé : 6,36 euros. Le mensuel n'est pas distribué par Presstalis, il faut vous abonner ou le demander à la section locale d'Action française qui généralement vend le journal à la criée (voir le site AF Paris).
NB : ce billet est sans grand intérêt si vous n'avez pas Le Bien Commun en main, mais s'il vous donne envie de vous abonner, tant mieux !
Le sommaire donne envie, qu'on en juge :
3 L'édito pugnace de François Marcilhac expliquant la uneLoin de moi toute intention de critiquer les textes fournis puisqu'ils sont instructifs et agréables à lire. Restons-en au journal sec. Riche idée d'avoir mis un dossier de douze pages au cœur du numéro : ce dossier sur L'Iran à la croisée des chemins, un vrai défi, est très réussi au plan technique et le choix des contributeurs suscite un réel intérêt, même chez ceux qui connaissent déjà le Moyen Orient. L'incipit est alléchant : « La mort du général Qassem Soleimani, le chef des gardiens de la Révolution, tué par un drone américain le 3 janvier à Bagdad, a remis au goût du jour le conflit entre l'Iran et les Etats-Unis...» mais comme va le démontrer progressivement ce dossier, il s'agit d'abord de la résurgence du nationalisme arabe irakien secouant la tutelle perse offerte à l'Iran par l'effondrement du régime baathiste de Saddam Hussein, qui amorce le reflux de l'Iran. Le dossier rappelle utilement les points de la mortelle dispute entre chiisme et sunnisme.
6 La France en surendettement ? Ponzi revient !
9 Les Maudits (écrivains purgés à la Libération)
10 Greta Thunberg, petit ange déjà parti
12 Le masochisme national (Blanchonnet)
14 Politique étrangère : Lybie, accord impossible ? • Que se passe-t-il à Rome ? (le match des papes)
17 Philosophie avec Rémi Soulié • Entretien avec Baptiste Rappin : "Ken le survivant", manga post-apocalyptique pour penser notre société
21 Dossier Iran (remarquable)
32 Histoire : l’œuvre d’un grand historien : Jean de Viguerie
36 Pour le Roi : chronique télé • Campagnes, je vous hais (ou l'archipel français de la relégation)
39 Rubrique "littérature" : dans les poches du camelot
40 Nouvelle de Frédéric Rouvillois : La Découverte du 8e continent
44 Musique : Alphonse X, Cantigas de Santa Maria • Cinéma : De Scorsese à Malik, le nom de Dieu
46 Sorties de films
Sur le reste ; personnellement, j'aimerais lire un peu plus du Rémi Soulié à la place d'une chronique télévision qui date un peu dans ses clichés. Campagnes, je vous hais offre un angle d'analyse inédit sur le mouvement des gilets jaunes qui remonte à la surface Le Midi Esclave de Charles Maurras. Autre bonne chose, le courrier des lecteurs, c'est comme les commentaires de blogue ou de site Web, l'âme d'une revue ; il faut les souhaiter plus nombreux (avec parfois une réponse de la rédaction) puisqu'il y a de la place à l'infini en jouant sur la police. La rubrique "littérature" par encarts dans une page camelot est bien mise en relief et les titres mémorisables. Pensez qu'on nous y vend un Saint-Just ! La rubrique "cinéma" a fait de réels progrès et donne envie de sortir. Que demande le peuple ? Plus ! Plus de matière à format égal.
Quant au support : on est passé de 32 (2x16) pages mensuelles au format "tabloïd" de l'AF2000 de Pierre Pujo à 48 pages "demi-tabloïd" soit une diminution d'espace d'un quart, même si le numéro 15 propose dix pages de plus que le numéro 1. Ceci n'est pas si bénin puisqu'on conserve l'édition mensuelle deux fois plus de temps sur la table du salon, et qu'à la relecture on note trop de blancs dans la maquette : la perte en espace-texte avoisine les 10% ; sans compter deux pages de publicité gratuite (13 et 48) qui font monter encore l'espace perdu. C'est beaucoup trop et l'argument d'une présentation "aérée" ne tient pas vraiment pour un organe politique produit par une école de pensée. Terminons avec ça : si pour occuper les blancs, des encarts publicitaires sont refusés (aux motifs de l'indépendance rédactionnelle et d'une cotisation à l'OJD), ne pourrait-on pas y placer maximes et aphorismes des grands penseurs de l'Action française, textes corrélés au sujet traité, voire des annonces de manifestations organisées le mois suivant ? Dernier reproche côté maquette, le très bel article nécrologique de Philippe Pichot-Bravard sur Jean de Viguerie aurait pu s'illustrer d'un portrait du défunt plutôt que d'une pile de vieux livres près d'une feuille désormais blanche qui mange la moitié de la page.
Incauda : à l'exception des caciques du CRAF - c'est le dernier organe AF pur - toute l'équipe rédactionnelle a été renouvelée, ce qui est logique après une faillite : les rédacteurs de l'AF2000 portent autant que la direction momifiée leur part de responsabilité dans le naufrage du journal, au moins pour l'intérêt insuffisant qu'ils ont suscité chez leurs lecteurs qu'ils n'ont pu multiplier. Personnellement j'y mets un orteil dedans pour la modeste place qui me fut offerte les dernières années par Grégoire Dubost, mais je regretterais Anne Bernet, partie vers nulle part sur un rafiot pétainiste, Pascal Nari et Charles-Henri Brignac sur la rubrique étrangère.
En conclusion de cette recension du quinzième opus, le fond est très intéressant, la forme améliorable, la quantité de pensée au mètre-carré est à augmenter, surtout que le prix au numéro reste élevé : 6,36 euros. Le mensuel n'est pas distribué par Presstalis, il faut vous abonner ou le demander à la section locale d'Action française qui généralement vend le journal à la criée (voir le site AF Paris).
Le seul commentaire est sur la forme: la couverture. Rien qu'à l'image et au titre, rien de nouveau sous le soleil. Il y a juste 'à changer la tête présidentielle sur la couv' et au fur et à mesure des quinquennats on garde éternellement le même titre (depuis Léon Daudet! ) Dommage de ne pas faire comme "Elements" qui a compris que la transformation passait d'abord par un changement de voilure question distribution. On les trouve aujourd'hui quasiment partout et l'apport de nouveaux lecteurs se fait sentir dans un contenu plus vivifiant. La distribution confidentielle ne permettra pas de sortir de la feuille militante
RépondreSupprimerJe vous accorde que ce qui plombe la presse royaliste est l'ennui du réchauffage, mais il y a parfois de bons articles. Ils passeront toujours inaperçus puisque les supports régressent en audience depuis la mort de Charles Maurras. Il y eut deux étincelles depuis lors, La Nation française de Pierre Boutang pendant une dizaine d'années - j'attendais impatiemment le jour d'arrivée au kiosque de chez moi ; et dans un autre format, Les Epées qui, pour le coup, étaient la vraie cure d'altitude mentale.
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