jeudi 22 février 2007

Kaamelott

« KAAMELOTT nous plonge dans la réalité qui se cache derrière la Légende du Roi Arthur : les situations “professionnelles” (missions, quête du Graal, etc.) et les intrigues familiales (repas, scènes conjugales, etc.) nourrissent les coulisses de la Légende. Basé sur le décalage entre situations et dialogues (Jeu et langue contemporains), l’humour de la série oppose l’imagerie épique de la légende Arthurienne à une réalité quotidienne insoupçonnée. Il s’appuie sur cette torsion entre la Légende du Roi Arthur, la nature divine de ses aspirations, et la platitude de situations supposées réelles»
(Alexandre Astier)

Comme trois millions de Français, dès les infos de vingt-heures achevées, je zappe pubs et météo vers La 6 pour un pousse-café médiéval. Si l’on a lu quelques opuscules des chevaliers de la Table ronde, on apprécie encore mieux ce divertissement de sept minutes. Il y a sans doute plusieurs façons de décoder les épisodes de la série - qui faiblit un peu ces temps-ci - mais le succès est certainement dû à la vérité des personnages. Arthur de l'Ours, roi habile mais paresseux et trop rusé, Leodagan de Carmélide, beau-père pique-assiette installé à la cour comme à l'étable, Lancelot du Lac le puceau triomphant, Caradoc ...

Ma préférence va à Perceval le Gallois, frustre et courageux qui cherche à rattraper une éducation bâclée au fond de la forêt gaste. Bravo Franck Pitiot. Le seul personnage que l'on ne verra sans doute jamais, à peine d'écraser la légende car il en est une à lui seul, c'est le fameux Uther Pendragon, celui par qui tout a commencé. C'est de lui que nous parlerons aujourd'hui. Un croquis d'époque nous le montre recevant l'hommage des gueux à Tintavel, avant de commettre l'irréparable.
Uther
Uther Pendragon fait partie de la famille royale de Gwynedd. Il fut le père d’Arthur. De très grande taille et d’une force légendaire – il détourna la rivière qui passait près de son château pour le protéger de douves profondes - , il était le fils de Constantine de Damnonie, roi magnifique s’il en fut ; on le dit capable de tuer un dragon sur la foi des récits d’époque qui le décrivent en selle, arborant de chaque bord une tête de dragon mort, d’où le surnom de pendragon. Il était le frère du célèbre Ambrosius Aurelianus auquel il succéda comme roi de Logres.
Le malheureux géant tomba un jour amoureux d’Ygraine la rousse, quand il partit en guerre avec le duc de Cornouailles Gorlois, son époux. Agacé du tracassin, il en appela aux forces surnaturelles pour le délivrer de son tourment et durant les opérations militaires, Merlin l’enchanteur lui assura les traits et les manières de Gorlois pour séduire la duchesse afin de procréer l’enfant qu’il entendait qu’on lui remit. Quand Gorlois mourut, Uther épousa Ygraine. Il en eut plus tard une fille très belle, Morgause, qui épousa le roi Lot pour enfanter Gauvain. Gauvain sera le premier chevalier de la Table Ronde.

L’enfant Arthur fut confié alors au sieur Antor qui l’éleva avec son fils Keu, un caractériel qui plus tard lui pourrirait la vie.
Merlin créera la Table Ronde et sa loi du siège périlleux pour asseoir la dynastie de Uther dans la recherche du Graal, qui finalement sera trouvé par une lignée concurrente de sang davidien et rapporté par Galahad, le fils de Lancelot. Les Monty Pithon ont très bien expliqué l’aventure.

Uther reconnut un autre fils, Madoc, à ne pas confondre avec le Gallois Madog de la même famille Gwynedd, qui découvrit l’Amérique en 1170 et s’y installa pour faire souche avec les indiens et former la seule tribu galloise d'Amérique !

Uther Pendragon mourut au combat, malgré le cri de son porte-bannière qui l’appelait à se relever : « Yrthr Pen Draig ! Yrthr Pen Draig ! Yrthr Pen Draig ! ». Il fut enterré à Stonehenge avec tous les honneurs. Grand massacreur devant l’Eternel, outre les dragons, il a dépêché maints vilains et chevaliers tristes et beaucoup de Saxons. Le Pays de Galles lui garde toute son affection.

Se non e vero … le reste de l’histoire est illustré par le fragment généalogique ci-dessous qu’il faut cliquer pour comprendre.
généalogie arthurienne
Pour aller plus loin que M6 et faire les brocantes :
. Arthur et la Table Ronde, Anna Berthelot, Gallimard, 1996
. Chrétien de Troyes, Jean Frappier, Hatier, Connaissances des Lettres, 1968
. Chrétien de Troyes : Erec et Enide, G. S. Burgess, Londres, 1984
. Chrétien de Troyes, le Chevalier de la charrette. J. Ribard, Nizet, 1972
. Chrétien de Troyes. L'homme et l'oeuvre, Gustave Cohen, Champion, 1931
. Chrétien de Troyes : l'homme et l'oeuvre, Jean Frappier, Hatier, 1957
. Du Saint Alexis à François Villon, Jean Rychner, Genève, Droz, 1985
. Etude sur la Mort le Roi Artu, Jean Frappier, Droz, 1961
. Etude sur Yvain, le chevalier au lion, Jean Frappier, S.E.D.E.S., 1969
. Etudes sur le Lancelot en prose, F. Lot, Ed. Champion, 1918
. Graal et Alchimie, P.G. Sansonetti, Berg international, L'Ile verte, 1993
. La Légende arthurienne, Edmond Faral, 3 vol., 1929
. La Légende arthurienne et le Graal, Jean Marx, Paris, P.U.F., 1952
. La mémoire du temps, Philippe Walter, Ed. Champion, 1990
. La Reine et le Graal, Charles Méla, Editions du Seuil, 1984
. La tradition manuscrite des romans de Chrétien de Troyes, Micha, Droz, 1966
. L'aventure chevaleresque, Erich Köhler, Gallimard, 1974
. Le Roi Arthur, Norma Lorre Goodrich, Editions Fayard, 1986
. Le Roi Arthur et la société celtique, Jean Markale, Payot, 1976
. Le Roman breton : Perceval ou le comte du Graal, Frappier, la Sorbonne, 1953
. Le sens de l'aventure et de l'amour. Chrétien de Troyes, Reto Bezzola, 1947
. Les Littératures celtiques, Pierre-Yves Lambert, P.U.F. Que sais-je 809, 1981
. L'Imaginaire médiéval, J. Le Goff, Gallimard, 1985
. L'Initiation royale d'Erec, le chevalier, J. P. Allard, Milan/Paris, 1987
. Perceval et l'Initiation, Pierre Galais, Editions Sirac, 1972

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