samedi 26 février 2022

Ad Hitlerum direct !

le Dictateur Chaplin

Est-il besoin d'égrener l'analogie des démarches de l'un vers les Sudètes, de l'autre vers le glacis impérial ? Même l'annonce faite au monde est dans la comparaison, Vladimir Poutine n'ayant cessé d'affirmer qu'il avait le devoir de garantir la sécurité des minorités russes (il ne dit jamais russophone) laissées à découvert par le ressac de l'URSS. S'y agrège la mission de sauver l'âme russe de la pourriture démocratique qui s'exprime dans des monstruosités telles que les trans, pédés, gouines, athées et métis, quand il ne célèbre pas la virilité de la guerre : la Tchétchénie a payé pour voir. Au tour de l'Ukraine ! L'autre analogie, plus récente, est son enfermement à la Howard Hughes, grandes tables, peu de contacts physiques, cercle restreint à trois ou quatre personne autorisées à l'approcher. Mange-t-il de bon appétit ? L'Union soviétique a laissé une armoire à poisons redoutables, Poutine a certainement un goûteur. Mais qu'importe, il va à la messe et la droite française (la vraie) en reste béate d'admiration. Qu'il ait fait tuer vingt fois plus de civils en Syrie que de combattants du djihad ne l'impressionne pas. La malle aux circonstances atténuantes est sans fond. Mais laissons la Collaboration future touiller le petit glaçon dans son petit verre à vodka, il est des choses plus graves nous concernant.

Le Ministère de la Défense envoie quatre Mirage 2000/5 en Estonie avec deux cents soldats (200!) ; et en Roumanie, un groupement tactique interarmes de cinq cents hommes (500!). Afin de rassurer les uns et les autres ?
A leur place je serais inquiet. Plus généralement les forces positionnées aux frontières orientales de l'Alliance sont plus des sonnettes d'alarme(1) que des buttoirs sur une voie d'invasion. Sauf peut-être en Pologne qui depuis toujours se méfie. Ceci pour dire qu'est venue, et malvenue, l'heure du réarmement de masse. L'Allemagne va nous plonger le nez dans les résultats de notre gabegie phénoménale pour nous lâcher en rase campagne parce qu'elle n'a pas décidé de payer son réarmement et le nôtre en même temps. Le char lourd franco-allemand vient de prendre un panzerfrost au flanc : qui fera les moteurs des nôtres ? L'avion du futur sera probablement abandonné par Berlin au profit des productions américaines sur étagère, à moins d'investir de grosses sommes dans la recherche aéronautique fédérale, ce dont elle a les moyens. Pour les hélicoptères, le coefficient élevé d'indisponibilité des Tigre l'a durablement défrisée, à se demander s'il était vraiment utile de concevoir un appareil capable de pratiquement voler sur le dos. Comptons sur nous-mêmes, avec des caisses publiques vides ! Nos partenaires européens se rendront compte si ce n'est déjà le cas que nos projets de coopération sous-entendent leurs concours financiers pour palier l'absence des nôtres ; en ce sens, on leur donne le levier de la définition des produits. Nous n'avons personne à dénoncer pour notre impéritie. Attendons-nous à payer cher les allocations sociales open-bar !
(1) Etat des lieux de la Bundeswehr selon Der Spiegel : risible ou tragique c'est selon. Pire que le nôtre : par ici. S'y ajoute le désastre de l'Ostpolitik, totalement ruinée par l'invasion de l'Ukraine et la menace nucléaire brandie par Poutine.


Plutôt que de sortir le modèle qui épatera le monde au salon de Satory, nos ingénieurs de l'armement friands de nouveautés ultimes devraient rechercher la masse en mêlée pour un combat continental et produire en quantités ce que nous savons déjà bien faire : chars Leclerc, canons Caesar, missiles, VBCI etc... Ne nous cachons pas qu'il sera difficile et cher de convertir une gendarmerie coloniale en corps d'armée vert-Europe. Mais nous n'avons plus le choix, à moins que ne meure de priapisme le petit tsar.

Entretemps, la paranoïa poutinienne a suscité le réveil de l'Alliance atlantique au contact. Finlande et Suède sont depuis hier menacées de représailles par Moscou si elles adhèrent à l'OTAN. La Suède est la plus avancée dans ce but, qui a rétabli la conscription et fortifie ses îles en Mer baltique. Un temps conciliante, elle a carrément choisi son camp (clic), peut-être au souvenir de la puissance redoutée qu'elle fut dans un lointain passé mais plus certainement par les violations répétées de ses eaux territoriales et de son espace aérien par les forces russes. La Finlande est sur la même ligne, qui attend un prétexte car elle a treize cents kilomètres de frontière commune avec le pays du fou. Sans doute se contentera-t-elle d'un accord de coopération atlantique et manœuvres mixtes.

Faut-il conclure ? N'attendons pas le 1er septembre 1939 pour relancer nos industries d'armement. Quant à les financer, je donne ma langue au chat ; mais M. Macron va nous dire tout ça dès son entrée en campagne.

6 commentaires:

  1. Franchement je ne vois pas l'issue. Avec notre dette colossale, le train de vie de l'etat et la masse d'aides sociales distribuées jusqu'en Afrique , il faudrait tailler dans la masse. Cela signifie créer des mécontents ce qui ne manque jamais dans ce pays capricieux. Ce qui signifie un changement de logiciel, parce que contenir les chouinards en tous genre qui vont se manifester partout, demandera un changement radical en matière de maintient de l'ordre. Regarder faire les casseurs sans bouger ne sera plus possible. Avec une classe politique qui n'a ni pognon, ni couil...e je nous trouve très mal barré.

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    1. Le plus probable pour moi est qu'ils vont taper sur l'épargne des ménages dès qu'ils auront trouvé la dialectique qui va bien. Bercy fait déjà courir le bruit (vérifié) que les Français ont accumulé 200 milliards d'épargne pendant la pandémie. La tentation sera grande pour le pouvoir de forcer des "bons de guerre" obligatoires pour tous les foyers fiscaux. mais pas avant les législatives du mois de juin.
      Ce qui veut dire qu'il faudra d'ici là se contenter d'annonces, comme d'habitude. Les conséquences de notre impéritie vont être bien plus grandes que celles prévues par les instituts économiques. A commencer par la rupture de la collaboration franco-allemande.

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  2. Je me souviens d'avoir lu quelque part (peut-être ici) qu'il n'y a jamais eu de collaboration franco-allemande. Mieux, certains rigolent quand on leur parle du couple franco-allemand, qui n'existerait que dans le rêve de ceux qui en parlent. La preuve par l'absurde (le terme n'est pas assez fort) est la situation actuelle dans laquelle se trouve aujourd'hui l'Europe. Va t'on en tirer les bonnes conclusions?

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    1. L'Europe s'est mise dans la merde toute seule. Il m'étonnerait qu'elle s'en sorte toute seule.
      L'article du Spiegel lié en note (1) dans l'article est dévastateur de naïveté du côté allemand. Âme sensible s'abstenir.
      Ce n'est pas ici que fut niée la collaboration franco-allemande.

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  3. Après l'invasion russe de l'Ukraine, nombreux sont les porte-parole de l'extrême droite à vouloir réserver leur chambre à l'Hôtel du Parc, si on lit bien tous ces "oui mais".
    Finalement on ne se refait pas.

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