Nous traduisons son article avec l'aimable autorisation attendue de Daily Bits :
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[traduction]
Un débat a fait rage les années passées sur le comment de la profitabilité des médias d'infos en ligne afin d'en faire un vrai bizness. Je ne parle pas des blogueurs individuels ni des fausses start-up de presse qui ont des frais généraux minuscules et par là-même une route bien plus courte vers la rentabilité.
Je parle des sociétés de presse du courant principal (mainstream) ayant réalisé qu'elles devaient trouver un moyen d'utiliser la puissance d'Internet, et qu'elles devaient s'y mettre dare dare. Ces sociétés ont des centaines de reporters sur les évènements et subissent d'énormes dépenses chaque mois pour maintenir la couverture médiatique d'une large palette de domaines.
Certains ont prétendu que les blogueurs étaient la nouvelle race de journalistes, et qu'ils allaient remplacer les reporters traditionnels et leurs employeurs. Cela peut marcher à un niveau très limité localement, mais peut-être que sans les sociétés de presse du mainstream, une grande part de la couverture médiatique disparaîtrait. Quatrevingt-dix-neuf pour cent des blogueurs ne pourront jamais atteindre les leaders du domaine national, industriel ou loisirs avec la même facilité et pour la même consistance obtenues par les correspondants des groupes de presse.
C'est dans l'intérêt des blogueurs et des réseaux internétiques de socialisation que les sociétés de presse du mainstream survivent. C'est pourquoi il n'est pas complètement vrai de parler de Digg et autres sites de socialisation qui poussent comme des champignons, comme des tueurs de la diffusion mainstream ; même en mentionnant le nombre croissant de blogues dont le lectorat dépasse bien des revues imprimées (ndlr : Daily Blog Tips, le blog-mère de Daily Bits, a 7084 abonnés RSS plus les abonnés email).
Le gros problème pour les éditeurs du courant principal est qu'ils n'ont pas réalisé qu'Internet n'était pas simplement un véhicule de leur contenu traditionnel basé sur du texte, mais que c'était un medium unique en son genre, interactif, dont les possibilités ont été jusqu'ici à peine exploitées. Et pas seulement cela, Internet laisse la possibilité de se plier, d'être moulé, à des besoins croissants en continuelle évolution, à la différence du support imprimé qui est distribué sous un format et un seul !
Un paquet de grands esprits et une foule de créatifs ont tourné et retourné le problème en tous sens sans avancées significatives pour l'instant, aussi ne croyez pas que je sois en train de vous fournir l'oeuf en or. Ce qui devient de plus en plus clair est que les éditeurs, les gros et les petits, sont en train d'apprendre qu'Internet est un medium éducatif, une plateforme qui ne fait pas que diffuser des informations mais qui connecte les lecteurs en interactivité et leur transmet des connaissances.
Comment cela fonctionnera avec les infos est quelque chose encore dans les nuages. La plupart des internautes ont été conditionnés à trouver les informations gratuitement sous un format précis. Il faudra quelque temps pour rééduquer les lecteurs à la valeur d'un environnement éducatif interactif, à la présentation d'un vrai savoir sur un sujet ou une question donnés, plutôt que d'avaler simplement de l'info brute.
Dès que quelqu'un aura donné le signal, la prochaine évolution dans la présentation des media en ligne permettra aux éditeurs mainstream et aux blogueurs de devenir les maîtres d'un medium tout nouveau, qui aura le potentiel nécessaire à faire un jour exploser la presse imprimée, la radio et la télévision. Et comme chaque fois qu'une vague innovante frappe Internet, les premiers à franchir le nouveau seuil d'évolution des media en ligne, contrôleront le domaine du futur prévisible (ndlr: jusqu'au prochain seuil).
[fin de la traduction]
Original anglais en cliquant ici.
On peut tirer de cette analyse trois commentaires :
(1) L'information brute restera galvaudée et gratuite, indispensable au lecteur mais de pure perte, comme le sucre chez l'épicier. Le format du medium de demain doit la prendre en compte comme accroche mais pas comme fonds et régler l'espace du medium (jusqu'au fold) en conséquence ; la forme de rémunération la plus adaptée est à étudier dans une recherche du "clic évident", et si c'est le fonds qui manque le moins il faut, pour que le lecteur paie, que ça se voit !
(2) Le format rémunérateur de news en ligne semble encore en gestation. Si l'on doit se préparer sur les contenus qui privilégieront l'interactivité (style Web 2.0), avec donc un souci de vulgarisation, il est peut-être sage de ne pas investir lourdement dans un format électronique qui peut devenir obsolète d'un jour à l'autre. Pour le moment ça fuse de toute part et les voies d'accès à la Toile sont nombreuses. Toutes ne survivront pas car il faut bien qu'à un moment donné une pièce tombe dans la fente du jukebox. Mais il ne faut pas non plus attendre trop longtemps pour charger les bases de données de contenus de qualité.
(3) L'interactivité dans l'information-éducation en ligne implique une présence en continu sur la Toile. L'habitude est prise par l'internaute de ne voir que du "frais". Un medium de presse en ligne est un job à plein temps et s'il déborde les fuseaux horaires un vrai job en 3x8. Les formules hebdomadaires sont dès à présent désuètes, à preuve tous les hebdos nationaux éditent en continu sur la Toile, à plein format.
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