lundi 7 mars 2005

Utopie

Préambule
Pour esquisser le gouvernement de la France de demain il faut pas mal de présomption, puis tenir compte non trop encore de son environnement présent mais plutôt de celui qui sera le sien à partir de la prochaine décennie, tout semblant écrit déjà jusqu’à la fin de la présente.
Il n’est jamais inutile de fonder pareille aventure sur les principes reconnus dans le passé pour leur force d’assemblage mais il faut savoir les lire avec les yeux de maintenant. Le texte de Charles Maurras que nous avons placé à la fin du post « ce que je crois » est fondateur. Nous le remontons ici.

"Il faut tendre à éliminer de l'Etat politique d'un grand pays tout élément de démocratie parlementaire et républicaine. Cet Etat politique doit être indépendant. Cet Etat politique doit être « absolu », mot qui signifie indépendant en latin, et qui doit être répété, dans son sens, par tous les esprits sains qui, n'étant pas malades, n'ont pas la peur des mots, qui est une maladie. Il y a des questions qui ne peuvent être réglées sans une indépendance souveraine : là, le chef de l'Etat politique doit être un souverain indépendant, donc absolu."
...
"Mais il faut tendre à éliminer de la vie sociale tout étatisme. Il faut constituer, organiser la France, ou plutôt la laisser se constituer et s'organiser en une multitude de petits groupements, naturels, autonomes : véritables républiques locales, professionnelles, morales ou religieuses, d'ailleurs compénétrées les unes par les autres, mais se gouvernant par libres conseils spontanés. Le parlementarisme, expulsé de l'Etat central, peut se réfugier dans ces Etats inférieurs, à condition que l'Etat central soit demeuré le maître de la diplomatie, des armées de terre et de mer, de la haute police, de la haute justice, et soit assez fort pour veiller de haut à toutes les fonctions d'intérêt général."

La France de 2010-2020 sera dans la position d’une puissance moyenne, riche de dettes et d’un passé prestigieux dans les domaines scientifique, juridique, militaire, culturel (et gastronomique), et dans le luxe. Elle n’aura conservé son siège permanent au conseil de sécurité de l’ONU qu’en souvenir du siècle des Lumières et non plus en qualité d’alliée de la seconde guerre mondiale, car il sera évident alors qu’elle n’y a participé que trop modestement et que les choses du monde futur devront à ce moment faire fi des oripeaux historiques que plus personne ne reconnaîtra. Elle devra partager l’attention requise des membres ordinaires de l’Assemblée générale des Nations Unies avec l’Inde vindicative, le Japon résurgent et naturellement orgueilleux, le Brésil solliciteur et l’Allemagne unie et contributrice, en sus des cofondateurs actuels indéboulonnables : les Etats-Unis toujours en pointe dans le pire et le meilleur, le Royaume Uni pragmatique, la Chine enfin décomplexée et déjà riche, et la Russie tranquillement assise sur sa rente minière.

La France continentale ramenée à ses frontières naturelles, coupée de son influence néo-coloniale sur les pays d’Afrique noire qui la renforçaient à l’ONU jusque là, libérée des lambeaux anachroniques et dispendieux d’un empire oublié, la France sera le petit poucet du premier cercle. Et c’est bien dommage penseront les Français qui auront tant de choses à dicter au monde qui ne les écoutera plus !

La France, pour rester visible sur les écrans radar du 21è siècle, devra au moins quadrupler ses forces. La seule voie possible est de l’unir à ses voisins, et d’utiliser toute la puissance de la sous-région pour faire valoir ses droits, veiller à sa sécurité, préserver son influence culturelle et conserver ses parts de marché.
Sans chercher le leadership de cette entité politique, la France peut à ce niveau user de son influence historique, offrir son expérience, impulser l’avenir et donner aux autres des perspectives viables. Elle sera entendue et souvent suivie pour peu qu’elle abandonne ses arrogances hors de saison, et son mépris pour les institutions bruxelloises qui la classe au dernier rang dans la mise en application des lois communautaires qu’elle a signée, parfois initiée, mais que ses dirigeants fébriles et couards ne parviennent pas à « vendre » de retour au pays, effrayés qu’ils sont du premier bronchement des corporations clientes.

Cette démarche n’aura pas abouti avant que notre nation n’ait fusionné avec les nations voisines, cousines, parce que de simples accords d’intérêt commun, des coopérations profondes et même des dévolutions de souveraineté dans les domaines économique et monétaire ne suffiront pas à donner toute la mesure des ambitions de ce groupement de nations, et surtout maintiendraient le poids excessif d’un état impérial obsolète sur ce qui sera devenu une province de l’Europe, la plus belle bien sûr. La contraction de la sphère terrestre oblige à créer une nation nouvelle sur la péninsule européenne, de taille à contenir l’appétit de ses contempteurs. Seule une fédération peut y parvenir.

