lundi 16 juin 2008

26ème EPEES

couverture du 26°Plus politique que la livraison précédente, la 26è des Epées a amélioré aussi sa maquette, fini les caractères gris sur fond anthracite, il faut dire que c'était le numéro du pinard littéraire ! La table des matières du 26 est en ligne sur le site de la revue, qui vous paraîtra un peu en décalage par rapport au contenu régulier du décamadaire. La revue est intellectuelle et critique, le site est plébéien et ronchon sans le talent du club éponyme.

Tous les articles sont bons, mais deux m'ont plus intéressé - c'est donc très subjectif.
Sous le titre Aux larmes, citoyennes, Alain Raison démontre (p.25) la régression de la condition féminine sous la Révolution où se déchaîne la misogynie institutionnelle qui survit encore de nos jours jusqu'à nous obliger à créer des lois de parité pour la combattre. Il se fonde sur l'ouvrage de Jean-Clément Martin "La Révolte brisée" publié chez Armand Colin en 2006.

femmes révolutionnaires
L'ouvrage semble exhaustif et non manichéen, ce que lui reprocherait en creux A. Raison quand il dit qu'il "est à regretter que JC Martin n'ait pas cherché des lignes de force dans les conceptions anthropologiques de l'époque". Mais il reconnaît aussi que la Révolution n'était pas un bloc et qu'en cette période troublée les Dames de la Halle hostiles à la Révolution allait à l'office de Noël prier pour Robespierre malade !

Le dossier "Révolution française : une histoire à vif" est une alternative économique au "Livre Noir de la Révolution" à 44€, en attendant qu'il passe en poche.

La réforme de l'Etat - politique de Gribouille (p.7) est une réflexion très utile de Sénac de Meilhan où la gouvernance tient lieu de gouvernement dans la contemplation de l'évaporation du pouvoir. L'incurie distancée du Brejnev pompidolien que fut Chirac, comme les tripatouillages institutionnels pro domo du locataire actuel, dissimulent mal la fusion de l'Etat et de l'Administration, fusion qui ouvre un boulevard à la Bureaucratie d'où que proviennent ses ordres, Bruxelles, Francfort, Londres ou New York voire demain plus loin.

Bureaucratie
On pourrait creuser la vacuité du pouvoir à Paris et se gausser des dévolutions européennes. Meilhan ne tombe pas dans ce travers populiste et s'attache plutôt à signaler le Désordre du pays légal qui est immense.

On trouvera un entretien inédit avec Ernst Nolte (p.46) sur la filiation des révolutions jacobine, russe, mussolinienne et nationale-socialiste. Le fantasme de l'homme pur déraciné de son terroir culturel ancien pour l'engager vers le progrès illimité de sa condition peut se briser sur le refus de chacun à devenir des "individus", pour rester ou redevenir des "personnes". Il se pourrait que les communautés premières se reclassent en "nations de personnes" s'opposant au magma des individus normalisés. « Cela veut dire que des Allemands feront peut-être de meilleurs Français dans un proche futur. Ce serait un nouveau monde qui serait bien loin de celui que la Gauche rêvait pour le futur ».

A signaler aussi une très bonne "lecture" de la Chine (p.14) par André Clapas. Il faudra revenir là-dessus à l'approche des Jeux olympiques.

Le dernier article (p.51) sur le Paris de l'Occupation photographié par André Zucca est celui que je voulais faire sur Royal-Artillerie "contre la bien-pensance des TDC de l'Hôtel de Ville". Amaury Chabert qui le signe, un fils de colonel peut-être, est moins virulent que je ne l'aurais été, mais dit tout quand même.

Petite égratignure : le claviste doit relire ; il y a par endroit des coquilles.

Abonnement à 28€ pour 5 numéros par chèque à l'ordre d'ADPR :
adressé aux ...
EPEES
6 RUE HENRI SAY
92600 ASNIERES



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