Spécial royco
temps de lecture : 3 minutes
L'origine davidique des rois est une affaire qui remonte aux origines mêmes des Mérovingiens, race sortie de nulle part, en Pannonie suppose-t-on. Les rares chroniques du temps dotaient la dynastie mérovingienne d'un sang réputé royal, que d'aucuns rattachèrent ensuite à la lignée du roi David de Juda. Le type "royal" était affirmé par le port d'une longue chevelure, que les Pippinides finirent par raser chez le dernier titulaire de la charge, Childéric III, avant de le cloîtrer dans un monastère près de Saint-Omer. La dispute était suffisamment sérieuse pour que la dynastie franque et les grands carolingiens des royaumes recherchent continuellement à épouser des Mérovingiennes dans la vénération d'une magie hématique.
On peut se demander pourquoi cette vénération ne s'est pas tournée plus tôt vers les dieux des germains, celtes ou goths. Thor, Odin, Taranis, Toutatis ou quelqu'autre du panthéon païen eussent fait l'affaire chez les brutes de Childéric, père de Clovis ; d'autant que l'évangélisation des Gaules fut très lente contrairement à la vulgate catholique impatiente d'hégémoniser l'espace sous ses valeurs avant que d'y dicter ses droits. Il n'y a pas eu d'église des Gaules ; la primatie des Gaules est postérieure au règne de Charlemagne (1ère mention sous Louis le Débonnaire pour l'archevêque de Bourges). C'est en soi et plus tardivement l'un des défauts d'aspect du gallicanisme ; il n'avait pas de souche dans le christianisme primitif.
Ceci mis à part, pourquoi vouloir à tout prix injecter du sang davidien dans la lignée des rois oints ? Pour consolider la transcendance, initiée par le droit divin qui les règle, et confirmée par le sacre ? D'où les titres de "roi très chrétien", "lieutenant du Christ sur terre", "fils aîné de l'Eglise" et intercesseur divin dans la guérison des écrouelles : "le roi te touche, Dieu te guérit". Ce qui finira quand même sur l'échafaud du 21 janvier 1793 avec le roi le plus proche de la définition originelle par sa piété non feinte, ses moeurs irréprochables et sa conduite très chrétienne des affaires à lui soumises. De quoi douter !
Le sang davidien en substance n'a pu éviter la dégénérescence de la race par le cancer de la consanguinité, fléau subi largement dans les familles régnantes, dont les causes étaient inconnues à l'époque. Louis XIV avait quand même des doutes, qui avait demandé à la faculté pourquoi ses enfants légitimes étaient si fragiles et ses bâtards pleins de santé. La branche dynastique injectée finira par ne plus se reproduire : Louis-Auguste et XVI de France attendit huit ans pour mettre la reine enceinte ; son frère Louis-Stanislas et XVIII de France ne put (selon le légiste) ou n'eut pas d'enfant ; Charles-Philippe ou X de France renoua avec la procréation mais les circonstances malheureuses (l'aîné ayant épousé sa cousine germaine n'eut pas d'enfant, le cadet fut assassiné) et le peu d'allant de son petit-fils pour les alcôves, fermeront la dynastie sur l'impasse d'une stérilité délibérée du couple (l'enfantement étant impossible chez Marie-Thérèse de Modène): ce qui en dira plus long sur la conscience de Chambord que son refus du drapeau tricolore. On ne prend pas rang dans un système héréditaire si on ferme le projet. Exeunt !
Ne poursuivra l'aventure que la branche exilée jadis en Espagne par Louis XIV pour succéder à l'Ensorcelé des Habsbourg sans postérité, mais d'autres injections que davidiennes seront nécessaires à la génétique selon les mauvaises langues et la maison d'Orléans. Quoi qu'il en soit, la judaïté se transmettant d'abord par les femmes, la lignée isabélitaine* espagnole a bien la goutte de sang qu'il faut, comme d'ailleurs la branche cadette échouée ici.
Note*: Isabelle II est la fille de Ferdinand VII, lui-même fils de Charles IV, ça se lit sur son visage.
L'intérêt de tout ça est purement historique, autant qu'il éclaire certaines réactions fondées sur la divinité des rois oints qui se perpétuent dans le silence des abysses dynastiques. Mais pour une monarchie souveraine et enfermée dans son domaine régalien, comme le Piéton la promeut, descendre du Psalmiste n'a que peu d'intérêt, même si les régles d'exercice qui s'appliquent au titulaire peuvent parfaitement ressortir au droit divin, non pas celui de plier la société à ses caprices mais à être en permanence confronté aux bornes posées par ce droit supérieur.
