samedi 1 septembre 2007

Quand au vent du déclin ...

Autrefois première des moyens, demain qui sait, perdue parmi la foule statistique, la France maintient sa trajectoire descendante malgré les appels à la rupture du président élu, rupture essentiellement médiatique, à compter les couvertures des hebdomadaires qui vantent depuis neuf mois ses insoupçonnables talents dans tous les kiosques.

L'inflation démagogique de propositions échevelées mais populaires a sérieusement plombé le redressement économique et moral du pays si l'on observe les reculades et annulations en tout genre qui sont désormais dans les tuyaux sauf à cambrioler le FMI, à commencer par notre politique de défense dont les crédits seront sabrés sans retenue puisqu'on ne trouvera nulle part l'argent nécessaire aux autorisations de programme données hâtivement par l'équipe précédente. MAM a commandé aux Etats-Unis les catapultes du second porte-avions, le "Jacques Chirac", la veille de son départ des Armées. Va-t-on les compenser en champagne ?

Contrairement à ce que pouvait laisser croire l'exercice de bateleur que monsieur Sarkozy réussit parfaitement au côté de Jean-Claude Juncker avant les vacances, c'est bien vers 2012 qu'on a repoussé l'assainissement de nos finances publiques, 2012 ça veut dire "un jour peut-être". Nos amis de l'Eurolande nous en ont fait le reproche de manière très franche et la presse du complexe militaro-industriel ne vous en a rien dit. Mais hors-frontières les amateurs français sont montrés du doigt de la même façon que nous le faisions nous-mêmes du cabinet Berlusconi !

Le redressement est-il impossible en l'état ? Sans doute ! Nous sommes trop intellectuels et nous nous gavons d'analyses quand d'autres synthétisent naturellement et prennent le taureau par les cornes sans frémir. L'Allemagne de Gerhard Schröder s'est trouvée dans les mêmes déséquilibres convergents que nous, jusqu'à 1500 milliards d'euros de dette publique (1200 chez nous), avec en plus le fardeau de la réhabilitation de ses provinces orientales. Les réformes du système social furent brutales et nul n'a vu d'émeutes contre cette politique du fer rouge dans la plaie. Le chancelier Merkel a continué sur sa lancée, majoré sa TVA de trois points (19% aujourd'hui), et mis en application des économies drastiques à tous les étages. Il y a du résultat. Il y a toujours du résultat quand l'Etat est courageux. Excédent budgétaire au premier semestre ou pour le moins l'équilibre revenu cette année, et fort excédent commercial vers les zones globalisées en pleine croissance (73 milliards au même premier semestre contre 51 pour toute l'année 2006). Aparté : l'euro fort ne les gêne pas.

Le partenaire français a perdu 15 milliards d'euros sur la même période et son déficit public sera fortement aggravé par les cadeaux fiscaux que l'équipe au pouvoir doit concéder à ses sponsors. Le manuel du savoir-vivre stipule qu'on ne peut accepter un cadeau de 22000 dollars la semaine à Wolfeboro sans renvoyer l'ascenseur au généreux donateur, à l'occasion. On peut comprendre aussi que l'Allemagne n'ait plus de temps à perdre avec les "sauteurs" français, l'axe Paris-Berlin est plus que jamais une foutaise pour les Allemands qui ont de bien plus grandes ambitions. Idem d'ailleurs pour la Grande Bretagne qui trace sa route et ne regarde pas derrière elle pour s'appitoyer sur le déclin français qui l'avantage pour le foncier du Périgord ; mais nous en parlerons une autre fois.

Avions-nous le choix en mai ? Le challenger, d'après ce que nous en livrent les brûlots récemment lancés par Claude Allègre et par Marie-Noëlle Lienemann, est la plus parfaite des nullités politiques, une gravure de mode défraîchie avec un tempérament bureaucratique de pisseuse. J'ai ouï le dernier discours de Melle, et fermant les yeux je m'imaginais à l'ouverture des comices agricoles par le sous-préfet de Saint-Amand Montrond avant guerre (la grande). Les larges extraits de ces pamphlets complaisamment diffusés par la presse nous assurent que la peste était pire que le nicholéra.

Les gens vont-ils un jour suspecter le régime politique en vigueur de leur fabriquer ce genre d'alternative médiocre ? Et même sans se focaliser sur le second tour de la présidentielle, l'inventaire des candidats qui ont pu déboucher au premier laisse à croire que la machine républicaine excrémente sans vergogne des trognes fabriquées pour le petit écran, cachant des crânes vides, fors l'ambition. On irait jusqu'à se réjouir que de nombreux pouvoirs soient dévolus à l'administration supranationale non élue où les compétences priment les combines de partis qui dégagent ici des candidats inadaptés. Pour la monnaie, c'est sûr : entre les mains de la chiraquie et de son succédanné actuel le franc libre serait au niveau du bath siamois. Mais à voir le taux de confiance dont bénéficie le président après ses frasques estivales, son investissement médiatique inlassable (pour lui), les reculades de son gouvernement, et son goût immodéré pour les aventures diplomatiques, on sait que le veau national ne fera pas tout seul l'analyse de notre affaissement général tant que son codevi est abondé des fruits de la redistribution.

Les critiques sont méprisés sous le terme de "déclinologues" et les thuriféraires de l'oligarchie aux manettes laisse croire que tout finit toujours par s'arranger, même mal. Le déclin n'est que relatif, et tout entier relatif à nos classements internationaux. En ce sens il est avéré ! On descend régulièrement les barreaux des échelles, sans exception. Les ressorts mentaux sont brisés et les gens "n'y croient pas", mais on nous persuade du contraire. Vieille méthode Coué !

Comment dès lors exploiter cette situation, malgré tout regrettable, pour les convaincre que nous avons besoin d'excellence au niveau des pouvoirs essentiels et pas seulement de pugnacité et de vribrionnance?

Communiquer plus largement sur des schémas institutionnels simples, applicables sans révolution ni tabula rasa et destinés à barrer la voie d'accès aux pouvoirs essentiels pour les réserver aux professionnels.

La question reste quand même de savoir quel sol nous allons percuter en fin de trajectoire car notre propagande ne la ralentira pas. Sera-ce du sable, du rocher, ou la mer profonde ? Je ne crois pas au pire car que je fais le pronostic que les autres pays d'Europe ne laisseront pas disparaître le plus beau d'entre eux, une mine touristique et gastronomique inégalée mondialement, au coeur du continent, à moins qu'ils ne se le partagent, à défaut le colonisent. C'est un peu pour ces raisons que nous devons nous méfier d'une décentralisation trop poussée et d'un régionalisme centrifuge.

Le recours a-t-il un programme de la trempe de celui des chanceliers allemands ?
Les Gracques vont-ils parler, eux qui disent tenir le graal sous le boisseau ?
Le recours a fait voter Sarkozy ! A titre personnel. En a-t-il d'autre ?
Les Gracques sont encore pour quelque temps républicains.

cendres

Quand au vent du déclin les cendres se soulèvent,
En heureux tourbillons vers les cieux bien aimés,
L'âme reste jonchée des désirs et des rêves
Que la flamme a mordus mais n'a pas consumés.

Avec Charles Maurras acceptons en l'augure

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