Quarante pour cent des Français refuseraient le projet de constitution européenne du pharaon Giscard d’Estaing, à des motifs divers, le premier n’étant rien moins que les 488 pages qu’ils ne comprennent pas. Avaient-ils compris quelque chose à la constitution crypto monarchique du général De Gaulle avant que de l’approuver ? Là n’est pas la question.
L’article I-2 du projet stipule que : " L’Union est fondée sur les valeurs de respects de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d’égalité, de l’état de droit, ainsi que le respect des droits de l’homme, y compris des droits des personnes appartenant à des minorités. Ces valeurs sont communes aux Etats membres dans une société caractérisée par le pluralisme, la non-discrimination, la tolérance, la justice, la solidarité, et l’égalité entre les hommes et les femmes".
Que redire à cela ?
Le manque de souffle.
On aurait aimé entendre le galop des Chevaliers teutoniques dans les brumes de Courlande, le fracas des haches saxonnes sur les cornes normandes à Hastings, le chant funèbre des Porte-glaive sur la Vistule, et couler le fleuve métallique de l’or du Temple sur fond de psaumes débités par les castrats pontificaux. Au lieu de quoi on nous sert une déclaration supplémentaire des droits du citoyen, digne, libre, démocrate, égal à son voisin, bon avec les nains, aimant les marginaux et la diversité, pas raciste ni excité par le tapage nocturne, juste avec les forts, compatissant avec les faibles, volontaire chez le percepteur et concupiscent de la femme d’autrui.
Alors de guerre lasse et effrayé par les 487 pages qui suivent, on court à l’amalgame, et abandonnant juste une heure l’obscure constitution, on se jette à la tête le Turc. Alors là, j’irrupte, m’offusque et aboie, ce qui n’est pas bien, non de le faire mais à qui.
Dans le meilleur mensuel que la Cause produise, je lis une relation de voyage en Turquie de quelqu’un qui prétend aux plus hautes destinées, si Dieu se penche. Il est contre la Turquie dans l’Union, et d’énoncer les griefs sans presque respirer. Auxquels notre envoyé spécial auprès du Divan, Jules Schneider, répondit pied à pied sur le site de la RN, ce qui est proprement irrespectueux et passible de la Bastille - on me dit dans l'oreillette que c'est passé de mode.
1/ La géographie: " Regardons la carte: non seulement la partie européenne de la Turquie est minuscule (5% de sa surface), mais 5 de ses frontières voisinent avec l’Asie, dont des pays de haute insécurité " dit le prince.
Sauf votre respect Monseigneur, la carte géographique n’est pas un argument fondamental. Dans quel continent situeriez-vous l’épopée grecque, puis la splendeur byzantine, et les fastes ottomans ? Si vous en citez un, vous n’avez pas écouté ma question (sorry).
(b) La Turquie est frontalière de 4 pays cartographiés en Asie : Iran, Irak, Syrie et … Chypre. Ses voisins du nord ne se disent pas en Asie. Ils sont d’ailleurs du type " caucasien ".
Citons les deux les plus connus de notre distingué lectorat :
- L’Arménie devint à la chute de l’Empire grec un royaume puissant, bientôt vassal de Rome. Elle devint en l’an 300 de notre ère le premier état chrétien de l’histoire et se couvrit d’églises et monastères. Toute son histoire, ses heurs et malheurs la projetèrent au nord ou à l’ouest, pas en Asie.
- La Géorgie, pays de la Toison d’Or des empereurs barbus d’Occident, se convertit au christianisme au IVè siècle et le pays se couvrit d’une architecture religieuse remarquable. Dans les lettres et les arts le pays atteint son apogée au XIIè siècle sous la reine Thamar. N’a jamais pataugé en Mésopotamie !
(c) Dans l’espace-temps actuel, le voisinage d’états dangereux ne s’inscrit pas au débit de la sécurité. Les Etats-Unis loin de tout ce beau monde ont eu le Onze Septembre. L’Espagne … Madrid, quid du prochain ? Peut-être serait-il avisé au contraire de s’approcher de la gueule du tigre pour bien lui planter le pieu au fond de la gorge.
2/ La démographie: 70 millions d’habitants actuellement, près de 200 en 2020, avec une fécondité de 2,5 enfants par femme. " Cette croissance démographique rend utopique et dangereux tout projet d’intégration européenne ". Monseigneur nous rappelle aussi qu’à Bruxelles le premier ministre turc Erdogan, en a fait un argument économique : "Nous représentons 60 millions de consommateurs supplémentaires". La démographie a aussi des incidences politiques : " Ce qui apparaît incroyable, dans cette affaire, c’est que l’on envisage en toute inconscience qu’en 2020 la Turquie puisse afficher un plus grand nombre de députés que la France au Parlement de Strasbourg !"