Mais que viendrait faire la monarchie dans cette « galère » ? Pis encore, une monarchie absolue ?
C’est la seule solution.
Mais il faut ré-imaginer l’Europe avant que d’esquisser notre utopie nationale.

I.- Nos Europe
L’Europe à 25 ne peut être qu’une zone de libre échange, intégrée certes par des règlements communs, - encore que les difficultés que rencontrent déjà les pays de l’Est et les deux impétrants danubiens obligeront rapidement aux exceptions d’application - mais sans pouvoir politique réel, car le consensus nécessaire d’un si vaste ensemble ne peut être obtenu hors la contrainte des plus forts ou celle de situations critiques.

L’Europe à 15 a failli lors de la première crise grave qu’elle a rencontrée. L’affaire d’Irak a démontré qu’aucun pays majeur n’avait une priorité européenne, ni le Royaume Uni, ni la France, ni l’Allemagne, ni l’Italie. Les prises de positions respectives ne reflétèrent même pas la sauvegarde des intérêts vitaux de chaque nation mais se départagèrent selon l’idéologie – pour ne pas dire la paranoïa - de chacun des dirigeants en place. Là le pacifisme « willybrandien » d’un chancelier agrippé aux Verts comme le noyé à la branche, ici le gaullisme exacerbé d’un radical-socialiste empêtré dans un manteau trop grand pour lui, en face une posture thatchérienne démontrant que le Labour pourrait défendre lui-aussi les Falklands, ce que personne outre-manche n’avait demandé, là-bas enfin l’éternel contrepied transalpin voulant afficher une indépendance que plus personne ne lui dispute depuis qu’elle a disparue, si ce n’est plutôt une dispute toute personnelle entre le président de la Commission et le président du Conseil ; et de l’Europe à quinze dans tout ça ? Rien !

Reste l’Europe du départ, celle-là même qui fut conçue à l’issue de la guerre civile européenne pour aboutir à une vraie fédération. L’Europe « primitive ». La CED en était la clef de voûte, les Gaullistes n’ont pas compris (ils ont toujours du mal), les Communistes reçurent l’ordre de voter non (ils sont toujours contre sans savoir pourquoi).
Cette Europe « primitive » est faite de six vieux pays contigus, et bien plus selon l’acception du terme « pays ». Disons cinq nations véritablement distinctes, plus le Luxembourg ducal qui a par ailleurs ses propres mérites. Ces nations ont plus de mille ans d’histoire commune, leurs frontières respectives ne se sont figées que tardivement. Elles se sont interpénétrées sans cesse et se sont mutuellement enrichies de leurs différences pendant des siècles. Les peuples de ces nations ont la même vision du monde, et d’eux-mêmes.
Les tueries du 20è siècle ont conduit les survivants et surtout la jeunesse de ces nations à tirer un trait sur les nationalismes dévastateurs et les comparaisons méprisantes que chacun avait sur ses voisins. Il était temps ! Après soixante ans de « vie commune européenne », je ne me sens pas un étranger quand je me risque au Bénélux, en Allemagne, en Italie, sauf peut-être si je passe la Manche. Ça tombe bien, les Anglais ne sont pas dans la démonstration.

Passons maintenant à l’union économique et monétaire.
Nul ne contestera à jeun, que le libre échange presque total qui fut instauré entre les pays de l’Union européenne ait participé grandement à l’essor économique des nations ainsi réunies. Une monnaie forte qui bien que jeune encore, commence à faire son trou dans les réserves de change des banques centrales asiatiques et arabes, un marché ouvert de consommation équivalent au marché des Etats-Unis. Il reste pour finir l’ouvrage, à instaurer la TVA fédérale à taux égaux partout, et les derniers freins aux échanges tomberont, avec malheureusement des milliers de fonctionnaires du fisc et des douanes.

