C’est au Cart de la rue Emilien Dumas que les Manants du Roi organisent un séminaire pour ne pas dire une retraite, consacrée à l’échec. Un article très complet fait la présentation de cette session 2008 du GLR, le Groupe de Liaison Royaliste : cliquer ici.
J’y ai lu que « les positions des différents courants royalistes se sont incontestablement décrispées ces dernières années et même si quelques tentatives d’actions communes n’ont pas eu le succès espéré, elles ont eu le mérite de permettre la multiplication des contacts et des rencontres. Les jeunes notamment n’épousent plus les querelles de leurs aînés et aspirent à développer les synergies nécessaires ».
Après ce qui s’est passé au siège du Centre royaliste d’Action française et Place des Pyramides, je doute que la décrispation soit intervenue après la session 2007, même si des évènements graves ont eu lieu au Roycoland : mort de Serge de Beketch, mort de Pierre Pujo, jet d’éponge d’Yves-Marie Adeline, etc.
Mais indéniablement se pose la question d’expliquer au fond les causes de « la quasi-inexistence du royalisme dans le paysage politique et médiatique français ». Au-delà des histoires inter-chapelles, cette parthénogenèse continue de la vieille AF, au-delà de la querelle dynastique qui, à mon avis, prend des tours plutôt que ne s’apaise, le problème numéro un est de remettre en marche l’horloge du royalisme qui me semble arrêtée à la mort de Pierre Boutang (1998) pour ne pas remonter plus avant.
Si l’idée monarchique n’a plus que droit de cité dans les caricatures de pouvoir, sa pensée dans sa forme politique épurée, son poids à sec, ne mord pas non plus sur l’Opinion ! Est-ce ce manque d’écho, mesuré dans ses résultats de campagne, qui a découragé le président de l’Alliance royale, trompé par un sondage douteux dans son analyse du spectre politique ? Nous aimerions le savoir.
La propagande est plus que jamais nécessaire, mais il faut tuer le père d’abord car il l’a envahie, par le labeur inlassable et quelque part magnifique des cénacles universitaires savants, mais déconnectés de la réalité politique et peu adroits dans l’action ! Sortie du microcosme monarchiste la relation à Charles Maurras est d’un poids écrasant, non pas tant d'une doctrine politique complètement oubliée du public, sinon mal comprise, mais pour une erreur d’enthousiasme à la fin de sa vie qui lui fit choisir le camp condamné ensuite. Dommage pour la nostalgie, mais la cause royaliste a besoin d’avancer ; les défis sont devant et pas derrière ! Extraire le texte du contexte, disent certains. Je préfèrerais la formule « assimiler complètement le texte et son contexte, en faire une culture intime, et comme aurait pu le dire Edouard Herriot, les oublier dans la construction de toute démonstration ultérieure ».
A refuser cet aggiornamento, on se retrouve dans la situation d’un journal historique de combat détourné vers le commémoratif, qui relie inlassablement l’actualité à une grille de lecture établie il y a près de cent ans, dans un monde qui a fait plus de chemin depuis lors qu’il n’en a parcouru depuis la chute de Constantinople.
Reste la question qui fonde toute l’action du GLR : sommes-nous capables d’unité ? Le mois prochain s’ouvrira donc la 8° session du GLR, et la question est officiellement à son ordre du jour. C’est déjà y répondre.
Je ne crois pas l’unité possible ni suffisante. Dit en passant, pour défendre son champion, il n’est pas exactement utile de dénigrer celui d’autrui puisqu’un jour, comme dans les primaires américaines, il faudra converger tous ensemble vers Reims !
La plus sûre façon de l’obtenir serait que la maison cadette prenne son rang, mais de mon point de vue, au ras du piéton du roi, c’est de notoriété dont la cause royaliste a besoin, et celle-ci peut être obtenue « par tous moyens même médiatiques » pour paraphraser le Martégal. L’unité serait un plus, si elle ne réduit pas une riche diversité, mais au stade d’avancement de ce projet de ré-ensemencement de l’Opinion, elle n’est pas primordiale, et ne mérite pas qu’on y consomme beaucoup d’énergie. C’est aussi un syndrome gaulois que de s’enthousiasmer de l’unité, pour, revenu au village, faire chacun pour soi tout son contraire.
Tant que l’offre monarchiste n’aura pas renversé le mur d’indifférence publique, la démarche d’unité sera prématurée car l’accession restera impossible, sauf dans des démonstrations vaseuses d’arrière-salle auxquelles je ne participe plus depuis longtemps. L’offre doit être résolument modernisée dans son contenu, sa présentation et ses vecteurs. Chacun comprend ce qu’on entend par là.
Pour finir sur une note politique, si la devise proposée « REFONDER LE ROYALISME POUR LIBERER LA FRANCE » cible une déclaration d’indépendance du pays par rapport à l’Union européenne, je crains beaucoup que nous ayons choisi le plus beau combat perdu d’avance de ce nouveau siècle. Mais que sert-il d'espérer s'il s'agit d'entreprendre !
Du 31 juillet au 3 août 2008
8° session du Groupe de liaison royaliste
Le Cart – 31 rue Emilien Dumas
30250 Sommières
8° session du Groupe de liaison royaliste
Le Cart – 31 rue Emilien Dumas
30250 Sommières
Le tarif et le bulletin d’inscription sont attachés à la fin de l’article des Manants du Roi avec tous les moyens d’accès et de contact.
Vive le roi !
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