Oui, la démographie est un vrai problème, mais de l’Europe d’abord.L’incidence démographique sur sa liberté de choix est patente déjà, avec ou sans la Turquie. La vraie question serait plutôt de savoir ce qu’elle compte faire devant la montée en puissance d’empires populeux comme l’Inde, la Chine. La Turquie n’est qu’une alerte prémonitoire.
(b) Quant à la perte d’influence de la France au parlement intermittent de Strasbourg, elle est déjà avérée pour de multiples raisons, la plupart de son fait, et ce n’est pas fini. Qu’en restera-t’il en 2012 ? Suivez juste le classement des PNB …
3/ La religion et la culture: Même s’il existe une tradition laïque depuis Atatürk, en Turquie la quasi-totalité de la population est de religion musulmane. Monseigneur souligne que : " C’est un pays profondément musulman, tant par son architecture que par sa population. (…) Ce qui m’a frappé, ce sont surtout les innombrables mosquées et le nombre toujours plus considérables de femmes voilées. A première vue, il est évident que rien ne rattache ce peuple à la culture européenne. (…) Tout nous sépare de la Turquie: philosophie, histoire, religion. On ne construit pas une Union politique sans un partage de fondamentaux acceptés par chacun des membres " ».
Jusqu’à vous surprendre, Monseigneur, la religion, je ne discute pas.
( b) Mais quand je lis "A première vue, il est évident que rien ne rattache ce peuple à la culture européenne" je me dis qu’il faut changer les lunettes de première vue et se souvenir que l’Empire ottoman à son apogée fut un empire balkanique. Ses possessions asiatiques et africaines étaient plutôt des colonies, comme en eurent les empires « européens». Le cœur battant de l’empire était ici.
(fin du plaidoyer de Jules Schneider)
Ce en quoi nous saurions approcher la perception de l'exotisme ottoman du prince Jean , est que l'Europe unie telle qu'on nous la vend à Vulcania, est en fait une construction ... idéologique, même si l’adjectif est galvaudé et connoté marxiste.Construction, concept, artificiel, créé par l'homme sans intervention de Dieu, etc... ensemble flou !
Quelles sont les Valeurs de l’Europe ? Quelle Europe prétend-on construire ?
Tout le monde connaît les valeurs et monter à l'assaut de l'Europe est pour certains manière de contester ces Valeurs sans enfreindre apparemment le consensus démocratique. Le prince ne peut être dans ce camp, et il n'y a aucun doute ici. Mais ces valeurs se sont estompées derrière la marchandisation de l'Europe.
Dès l’entrée du Royaume Uni, l’Europe a muté en concept idéologique attrape-tout. Mais pas plus que ne le furent avant elle le Saint Empire divers et varié, les empires romains d’Orient et d’Occident, l’empire d’Alexandre et tant d'ambitions transnationales ! Dans cette Europe nouvelle mouture, la France qui n’a plus de projet européen national depuis longtemps, va se fondre et diminuer relativement en taille.Mais sans l’Europe, la France aurait déjà disparu des écrans radar, et passerait faire la quête au FMI chaque fin de mois. Sans parler de son siège au Conseil de Sécurité ... parfaitement anachronique.
La seule vraie Europe qui aurait marché, eût été l’Europe des Six, arrondie à 7 ou 8 (Autriche et Danemark). Celle que nous voyons s’épandre aujourd’hui est une mosaïque multiethnique jamais tentée de mémoire d’homme, qui manque cruellement de projets édérateurs forts, et de chefs viscéralement convaincus.
Mais cette Europe ramassée, forte, respectée est toujours faisable. Au sein de la confédération qui se dessine, avec ou sans les Turcs, Moldaves, Poldèves, Ukrainiens, Arméniens du haut et du bas Karabah, Géorgiens and so on, fédérons-nous étroitement à 6, 7 ou 8. Et nous l’aurons le cœur battant du futur vrai empire. Qui voudra s’agréger devra répondre aux critères de cette fédération, et non comme on a vu à la Convention les critères établis pour englober tout le monde. Ceux qui resteront en dehors de la fédération seront ses meilleurs partenaires économiques, et pourront aussi bénéficier de primes au développement (pour autant qu’ils se développent en utilisant nos productions).
Epilogue
Nous avons maintenant un argument politique fondé pour voter NON au référendum.
Dynamitons la Tour de Babel qu’on nous propose (faute de mieux) et laissons la zone de libre échange de la CEE se développer au mieux jusqu’au plus loin. L’Ukraine est candidate depuis hier.