Voilà la base de l’épure : un marché ouvert et libre de circulation, donnant mieux qu’aujourd’hui encore des débouchés élargis à nos productions, et nous permettant de capitaliser de la richesse. Car notre Europe ne survivra que riche, dès qu’on veut bien comprendre que les défis du monde futur exigeront d’énormes capitaux de la part de ceux qui entendront s’y colleter. Les donneurs de leçons sans le sou ne seront même pas invités aux débats, la France de 2005 fait partie de ces « conseillers » à qui il manque toujours 20 cents pour changer son billet de Cent. Pour cette raison aussi, la fédération est indispensable, elle unit la puissance financière à l’idée motrice.
Autour de l’union économique et monétaire les nations existeront toujours car elles ne peuvent pas disparaître dans la standardisation des boîtes à fromage, ou dans l’uniformisation des mentions légales informatives sur les étiquettes alimentaires comme le prétendent certains tribuns de préaux qui ont aigri avec l’âge. Sinon cela nous préviendrait que notre nation « fromagère et giboyeuse » n’est que de pacotille qu’elle ne tient à peine dès trois décrets de chasse et pêche.

Parce que ces nations ne sont pas des nations quelconques, des amalgames de rencontre, des précipités éphémères, elles se maintiendront. Ce sont parmi les plus belles nations que le monde ait jamais eu. Leurs richesses culturelles et intellectuelles sont larges et profondément enracinées, leurs mœurs ont été copiées partout, leurs langues sont encore dites dans des contrées perdues qu’elles ont dans le passé atteintes même brièvement. Le sel de la terre, il est ici, chez nous, en Europe de l’Ouest. Ces nations d’excellence doivent former ...
la Fédération d’Europe Occidentale.
Musique !

Mais ces nations et la nôtre en premier, mises à mal par l’impéritie de leurs gouvernements à courte vue et à brève échéance électorale, doivent être renforcées et durcies afin que la jeune fédération bénéficie du maximum de ses atouts pour s’imposer parmi les grands.
Car il sera pénible son combat pour resurgir ainsi au milieu des empires émergents qui s’ébrouent sous nos yeux. La préservation de ces nations et leur renforcement doit commencer par la réforme de leurs sociétés, anachroniques, désuètes, dispendieuses, vieillissantes.

II.- La réforme des états européens, d'abord celle de l'état français
La réforme commence obligatoirement avec celle de l’Etat avant que d’entreprendre celle des systèmes sociaux. L’Etat qui depuis cent vingt ans en France ne cesse de se répandre sur la nation qu’il prétend gouverner jusqu’à vouloir la représenter exclusivement dans tous les domaines même ceux de l’âme ! Les états des nations européennes ne les servent plus, mais comme le lierre ou le gui, ils y prospèrent, grossissent et métastasent jusqu’à finir un jour par les phagocyter.

Cet Etat dont nous avons besoin, c’est celui que décrit Charles Maurras. Un état « indépendant » des modes, des vents historiques, des courses aux prébendes, un état qui protège le cœur battant de la nation, favorise son embellissement, facilite l’octroi de chances égales à chacun comme dans la parabole des talents, un état qui soit miséricordieux avec les faibles car une nation n’a pas que des champions, un état qui garantisse enfin une vraie liberté. Professionnel, compétent, ramassé, compact, efficace, respecté à l’intérieur et craint à l’extérieur.
L’état actuel qui prélève pour lui et la redistribution sociale, la moitié de la richesse produite, qui laisse cinq millions de citoyens sur le carreau, et quelques dizaines de milliers à dormir sous la neige de février, cet état n’est que la caricature boursouflée de la république voulue par certains penseurs du XVIIIème siècle, quelque dictature de la nomenklatura pour paraphraser la définition marxiste.

Cet état nouveau que nous appelons de nos vœux ne gardera de pouvoirs que régaliens. La société civile et les provinces dans lesquelles elle choisira de vivre, organiseront comme bon leur sembleront et dans la mesure de leurs moyens budgétaires, les réseaux divers et variés de solidarité, entente, entreprise. Liberté totale ! Certaines provinces décideront de consulter leurs habitants pour toute loi comme en Suisse, d’autres érigeront des parlements auxquels seront délégués des pouvoirs législatifs, certains autres préfèreront la simplicité d’un prince et son conseil restreint dans la gestion de leurs affaires publiques.

L’Etat nouveau conservera les pouvoirs de sûreté et libertés intérieures, justice et police, finances centrales, Sécurité Sociale, école primaire, cultes et Assistance Publique (hôpitaux) ... Ces pouvoirs bien précis et limités seront entièrement dans ses mains, il ne les partagera pas, ne les décentralisera pas, ne les transfèrera pas. Ces pouvoirs seront exécutés par les préfets et les trésoriers-payeurs généraux dans les conditions présentes qui ne fonctionnent pas si mal. Le département, seul découpage du territoire qui ait fait ses preuves tant dans l’administration de l’espace que dans le ressenti de ses résidents, sera conservé et renforcé.
Au sommet de l’Etat, on trouvera un gouvernement qui organisera le fonctionnement de ces pouvoirs et gèrera le quotidien à travers ses ministères, coordonnés par un premier ministre. La politique générale sera dévolue au Conseil du chef de l’Etat qui aura le dernier mot.

