Pour l'ISF, la belle poire déjà blette, un énième rapport est lancé par Matignon alors que tout a été dit sur la stupidité de cet impôt, rapporté dans tous les pays de l'Union qui semblent bien moins coincés que nous, mais que veut maintenir contre vents et marées le locataire radical de l'Elysée, au slogan qu'il vaut mieux désepérer les riches que la masse des votants. On se croirait sous la coupole translucide de la Place du Colonel Fabien.
As usual, le vieux cacique est à côté de la plaque. Il lasse. Et puis l'ISF est le cadet de ses soucis, Sarkozy son cauchemar.
Jean-Philippe Chauvin nous narre dans son blogue l'absorption d'énergie que représente la lutte au sommet d'un Etat à l'encan.
Dans le cadre des polémiques entre les fidèles de M. Chirac et ceux de M. Sarkozy, M. Devedjian, appartenant au second camp, a rappelé que "la France n'est pas encore devenue une monarchie absolue", croyant ainsi dénoncer les vélléités du camp chiraquien de faire taire son "adversaire du dedans"... Situation étrange où des membres d'un même mouvement politique passent leur temps à s'entredéchirer par médias interposés : ainsi, l'Etat apparaît-il comme un simple objet de convoitise et non comme l'instance au service de la nation et de ses citoyens.
En voyant ce triste spectacle qui fatigue les électeurs et décourage les énergies françaises, nous pouvons effectivement conforter M. Devedjian : nous ne sommes pas en Monarchie absolue mais bien en "République des Clientèles". D'ailleurs, il suffit pour s'en convaincre un peu plus de lire ces quelques lignes écrites par l'historien Jean-Christian Petitfils dans son ouvrage sur Louis XVI, paru au printemps 2005, et où il définit la Monarchie française :
"La personne du monarque, dépositaire provisoire d'une autorité souveraine qui le dépassait, ne se confondait pas avec l'Etat. La royauté est une charge, non une propriété dynastique dont il pouvait disposer selon "son bon plaisir". (...). La personne du roi exerçait la potestas absoluta, chère à Jean Bodin, réunissant ce que nous appelons les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. (...) Ce n'est pas pour autant qu'il faille en faire un pouvoir totalitaire ou despotique, ni même, à proprement parler, personnel. "Absolu" ne veut pas dire arbitraire ou sans limite, mais unique, sans lien".
Le roi n'était pas lié à une caste, à un groupe de pression ou à un parti : au regard de la situation actuelle, oui vraiment, M. Devedjian a raison : aujourd'hui la France n'est pas une Monarchie...
Sans doute faut-il le regretter...
A ceux qui observent que les monarchies constitutionnelles qui nous entourent ont pour principale activité de faire des coucous à la foule depuis leurs balcons, M. Chauvin précise que ...
La France est une nation particulière, avec son histoire qui ne ressemble à aucune autre. La monarchie active (et pas seulement décorative) que nous souhaitons, ne doit pas négliger les particularités de notre pays, que cela soit sur le plan politique, culturel ou social. Son rôle est d'empêcher que le pouvoir soit confisqué par les nouveaux féodaux (multinationales, financiers, politiciens, partis, etc.) comme c'est trop souvent le cas aujourd'hui. Son rôle est aussi de veiller à la redistribution des pouvoirs locaux aux citoyens à travers des institutions et des associations adaptées au terrain considéré. Les royalistes ont souvent évoqué ces "nouvelles agoras" dans lesquelles les citoyens exercent des vraies libertés de parole et de décision: la fameuse formule "L'autorité en haut, les libertés à la base" résume cette optique.
"L'autorité en haut", c'est-à-dire un Etat arbitral, souverain et libre des groupes de pression quels qu'ils soient, financiers ou politiciens. Un Etat qui ne s'occupe pas de tout mais qui s'occupe de la diplomatie, de la grande politique intérieure nécessitant le long terme et de symboliser l'unité française au-dessus des particularismes. Un Etat qui garantit les libertés publiques et privées en laissant communautés et citoyens les exercer eux-mêmes.
"Les libertés à la base" doivent trouver des formes d'expression et d'action: chaque province, chaque profession, chaque commune doivent définir elles-mêmes leur organisation, leurs institutions, leurs modes de décision et de communication, l'Etat ne jouant là que son rôle d'impulsion et d'arbitrage. Cela doit permettre une plus grande fluidité de la "parole" et permettre à chacun de "reprendre ses pouvoirs" par une proximité plus visible des institutions et des citoyens, considérées comme des personnes particulières et intégrées à des communautés de lieu, de profession ou de choix.
Il n'est pas impossible de penser aussi aux possibilités qu'offre la Toile dans l'expression des communautés et des citoyens. Le but de tout cela étant de "relier" à nouveau les êtres entre eux au sein de la société, en finir (autant que faire se peut, car il faut éviter de tomber dans la démagogie ou l'utopie) avec l'anomie sociale qui semble caractériser nos sociétés contemporaines.
La monarchie peut jouer un rôle dans cette réactivation du "lien social" puisqu'elle "libère" l'Etat de tâches et de responsabilités (qu'il a jadis confisqué au nom de la centralisation) pour les rendre sous forme de libertés, de pouvoirs et de responsabilités nouvelles aux communautés et aux citoyens. Cela étant, cela ne se fera pas toujours facilement car beaucoup de gens préfèrent être consommateurs qu'acteurs, et certains seront indifférents à ces nouvelles possibilités qui leur seront offertes... La monarchie, n'ayant pas à penser pour eux (car elle n'est pas un régime totalitaire), leur laissera aussi cette "liberté d'indifférence", son rôle étant toujours d'assurer les libertés sans intervenir dans leur usage.
(JP Chauvin, juillet 2005)
Bravo pour cet excellent "blog", riche en arguments qui contribueront à faire jaillir la vérité et éclairer les pauvres hères victimes du siècle des lumières éteintes*.
RépondreSupprimerJ'ai pris la liberté de mettre un lien sur le portail de notre forum :
http://france-royaliste.forumactif.com/
si vous y êtes opposée, veuillez me glisser un petit mot en message privée à l'attention de l'administrateur du forum.
Merci ! Très cordialement, Jean-Michel.
*(c) Jean Dutourd.
Merci du compliment.
RépondreSupprimerJe veux bien lier à mon tour vers votre forum mais je n'ai pas déterminé s'il s'agissait d'un blogue ou d'un lieu de débats.