par Jean-Philippe Chauvin
candidat royaliste aux élections législatives de la 13ème des hauts de Seine.
Lorsque, dimanche dernier, je distribuais des tracts royalistes sur le marché d'Antony, M. Sarkozy, candidat autoproclamé de l'UMP à la prochaine présidentielle, distribuait des poignées de main, des sourires et des petites phrases à quelques centaines de mètres de là. Selon l'article du Parisien de ce lundi, un Antonien s'est exclamé:"Tout ça, c'est de la politique spectacle et on se fout des pauvres gens". Il est vrai que la politique contemporaine ressemble plus à un simple spectacle qu'à l'activité publique, au débat d'idées et au nécessaire service de l'Etat...
En fait, que la politique soit parfois un spectacle n'est pas choquant en soi :
Ce qui est condamnable, c'est que le spectacle se soit substitué à la politique, et que l'Etat devienne la proie des "communicateurs" et des publicitaires, habiles à donner de leur favori présidentiel des apparences parfois trompeuses. Cela aboutit à une "dépolitisation du politique", réduit à une simple parade festive et souvent trompeuse.
Que M. Sarkozy veuille transformer la démonstration politique en "show" digne des conventions électorales étatsuniennes n'est guère rassurant car, très vite, c'est le règne de l'Argent et des paillettes qui départage les candidats ou, plutôt, qui élimine ceux qui n'ont pas les moyens de telles "fêtes", et qui, du coup, semblent "tristes"...
Le spectacle devient alors le moyen privilégié d'une "politique distractionnelle" qui est l'antithèse de toute vraie politique :
Cela alimente le rejet dangereux, car impolitique, de toute activité de réflexion, de construction et de pratiques politiques. Or, la prochaine présidentielle ne risque-t-elle pas de "banaliser" cette outrance du spectaculaire?
Là-encore, mieux vaudrait éviter de tomber dans un tel travers et rendre à l'Etat son éminente dignité en le libérant des "concurrences festives". Cela ne signifie pas qu'il faille prôner l'austérité en politique, mais simplement qu'il faut transformer le spectacle en "politique de prestige" comme sût le faire Louis XIV avec ses fêtes de Versailles, fêtes hautement politiques et diplomatiques, et que toute l'Europe venait admirer et copier:
Ainsi, l'influence de la France s'en trouva-t'elle renforcée, et la "civilisation française" exaltée dans toutes les Cours de l'époque...
Un Etat monarchique français aujourd'hui, "protecteur des Arts et des Lettres", vaudrait mieux que la "grande parade des Joyeux convoiteurs" moquée par "Les Guignols de l'Info" de Canal+...
Tractage sur la Treizième
Texte du tract (juillet 05)
A la rentrée prochaine a lieu une élection législative partielle à laquelle les électeurs de la 13ème circonscription des Hauts de Seine sont conviés.
M. Patrick Devedjian est candidat. Mais il y aura aussi , face à lui , un candidat royaliste , Jean-Philippe Chauvin , professeur d’histoire de l’enseignement public.
Face à la crise des institutions , ne faut-il pas imaginer autre chose que ce qui existe ?
Aujourd’hui , avec le quinquennat , la France semble en campagne électorale permanente : tous les débats politiques , économiques et sociaux , sont pollués par l’échéance présidentielle et les jeux d’intérêts politiciens. Un ministre en exercice annonce même qu’il n’ira pas jusqu’au bout de la législature pour pouvoir se présenter à la présidentielle…
Où est alors l’intérêt de l’Etat quand il est l’objet de toutes les convoitises ?
Ainsi , pour mettre un terme à ce spectacle étrange que la République française donne au monde entier , nous pensons qu’il faut à nouveau inscrire l’Etat dans la durée , réintroduire la pensée à long terme dans l’action politique.
Le long terme en politique nécessite la continuité , mais une continuité qui se doit d’être dynamique pour épanouir ses qualités.
Quel Etat peut disposer de la continuité ? Une sixième République parlementaire où l’Etat serait impuissant ? Non , il faut regarder ailleurs !
C’est pourquoi nous proposons la Monarchie , héréditaire et successible , où l’Etat n’est pas le jouet des politiciens ; où l’Etat doit servir avant tout les intérêts du pays qu’il dirige ; où l’Etat doit rendre aux citoyens leurs pouvoirs concrets de parole et d’action dans leurs cadres sociaux (communes , régions , professions ).
Nous ne sommes pas des nostalgiques , nous voulons simplement penser la politique autrement. Nous voulons mettre l’imagination au pouvoir en instaurant une Monarchie adaptée à notre temps et aux défis de la globalisation.
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