Joyeux Noël à tous, et même aux tristes, bêtes, fous, niais ou vieux, mais surtout aux solitaires de tous âges. Noël est le prototype de la fête de famille, si vous n'en avez plus, cette semaine n'est qu'un mauvais moment à passer. Achetez des bouquins, du whiskey irlandais, de la musique ou des films, et un peu d'afghan pour tenir la distance, vous renaîtrez à la Saint-Basile, perché sur un cheval ...
D'ici là, même raide comme un passe, faites l'aumône aux clochards de votre rue ça vous donnera de l'importance, et si vous êtes généreux, ils se découvriront le matin au sortir de chez vous pour montrer leur remerciement. Charité bien ordonnée commence par sa propre gloire. Donnez fièrement. Mieux encore, sortez du caveau noir une de ses bouteilles de Vouvray qu'on ne peut offrir qu'aux Français de Loire, et avec six gobelets en plastique emboîtés ensemble, portez-leur le tout, ils apprécieront. Pas besoin de tire-bouchon. Mais ne partagez pas, vous taxeriez la contenance.
Si vous ambitionnez de passer aux infos locales, peut-être déciderez-vous une soupe de Noël ? Eviter la soupe au cochon, non pour des raisons subversives mais parce que c'est une viande cadavérique infâme. Il est de vieilles poules au Leclerc qui remplaceront avantageusement les bas morceaux de goret, à défaut, de la joue de boeuf, de la queue du même ou du plat de côte bien jaune. Chargez en carottes lavées autant que de viande en poids, sans les éplucher, et jetez du choux le plus vert, haché menu. Un oignon doux au litre de bouillon, une grosse poignée de pois chiches ou de châtaignes, de la ventrêche* maigre fumée, effilée mais non désossée, au cinquième de la viande, sel, poivre et blanc de poireau.
NB: * ce n'est pas du porc mais de la saurisserie
Portez à ébullition, écumez le plus gros de quoi monte, puis laissez glouglouter couvert deux heures à petit feu.
Se sert chaud fumant au grand bol, avec une tranche épaisse de pain gris, un grain d'ail cru et 20cl de vin rouge franc pour faire chabrot.
Saint Pierre vous notera dans son grand livre.
Entretemps vous aurez préparé vos cadeaux de bout d'an aux services ancillaires en proportion de leur pouvoir de nuisance. Soyez bon avec le concièrge, le facteur et l'égoutier affecté à votre rue. Sauf le premier, un rien les touche. Si nos forces de l'ordre reviennent à la police de proximité, il vous faudra corrompre adroitement l'ilôtier de petits riens mémorisables. Lui ou Penthouse que vous aurez soi-disant trouvés dans le hall à portée des enfants, un stylo bic à faisceau laser rouge, un jeu de 52 cartes espiègles ou tout simplement une paire de baguettes en cloisonné s'il y a rapport à l'Union française, ça marche, d'expérience.
Les soirées critiques des 24, 25 et 31 décembre, évitez les grandes chaînes de télévision qui vont dégouliner de joie, et sautez sur votre magnétoscope ou lecteur DVD pour des films de guerre, d'amour exotique ou les westerns américains. Mettez un chapeau noir au fond de votre lit, ouvrez les cacahouettes et attaquez le Bushmill ou Jameson patiemment jusqu'à voir distinctement deux chapeaux.
Truc : préparer un demi-litre d'eau plate avant d'aller au lit et mettre le réveil pour l'avaler tout entier au milieu de la période de sommeil ; la barre de fer n'apparaîtra pas au matin.
- Hallelujah par Leonard Cohen -
BONNES FÊTES A TOUS
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J'ignorais votre esprit culinaire, parmi vos talents décidément nombreux.
RépondreSupprimerJe viendrai goûter cette soupe préparée par vous à l'heure pétante !
Pour le reste, ces conseils sont plein de pertinence, et comme ils sont pleins de bonne humeur, ils suffisent presque à eux seuls à franchir le blues !
Joyeux Noël !!!
Reprenez la recette sur votre site du gotha princier, ça donnera eut-être des idées en "haut lieu" ...
RépondreSupprimerJoyeux Noël, Michel.
Merci pour la soupe et le cohen en dessert, ça faisait longtemps !
RépondreSupprimerJoyeux Noel !
Now I've heard there was a secret chord
RépondreSupprimerThat David played, and it pleased the Lord
But you don't really care for music, do you?
It goes like this
The fourth, the fifth
The minor fall, the major lift
The baffled king composing Hallelujah
Hallelujah
Hallelujah
Hallelujah
Hallelujah
Your faith was strong but you needed proof
You saw her bathing on the roof
Her beauty and the moonlight overthrew you
She tied you
To a kitchen chair
She broke your throne, and she cut your hair
And from your lips she drew the Hallelujah
Hallelujah, Hallelujah
Hallelujah, Hallelujah
You say I took the name in vain
I don't even know the name
But if I did, well really, what's it to you?
There's a blaze of light
In every word
It doesn't matter which you heard
The holy or the broken Hallelujah
Hallelujah, Hallelujah
Hallelujah, Hallelujah
I did my best, it wasn't much
I couldn't feel, so I tried to touch
I've told the truth, I didn't come to fool you
And even though
It all went wrong
I'll stand before the Lord of Song
With nothing on my tongue but Hallelujah
Hallelujah, Hallelujah
Hallelujah, Hallelujah
......................
Merci cher Anonyme.
RépondreSupprimerJe n'avais pas vu la contribution littéraire.
Cohen, c'est du lourd !