vendredi 3 octobre 2008

Canards sans tête

GontranQuand vos ministres creusent le déficit budgétaire ; quand la banque centrale européenne lutte contre l'inflation en maintenant son taux de base sans vous entendre ; quand l'Allemagne débine tous vos projets semestriels européens ; quand vous avez perdu les municipales et perdrez sans doute les régionales si vous ne ramenez pas le mode de scrutin à un seul tour ; quand enfin la pauvreté mesurée par l'Insee s'étend en même temps que les riches prennent Easyjet parce que la récession s’annonce et les menace dans leurs avoirs – pas d’argent, tous en Suisse - ;
... comment exister encore dans cette fonction putassière qu'est devenue la présidence de la République ?
Dévolue à des psychodwarfs ainsi que le crache Beppe Grillo dans sa croisade chlorhydrique du Vaffanculo Day, vous vous berlusconisez et parlez avec les mains ; vous vous consacrez à l'inutile en réglant la force du vent médiatique dérivé des sondages ; jamais pris de court, vous noyez vos contempteurs sous les discours et vos médias revendent aux gogos la magie du Verbe !...

M. Sarkozy se lance dans la refondation du capitalisme continental ! Un peu démesuré comme challenge, mais bon, il n'a plus que 90 jours pour faire Grand. La Deutschland AG et son kanzler prussien ont assez de patience pour tenir jusqu'à Noël. Après, le couple présidentiel le plus mauve de l'Ouest fera la noce aux Bahamas ! Et les affaires sérieuses reprendront ici sous les auspices de la meilleure colonie allemande : la Tchéquie, qui prend le manche de l’UE au premier janvier. Chamberlain était extra-lucide !

L'affaire sera donc réglée demain dans la réunion à Paris du "G7 à quatre", plus le patron de la BCE, le président de l'Euroland et l'ineffable président portugais de la Commission qui n'en rate aucune car il est en campagne. Ça fait 7 ! Le réflexe étatique français, « mettons 330 milliards dans une corbeille où viendront puiser les amis du pouvoir défaits par les subprimes ! » n'est pas du goût des pays du Nord. Ceux-ci font de réels efforts de management sur leurs comptes publics, persuadés que cet argent dont la gestion leur est confiée à bail, ne leur appartient pas. Saine persuasion à cent lieues de la conscience professionnelle des dirigeants français qui claquent nos impôts sous l'impulsion de leurs caprices, à tel point que nos partenaires européens commencent à avoir peur de nous, et qu’il est fort probable qu’ils se rangent derrière l’Allemagne et son orthodoxie rigide (c’est un pléonasme).
L’Europe sérieuse va-t-elle finir en IV° Reich ? On verra bien !

PicsouAvant clôture, et après 400 millions de largesses à un homme d'affaires méritant victime des banques socialistes, l'Etat achète pour un milliard des actions Dexia parce que ses filiales spéculatives ont fondu les plombs et y enfourne la Caisse des Dépôts pour deux fois plus ; l'Etat rachète derrière ses investisseurs institutionnels 30000 logements sur plan aux amis promoteurs du pouvoir pour les revendre aux pauvres, lesquels seront peut-être pris à la gorge rapidement pour assurer les mensualités si le temps se couvre ; auquel cas la Poste, les caisses d'épargne, et au sens large la « mutualité », se substitueront aux malheureux pour joindre leurs deux bouts. C'est le schéma américain ... : "signez, nous nous chargeons du reste !". On connaît la fin du film !
Le libéral mal assumé Sarkozy, ancien chef de la police un peu juste en substrat culturel, s'essaie à la social-démocratie, et tous comptes faits – ils sont vides -, lâche la "gouvernance" promue par nous en Afrique et en Papouasie, pour verser dans la redistribution marxiste à crédit, qu'il y ait encore quelque chose à distribuer ou point. Le jour-même où l’Insee prédit la récession, ces messieurs les locataires du pouvoir déploient sur les PME (qui n’ont encore rien demandé) 22 milliards confisqués sur les Codevi et livrets d’épargne populaire (détails dans la Pravda). On trouvera aussi les fonds indispensables à la rénovation des colonnes-pissoires de Buren (5 millions) que je croyais benoîtement financées sur la Prime de Noël des sans-travail déclaré ! Tout est possible dès que le tabou de l’Epargne inviolable est violé !

colonnes de B.
La compulsion répartitive est telle que la région Ile-de-France déboutée par le secrétaire d’Etat Blanc de son projet pariphérique, vient d'accorder la gratuité des transports publics aux "bénéficiaires" de certains minima sociaux, soit 60000 personnes de plus que les 400000 Rmistes déjà transportés à l'œil : 460000 voyageurs susceptibles d'encombrer les rames juste pour la ballade ou la manche !