Un état simplifié sera plus facilement gérable et contrôlable. La Cour des Comptes sera le surveillant privilégié du bon fonctionnement de l’Etat. Elle remettra un rapport annuel et présentera au parlement le budget qu’aura préparé le gouvernement sur arbitrage du Conseil. Ce parlement sera composé des délégués des provinces et de certaines villes importantes, il aura vocation à accepter ou à refuser le budget de l’état central, en bloc.
Pourquoi perdre de la substance et de la force dans les débats parlementaires qui ne pèsent comme aujourd’hui que sur deux ou trois pour cent des budgets présentés à l’approbation des députés ? C’est sur le principe même de la contribution à l’Etat central que seront appelés à voter les députés. Pas sur les lignes budgétaires particulières. Parce que le budget de l’Etat sera devenu lisible d’une part et donc cohérent, et que d’autre part ce budget sera abondé par les contributions fiscales de l’ensemble de la nation ; et qu’il est juste de les faire approuver avant que de les mettre en recouvrement.
Il sera utile aussi de confier au parlement un rôle d’études et de réflexion au profit de l’enrichissement des décisions du Conseil, et surtout pour conserver tendu le lien entre la Nation et un pouvoir central respectable et digne. Le Sénat actuel pourrait être ce parlement.

Le chef de ce Conseil sera un professionnel de carrière ; le roi convient très bien ; et le principe capétien de sa succession automatique lui aussi, jusqu’à plus ample démontré du contraire. Elevé pour sa charge à son rang, le prince dans sa permanence conviendra exactement au rôle apaisé de chef de cet état nouveau, nous débarrassant des « campagnes démagogiques » et des orgies budgétaires qu’elles déclenchent. Propriétaire moral de l’état central, il s’inquiètera de le gérer au mieux de ses intérêts et saura le pérenniser à l’écoute des besoins profonds de la nation.

Par chance, le domaine marchand ayant été dévolu à l’administration européenne, le Conseil du roi et son gouvernement central n’auront plus à s’immiscer dans les affaires économiques quotidiennes avec l’irrésistible tentation de privilégier ici et là tel acteur plus proche de leurs vues ou de s’enfermer dans des labyrinthes socio-économiques ingérables d’en-haut.
Au-dessous de lui, pourront foisonner les républiques consulaires (municipales) et les états provinciaux comme il en fut déjà au Moyen-Age (eh oui), ce foisonnement permettant au tempérament gaulois de s’exprimer dans son génie bimillénaire du débat contradictoire, ce qui permettra éventuellement de faire des routes, des écoles et pourquoi pas des viaducs qui sauront contenter la majorité des usagers, le tout à leurs frais ou selon les convictions qu’ils auront pu emporter dans les instances compétentes pour le développement, à Strasbourg d’abord. Les collectivités territoriales auront toute latitude de se grouper à la carte ou au menu, de fusionner, de se séparer, de se diviser, de disparaître, selon le vœu des habitants.

III.- Et l’Europe alors ? La Fédération ?
Nous y venons.

L’administration bruxelloise – ne pensez pas une seconde pouvoir la dissoudre - sera cantonnée à l’économique mais le gèrera à cent pour cent. La Commission sera retaillée en conséquence et son président confirmé dans ses nouvelles attributions plus précises et plus grandes à la fois. On pourra lui donner du « chancelier » pour le distinguer des autres corps constitutifs de l’espace européen. Il rendra des comptes (économiques) au parlement européen et partagera avec lui des compétences budgétaires dans tous les domaines économiques et de développement.
Les domaines non strictement économiques seront retournés aux nations, du moins à toutes celles qui le souhaiteront. Il y en a peu finalement de ces domaines dévolus. Et c’est pour ça que les thèses souverainistes sont faibles et que l’on voit leurs défenseurs se cramponner à des lois insignifiantes comme la chasse aux migrateurs, le taux de pollution des eaux, la hauteur des gendarmes couchés.