Reste à décider Qui le dicte !
temps de lecture : 3 minutes
L'origine davidique des rois est une affaire qui remonte aux origines mêmes des Mérovingiens, race sortie de nulle part, en Pannonie suppose-t-on. Les rares chroniques du temps dotaient la dynastie mérovingienne d'un sang réputé royal, que d'aucuns rattachèrent ensuite à la lignée du roi David de Juda. Le type "royal" était affirmé par le port d'une longue chevelure, que les Pippinides finirent par raser chez le dernier titulaire de la charge, Childéric III, avant de le cloîtrer dans un monastère près de Saint-Omer. La dispute était suffisamment sérieuse pour que la dynastie franque et les grands carolingiens des royaumes recherchent continuellement à épouser des Mérovingiennes dans la vénération d'une magie hématique.
On peut se demander pourquoi cette vénération ne s'est pas tournée plus tôt vers les dieux des germains, celtes ou goths. Thor, Odin, Taranis, Toutatis ou quelqu'autre du panthéon païen eussent fait l'affaire chez les brutes de Childéric, père de Clovis ; d'autant que l'évangélisation des Gaules fut très lente contrairement à la vulgate catholique impatiente d'hégémoniser l'espace sous ses valeurs avant que d'y dicter ses droits. Il n'y a pas eu d'église des Gaules ; la primatie des Gaules est postérieure au règne de Charlemagne (1ère mention sous Louis le Débonnaire pour l'archevêque de Bourges). C'est en soi et plus tardivement l'un des défauts d'aspect du gallicanisme ; il n'avait pas de souche dans le christianisme primitif.
Ceci mis à part, pourquoi vouloir à tout prix injecter du sang davidien dans la lignée des rois oints ? Pour consolider la transcendance, initiée par le droit divin qui les règle, et confirmée par le sacre ? D'où les titres de "roi très chrétien", "lieutenant du Christ sur terre", "fils aîné de l'Eglise" et intercesseur divin dans la guérison des écrouelles : "le roi te touche, Dieu te guérit". Ce qui finira quand même sur l'échafaud du 21 janvier 1793 avec le roi le plus proche de la définition originelle par sa piété non feinte, ses moeurs irréprochables et sa conduite très chrétienne des affaires à lui soumises. De quoi douter !
Le sang davidien en substance n'a pu éviter la dégénérescence de la race par le cancer de la consanguinité, fléau subi largement dans les familles régnantes, dont les causes étaient inconnues à l'époque. Louis XIV avait quand même des doutes, qui avait demandé à la faculté pourquoi ses enfants légitimes étaient si fragiles et ses bâtards pleins de santé. La branche dynastique injectée finira par ne plus se reproduire : Louis-Auguste et XVI de France attendit huit ans pour mettre la reine enceinte ; son frère Louis-Stanislas et XVIII de France ne put (selon le légiste) ou n'eut pas d'enfant ; Charles-Philippe ou X de France renoua avec la procréation mais les circonstances malheureuses (l'aîné ayant épousé sa cousine germaine n'eut pas d'enfant, le cadet fut assassiné) et le peu d'allant de son petit-fils pour les alcôves, fermeront la dynastie sur l'impasse d'une stérilité délibérée du couple (l'enfantement étant impossible chez Marie-Thérèse de Modène): ce qui en dira plus long sur la conscience de Chambord que son refus du drapeau tricolore. On ne prend pas rang dans un système héréditaire si on ferme le projet. Exeunt !
Ne poursuivra l'aventure que la branche exilée jadis en Espagne par Louis XIV pour succéder à l'Ensorcelé des Habsbourg sans postérité, mais d'autres injections que davidiennes seront nécessaires à la génétique selon les mauvaises langues et la maison d'Orléans. Quoi qu'il en soit, la judaïté se transmettant d'abord par les femmes, la lignée isabélitaine* espagnole a bien la goutte de sang qu'il faut, comme d'ailleurs la branche cadette échouée ici.
Note*: Isabelle II est la fille de Ferdinand VII, lui-même fils de Charles IV, ça se lit sur son visage.
L'intérêt de tout ça est purement historique, autant qu'il éclaire certaines réactions fondées sur la divinité des rois oints qui se perpétuent dans le silence des abysses dynastiques. Mais pour une monarchie souveraine et enfermée dans son domaine régalien, comme le Piéton la promeut, descendre du Psalmiste n'a que peu d'intérêt, même si les régles d'exercice qui s'appliquent au titulaire peuvent parfaitement ressortir au droit divin, non pas celui de plier la société à ses caprices mais à être en permanence confronté aux bornes posées par ce droit supérieur.
Reste à décider Qui le dicte !
La suite à venir demain sous la cote [1/2]
Suite donnée par M. Jean-Yves Pons (partie 1):
RépondreSupprimerhttps://charte-fontevrault-providentialisme.fr/index.php/2023/02/08/jean-yves-pons-aspects-heraldiques-et-sigillographiques-des-consequences-possibles-de-lascendance-davidique-des-rois-de-france-partie-1/
Suite donnée par M. Jean-Yves Pons (partie 2):
RépondreSupprimerhttps://charte-fontevrault-providentialisme.fr/index.php/2023/02/14/jean-yves-pons-aspects-heraldiques-et-sigillographiques-des-consequences-possibles-de-lascendance-davidique-des-rois-de-france-partie-2/