Et sur les débris de la Tour construisons cette Fédération de l’Europe Occidentale ou Atlantique si on préfère, dans laquelle nous nous intégrerons complètement pour la vivifier.
L’article I-2 du projet stipule que : " L’Union est fondée sur les valeurs de respects de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d’égalité, de l’état de droit, ainsi que le respect des droits de l’homme, y compris des droits des personnes appartenant à des minorités. Ces valeurs sont communes aux Etats membres dans une société caractérisée par le pluralisme, la non-discrimination, la tolérance, la justice, la solidarité, et l’égalité entre les hommes et les femmes".
Que redire à cela ?
Le manque de souffle.
On aurait aimé entendre le galop des Chevaliers teutoniques dans les brumes de Courlande, le fracas des haches saxonnes sur les cornes normandes à Hastings, le chant funèbre des Porte-glaive sur la Vistule, et couler le fleuve métallique de l’or du Temple sur fond de psaumes débités par les castrats pontificaux. Au lieu de quoi on nous sert une déclaration supplémentaire des droits du citoyen, digne, libre, démocrate, égal à son voisin, bon avec les nains, aimant les marginaux et la diversité, pas raciste ni excité par le tapage nocturne, juste avec les forts, compatissant avec les faibles, volontaire chez le percepteur et concupiscent de la femme d’autrui.
Alors de guerre lasse et effrayé par les 487 pages qui suivent, on court à l’amalgame, et abandonnant juste une heure l’obscure constitution, on se jette à la tête le Turc. Alors là, j’irrupte, m’offusque et aboie, ce qui n’est pas bien, non de le faire mais à qui.
Dans le meilleur mensuel que la Cause produise, je lis une relation de voyage en Turquie de quelqu’un qui prétend aux plus hautes destinées, si Dieu se penche. Il est contre la Turquie dans l’Union, et d’énoncer les griefs sans presque respirer. Auxquels notre envoyé spécial auprès du Divan, Jules Schneider, répondit pied à pied sur le site de la RN, ce qui est proprement irrespectueux et passible de la Bastille - on me dit dans l'oreillette que c'est passé de mode.
1/ La géographie: " Regardons la carte: non seulement la partie européenne de la Turquie est minuscule (5% de sa surface), mais 5 de ses frontières voisinent avec l’Asie, dont des pays de haute insécurité " dit le prince.
Sauf votre respect Monseigneur, la carte géographique n’est pas un argument fondamental. Dans quel continent situeriez-vous l’épopée grecque, puis la splendeur byzantine, et les fastes ottomans ? Si vous en citez un, vous n’avez pas écouté ma question (sorry).
(b) La Turquie est frontalière de 4 pays cartographiés en Asie : Iran, Irak, Syrie et … Chypre. Ses voisins du nord ne se disent pas en Asie. Ils sont d’ailleurs du type " caucasien ".
Citons les deux les plus connus de notre distingué lectorat :
- L’Arménie devint à la chute de l’Empire grec un royaume puissant, bientôt vassal de Rome. Elle devint en l’an 300 de notre ère le premier état chrétien de l’histoire et se couvrit d’églises et monastères. Toute son histoire, ses heurs et malheurs la projetèrent au nord ou à l’ouest, pas en Asie.
- La Géorgie, pays de la Toison d’Or des empereurs barbus d’Occident, se convertit au christianisme au IVè siècle et le pays se couvrit d’une architecture religieuse remarquable. Dans les lettres et les arts le pays atteint son apogée au XIIè siècle sous la reine Thamar. N’a jamais pataugé en Mésopotamie !
(c) Dans l’espace-temps actuel, le voisinage d’états dangereux ne s’inscrit pas au débit de la sécurité. Les Etats-Unis loin de tout ce beau monde ont eu le Onze Septembre. L’Espagne … Madrid, quid du prochain ? Peut-être serait-il avisé au contraire de s’approcher de la gueule du tigre pour bien lui planter le pieu au fond de la gorge.
2/ La démographie: 70 millions d’habitants actuellement, près de 200 en 2020, avec une fécondité de 2,5 enfants par femme. " Cette croissance démographique rend utopique et dangereux tout projet d’intégration européenne ". Monseigneur nous rappelle aussi qu’à Bruxelles le premier ministre turc Erdogan, en a fait un argument économique : "Nous représentons 60 millions de consommateurs supplémentaires". La démographie a aussi des incidences politiques : " Ce qui apparaît incroyable, dans cette affaire, c’est que l’on envisage en toute inconscience qu’en 2020 la Turquie puisse afficher un plus grand nombre de députés que la France au Parlement de Strasbourg !"
