Lettre électronique du comte de Paris, novembre 2005
publiée par l'Institut de la Maison Royale de France.
En ce onze novembre, espérons que ce soit vraiment l'armistice et non pas simplement une trêve dans le chaos de nos banlieues.
Afin d'éviter que le sang ne coule, que la révolte ou même la révolution ne s'installent durablement, ayons le courage de constater que toutes les politiques menées jusqu'à ce jour en ce domaine ont échoué. Les habitants des banlieues sont au bord du colaps. Le drame n'est pas loin.
Le premier volet de l'échec de la politique des banlieues concerne l'Education Nationale. Qu'elle soit laïque ou confessionnelle, l' école devrait avoir pour vocation première de forger des êtres humains, de former des citoyens libres et responsables capables de s'assumer et de s'insérer dans la vie du pays.
Or depuis que les voitures brûlent, que les écoles partent en fumée et que le tissu économique de nos villes se désagrège, pas une seule fois je n'ai entendu prononcer les mots d'enseignement civique...
Une chose est vraie, bien que cela puisse paraître ridicule de nos jours, c'est que toute véritable politique doit être fondée sur des règles éthiques et ce dans toutes les sphères de la vie politique, y compris l'économie.
Or notre société qui se dit libre et civilisée se comporte vis à vis des faibles, des déshérités, des pauvres, des chômeurs, pire encore que du temps de la colonisation. L'appétit du pouvoir politique ou économique est devenu le seul moteur de l'ambition. On assiste alors au développement de tous les fanatismes, de toutes les escroqueries, à la prolifération des mafias, au manque généralisé de tolérance, mais surtout... à l'absence dramatique d'écoute envers autrui, cette écoute qui devrait être le début de l'amour du prochain et celui du respect de la dignité de l'autre. Le civisme c'est cela. En langage moderne; nous dirions fraternité et solidarité.
Le deuxième échec concerne un manque total de vision de la politique de la Famille en France. Qu'on le veuille ou non, que cela plaise ou non, il faut affirmer le rôle prépondérant de la Famille dans toute société. Elle peut-être comparée aux diverses cellules du corps humain. Elle a un rôle de cohésion entre les générations et devrait pouvoir être un atout primordial dans l'éducation des enfants. Mais si les parents eux-mêmes ne sont pas, ou ne se sentent pas intégrés, quel soutien peuvent-ils apporter à leurs enfants ?
En effet, il est urgent d'aider la Famille et de la protéger. Ainsi, sur le terrain, le logement est un point d'ancrage, encore faut-il que ce soit un véritable logement et pas un taudis ou pire encore... Toute la politique de l'urbanisation est à revoir. Il est urgent, gauche - droite confondues dans une même volonté, qui existe certes, mais éparse, de dégager un plan Marshall, un Grenelle, peu importe le nom pour l'avenir.
Cet engagement devra être tenu quelque majorité qui gagne demain ou après demain. Car la politique de la ville et celle de l'aménagement du territoire, son corollaire, sont par essence des politiques à long terme. Ce long terme doit pouvoir être garanti aux Familles. Cela fait partie de l'espoir.
Mais pour sauver du désespoir près de dix millions de Français, pour effacer la haine de leur coeur, il faudra revoir totalement notre copie économique. Laissons de côté idéologies et théories, tentons ensemble avec bon sens d'inventer l'avenir pour que nombreux soient les Françaises et les Français qui puissent trouver enfin du travail. Ce n'est pas la mondialisation qui résoudra de nos jours le drame du chômage ; en revanche, je rends hommage à l'immense bonne volonté et même à la volonté de ceux qui, par le moyen d'associations, soutiennent les jeunes et les aident à trouver un dynamisme dans un présent si difficile et pour un futur meilleur.
Il va donc être nécessaire pour les décideurs politiques mais aussi pour les acteurs économiques, syndicats ouvriers, agricoles et Medef de se concerter, d’oublier tout égoïsme sectoriel et de dépasser certains privilèges pour se mettre au service de la France et de ces trente pour cent de Français oubliés sur le bord de la route.
Car la seule vraie politique, la seule digne de ce nom est celle qui est au service du prochain, au service de la communauté, au service des générations actuelles et futures.
Alors, seulement alors, les "Français-oubliés" pourront être fiers d'eux-mêmes et de leur contribution au développement de leur pays, celui dans lequel ils sont nés, celui qu'ils ont choisi : la France.
Henri, Comte de Paris, Duc de France
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