Il y a comme une fin de règne dans l'air.
Les canards sans tête qui ne s'envoleront plus, faute de crédits, courent dans les palais dorés et réclament à la fois de la morale et des bouées. L'Etat voulant tout faire, il sera le premier dénoncé pour incompétence sinon même bidouillages inéthiques si la situation économique se détériore encore. Et le Français n'aime rien tant que la lanterne quand ça va mal ! Ce n'est jamais la faute de l'individu citoyen, égalisé, libre et fraternel, mais celle du régime, de la marquise, des accaparateurs, fourriers et munitionnaires qui grèvent la Bête. La faute de l'autre en face ! Changez les institutions, le neuf sera plus beau et nous serons tous riches, et mon salaud de voisin de fonctionnaire devra me vendre sa maison pour rien.

Ce peuple, dont la fine fleur fut alignée au cordeau sous des croix blanches par deux fois il y a 70 et 90 ans, n'est tout simplement pas mature pour accepter d'être baladé de telle manière et mis en coupe réglée si bas, sans autre forme de rouspétance que les blogues d'humeur, les caricatures de zinc et les éructations parlementaires des jours à questions.

Demain sera une autre annonce pour l'effet produit, une autre largesse aux corporations, une autre menace sur les corporatismes, une autre reculade précipitée (les RG du Rhône qui compte les fonctionnaires à risque, sont désavoués aussitôt découverts) ; une autre caresse, une autre gifle ; l'important est qu'il se passe toujours quelque chose aux Galeries élyséennes car une nouvelle chasse l'autre. Le président qui s'occupe de tout et des "copains d'abord" lance maintenant les Etats Généraux de la Presse. Le Grenelle de la propagande ? Comment faire lire la Pravda au citoyen en lui faisant payer la désinformation quotidienne, parce qu’il n'y croit pas s'il ne sort pas ses sous !

DonaldEt le couillon de base de broder sans comprendre qu'il n'y a ni agenda ni complot derrière toute cette agitation. Comme le dirait mieux que moi Alain Souchon : « Et si les greniers du pouvoir étaient vides ? », vides d'idées et de projections à long terme, vides de programme tout simplement, à l'insu des promesses électorales de plein gré. Le réflexe répété souvent cette année : "à idée nouvelle, taxe nouvelle", laisse croire qu'il n'y a aucun plan directeur dans les cabinets ; savoir que tous les clignotants sont rouges leur suffit déjà bien. On gère boutique, 9h-midi/14h-19h. A fonction éphémère, politique de l'instant, et quand ça tourne mal, précipitation des happy few à s'établir socialement, jouir vite et bien (surtout à 80 ans face au palais du Luxembourg !), laisser à la dernière minute un nom dans l'Histoire, même dans la petite, en se hissant sur la pointe des pieds pour faire la toise, sur des chaussures ressemelées. C'est si court cinq ans, qu'on voit déjà la fin de l'épisode !
Le régime nous fait la démonstration de son incapacité à régler les tempêtes, c’est un système de beau temps. Il existe autre chose …

Au suivant ! ... au suivant ! ... au suivant !


Si l'article vous a plu ou déplu, vous pouvez aussi le faire suivre à un ami en cliquant sur la petite enveloppe ci-dessous :

4 commentaires:

  1. Je me permets de corriger ...
    Les 22 milliards ne sont exactement destinés aux PME mais aux banques qui financent les PME.
    Il se pourrait bien que les PME soient le rideau de fumée qui masque le renflouement de banques asséchées.

    RépondreSupprimer
  2. Carignano a de gros doutes sur son blogue quant à la destination concrète de cette facilité "PME" et pose la question perverse :
    Pourquoi vingt-deux milliards, et pas 10, 15 ou 20
    Cliquez ici

    RépondreSupprimer
  3. Contrairement aux clameurs victorieuses s'échappant des fenêtres de l'Elysée, le G4 a retoqué les demandes françaises que ce soit l'assouplissement des règles de Maastricht ou la constitution d'un trésor de guerre à la disposition de tous.
    La désinformation fait rage.

    Dépêche AFP à lire jusqu'au bout

    RépondreSupprimer
  4. Ca m'étonnait que la Chancellerie, l'Eurogroup et la BCE se soient couchés...
    En fait il n'y a pas de communiqué commun final mais chacun a exposé "la bonne entente générale". Ca ou rien c'est pareil ...

    RépondreSupprimer

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.

Les plus consultés

Compteur de clics (actif)