Oui, la démographie est un vrai problème, mais de l’Europe d’abord.L’incidence démographique sur sa liberté de choix est patente déjà, avec ou sans la Turquie. La vraie question serait plutôt de savoir ce qu’elle compte faire devant la montée en puissance d’empires populeux comme l’Inde, la Chine. La Turquie n’est qu’une alerte prémonitoire.
(b) Quant à la perte d’influence de la France au parlement intermittent de Strasbourg, elle est déjà avérée pour de multiples raisons, la plupart de son fait, et ce n’est pas fini. Qu’en restera-t’il en 2012 ? Suivez juste le classement des PNB …
3/ La religion et la culture: Même s’il existe une tradition laïque depuis Atatürk, en Turquie la quasi-totalité de la population est de religion musulmane. Monseigneur souligne que : " C’est un pays profondément musulman, tant par son architecture que par sa population. (…) Ce qui m’a frappé, ce sont surtout les innombrables mosquées et le nombre toujours plus considérables de femmes voilées. A première vue, il est évident que rien ne rattache ce peuple à la culture européenne. (…) Tout nous sépare de la Turquie: philosophie, histoire, religion. On ne construit pas une Union politique sans un partage de fondamentaux acceptés par chacun des membres " ».
Jusqu’à vous surprendre, Monseigneur, la religion, je ne discute pas.
( b) Mais quand je lis "A première vue, il est évident que rien ne rattache ce peuple à la culture européenne" je me dis qu’il faut changer les lunettes de première vue et se souvenir que l’Empire ottoman à son apogée fut un empire balkanique. Ses possessions asiatiques et africaines étaient plutôt des colonies, comme en eurent les empires « européens». Le cœur battant de l’empire était ici.
(fin du plaidoyer de Jules Schneider)
Ce en quoi nous saurions approcher la perception de l'exotisme ottoman du prince Jean , est que l'Europe unie telle qu'on nous la vend à Vulcania, est en fait une construction ... idéologique, même si l’adjectif est galvaudé et connoté marxiste.Construction, concept, artificiel, créé par l'homme sans intervention de Dieu, etc... ensemble flou !
Quelles sont les Valeurs de l’Europe ? Quelle Europe prétend-on construire ?
Tout le monde connaît les valeurs et monter à l'assaut de l'Europe est pour certains manière de contester ces Valeurs sans enfreindre apparemment le consensus démocratique. Le prince ne peut être dans ce camp, et il n'y a aucun doute ici. Mais ces valeurs se sont estompées derrière la marchandisation de l'Europe.
Dès l’entrée du Royaume Uni, l’Europe a muté en concept idéologique attrape-tout. Mais pas plus que ne le furent avant elle le Saint Empire divers et varié, les empires romains d’Orient et d’Occident, l’empire d’Alexandre et tant d'ambitions transnationales ! Dans cette Europe nouvelle mouture, la France qui n’a plus de projet européen national depuis longtemps, va se fondre et diminuer relativement en taille.Mais sans l’Europe, la France aurait déjà disparu des écrans radar, et passerait faire la quête au FMI chaque fin de mois. Sans parler de son siège au Conseil de Sécurité ... parfaitement anachronique.
La seule vraie Europe qui aurait marché, eût été l’Europe des Six, arrondie à 7 ou 8 (Autriche et Danemark). Celle que nous voyons s’épandre aujourd’hui est une mosaïque multiethnique jamais tentée de mémoire d’homme, qui manque cruellement de projets édérateurs forts, et de chefs viscéralement convaincus.
Mais cette Europe ramassée, forte, respectée est toujours faisable. Au sein de la confédération qui se dessine, avec ou sans les Turcs, Moldaves, Poldèves, Ukrainiens, Arméniens du haut et du bas Karabah, Géorgiens and so on, fédérons-nous étroitement à 6, 7 ou 8. Et nous l’aurons le cœur battant du futur vrai empire. Qui voudra s’agréger devra répondre aux critères de cette fédération, et non comme on a vu à la Convention les critères établis pour englober tout le monde. Ceux qui resteront en dehors de la fédération seront ses meilleurs partenaires économiques, et pourront aussi bénéficier de primes au développement (pour autant qu’ils se développent en utilisant nos productions).
Epilogue
Nous avons maintenant un argument politique fondé pour voter NON au référendum.
Dynamitons la Tour de Babel qu’on nous propose (faute de mieux) et laissons la zone de libre échange de la CEE se développer au mieux jusqu’au plus loin. L’Ukraine est candidate depuis hier.
Et sur les débris de la Tour construisons cette Fédération de l’Europe Occidentale ou Atlantique si on préfère, dans laquelle nous nous intégrerons complètement pour la vivifier.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.