La Fédération politique sera gouvernée par un Conseil réunissant les cinq, six ou sept chefs d’états la composant, assistés de leurs conseillers/ministres nationaux. Nous obtiendrons là un Conseil Suprême disposant d’un secrétariat permanent qui surveillera l’exécution des décisions et le non-empiètement des domaines de compétences entre les divers corps constitutifs de la Fédération et au-delà d’elle avec les autres organisations européennes concurrentes. Quelles seront les compétences souveraines dévolues au Conseil Supérieur ?
La sécurité extérieure avec les armées et les systèmes de renseignement, la diplomatie générale, la diplomatie économique (OMC,…) déléguée au chancelier, l’environnement, plus des compétences hiérarchiques telles que la nomination à la présidence de la BCE, Banque Centrale Européenne, la nomination des Juges constitutionnels et de ceux de la Cour d’Appel européenne.
Les pouvoirs du Conseil Suprême seront exécutés chacun par un ministère fédéral ad hoc, staffé convenablement, et qui lui sera subordonné. Il n’y aura pas à ce niveau de premier ministre ou président coordinateur afin de ne pas affaiblir la souveraineté du Conseil suprême. La cheville ouvrière sera le secrétaire fédéral. Souhaitons revoir quelque Richelieu à ce poste.
Les cinq ou six ministères fédéraux répondront de leur gestion à une Cour des Comptes fédérale qui en fera rapport au Conseil. Le Budget alloué au gouvernement fédéral le sera par le Conseil Suprême qui le financera en conséquence sur les deniers des gouvernements nationaux, à côté du budget bruxellois débattu et approuvé en dehors d’eux, du moins pour ce qui concernera la France.

Il est incidemment agréable de supposer que la permanence du titulaire de siège français et la continuité de sa politique en perspective finiront par donner des idées aux autres pays, minés peut-être encore par les alternances stériles. Si à terme nous retrouvions un conseil de princes, tablons que les débats en seraient facilités, et ses décisions rapides.

Ce Conseil Suprême se réunira périodiquement et souvent pour prendre les décisions qu’il jugera appropriées en recherchant le consensus (c’est faisable en petit comité). Est-il à ce niveau besoin d’une tête représentative de la Fédération ? J’ajouterai pour quoi faire ?
Pour aller à Davos ? On abandonnera la couverture glacée de Fortune au chancelier.
Pour aller au G7, le président de la BCE fera cela très bien ?
Pour les funérailles de Kim Jong-il ? Si le consensus est étroit, un des chefs d’état du Conseil Suprême distraira le temps nécessaire à cette manifestation exotique et les autres ne devront pas s’inquiéter de ne point paraître sur la photo, surtout s’ils sont rois !
Le « numéro de téléphone » de la Fédération sera celui du secrétaire fédéral.

L’organisation des relations entre la Fédération et les autres membres de l’Union actuelle n’est pas traitée ici – qu’est-ce qui y est vraiment traité d’ailleurs ? – Mais on pourrait à terme prévoir un Fédération scandinave ou hanséatique avec les pays riverains de la Baltique, une Fédération danubienne ou balkanique, une Fédération ibérique, etc… le tout convergeant dans une Confédération européenne, grand espace économique lié.

IV.- Premiers effets

Ce schéma apportera-t-il les réponses au désarroi actuel des nations européennes ?
Sur le plan budgétaire déjà oui !
En France l’Etat central aura fortement maigri.
Disparus les ministères obsolètes ou incapables* comme l’Agriculture, les Anciens Combattants, le Logement, les Sports, la Culture, la Recherche scientifique, le Plan, les Universités, les Relations européennes, et dix autres encore qui traduisent la volonté de l’état de s’immiscer partout et de survivre même en l’absence d’administrés (les effectifs budgétaires de l’Agriculture sont plus nombreux que les exploitations agricoles, les anciens combattants des guerres mondiales sont chaque jour plus rares, les douanes sont à réduire dès l’harmonisation des TVA, …).
(*) au sens juridique

Seront ramenés à de plus justes proportions de par leur transfert à la Fédération, la Défense et les Affaires Etrangères, ces dernières étant réduites autant de fois que de pays fédérés.

Quant à l’administration territoriale, elle sera fatalement freinée dans ses ambitions dépensières puisqu’elle devra collecter elle-même sur son territoire de compétences les deniers nécessaires à son budget et ses projets. On peut espérer que le contact plus étroit entre l’usager contribuable et la bureaucratie locale limitera sa prolifération au bénéfice des investissements utiles. Ceci mériterait un chapitre à part pour ne pas dire grand-chose puisque la liberté ne s’écrit pas, elle se vit.


Bienvenue au royaume de France, restauré dans son siècle avec un souverain éclairé, digne et respecté pour savoir gouverner ses sujets (qu’on ne pourra jamais appeler comme ça) au nom du bien public et avec toute l’attention portée aux générations à suivre.

On peut toujours rêver !

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