Ma commune qui avait formé une intercommunalité avec deux villes voisines et partageait certains services municipaux, s'est laissée absorber ensuite dans une communauté urbaine géante de soixante dix communes et quatre cent mille habitants. Autant le dire tout de suite, elle y a disparu. La mairie décide encore dans quatre domaines : loisirs-culture, police municipale, écoles primaires (cantines) et spéculation immobilière (bétonnage des friches industrielles). Le reste est parti.
Les services municipaux maintenus "font suivre". Sans s'étendre sur le mur de mauvaise foi que personnellement j'ai affronté dans le cas d'un sinistre où la ville, maître d'ouvrage, était impliquée jusqu'au cou*, je partage un doute général avec mes voisins : on va voter pour QUOI ? A quoi ces braves gens me répondent pour QUI vont-ils voter. L'élection municipale devient un casting ! Cela n'empêche aucune liste de bourrer les boîtes aux lettres de programmes.
*Je n'avais pas tourné de vidéo de l'accident et n'avais recueilli aucun témoignage un dimanche d'hiver en fin d'après-midi, sous l'orage qui avait défoncé la clôture d'un chantier municipal ! Contact en live avec le service compétent refusé.
A lire les professions de foi, on n'y voit que dépenses de confort, de la Maternelle à l'EHPAD, et embellissements visibles conjuguées au refus de tout développement économique qui pourrait permettre peut-être de financer ces avancées sociales. Les nuisances, chère médème, les nuisances, l'air, le bruit d'usine, le réchauffement climatique ! Et à la fin, la palanquée de fiers-à-bras qui vaincra commencera à utiliser la fameuse capacité d'auto-financement résiduelle laissée par l'équipe sortante pour montrer aux badauds leurs réalisations prestigieuses, avant que de pétitionner pour l'augmentation des subventions publiques de l'Etat et du département. Aucune valeur ajoutée n'entre en ligne de compte, mentalité de moutons, les Hébreux au désert, Tintin au Congo, exigeants en plus !
Il fut un temps, quand les communes avaient toutes les compétences municipales, où il était avisé pour certains groupes politiques de faire de l'entrisme pour acquérir un peu de visibilité et montrer leur connaissance des dossiers. Ce temps est révolu dès lors que se forme une technocratie au niveau de la communauté urbaine, qui va sédimenter et devenir inexpugnable. On commence à le sentir lors des débats d'assemblée. Cette voie parallèle d'accès à une enceinte décisionnaire devient sans objet.
Pourquoi dès lors participer aux élections municipales ? Par habitude ? Pour serrer les mains des édiles, parler au conseiller-maire, au député, à mon ami le chef de la police ? L'habitude... anticiper le pointage des listes entre deux tours où pour la première fois je me serais abstenu. Pourquoi ? Et pourquoi leur répondrais-je qu'ils jouent dans une pièce idiote qui, au-delà des services rendus à quelques lobbies fonciers intéressants, ne sert qu'à former le collège électoral du scrutin sénatorial, scrutin destiné à donner une seconde chance aux battus, aux seconds couteaux, aux apparatchiks de parti méritants. Si encore j'étais inscrit à Paris, je serais motivé à foutre dehors Dame Bêtise, ses rats, sa crasse, son incompétence, son ostracisme, sa cour de tiers-mondains de la jaquette, sa végétalisation étique et le goût des fonds perdus.
Le Covid-19 pourrait-il me donner la réponse ?
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