vendredi 17 octobre 2008

Collège Kléber Haedens

J'ai toujours eu une affection particulière pour Kléber Haedens (1913-1976), le cinquième houzard de l'apocalypse nationaliste.
Après le journaliste et le critique, j'avais commencé le romancier et l'essayiste par la fin - relire Adios chez Grasset - et n'eus de cesse de remonter son chemin rugbystique et littéraire jusqu'à l'embut de départ.
Ecrivain élégant, fidèle et puissant, il laissera dans la mémoire des lettres d'abord son Histoire de la Littérature française. Il était aussi "perdu d'afición" ce qui ne gâche rien.
Dans un billet d'avril 2006, j'anticipais le 30ème anniversaire de sa mort pour permettre aux lecteurs de ce blogue de chercher un de ses ouvrages chez les bouquinistes d'ici là. Bref rappel :

« Kléber Haedens est né en décembre 1913 à Equeurdreville près de Cherbourg dans la famille d'un militaire de carrière. Papa était officier d'artillerie. Cela lui permet d'entrer en 1927 au prytanée de La Flèche en classe de quatrième. Elève atypique, il dédaigne les sciences et préfère nettement les lettres et le rugby, nous dit la mémoire de l'école. Il y apprend néanmoins la rigueur et gagne son côté physique. Mais il diverge vers une école de commerce (Bordeaux) et fort en chiffres, ... change à nouveau de direction en entrant au journal Les Ecoutes. La guerre survient, replié à Lyon, il écrit dans l'Action Française, Présent, l'Alerte, Idée, et Compagnons. Après la guerre, il monte à Paris et s'adonnera à la critique littéraire, le reportage et les lettres. Il fondera et dirigera lui-même Le Magasin du Spectacle, revue mensuelle de théâtre et cinéma. Avec toujours un amour profond du rugby et une révérence marquée pour William Webb Ellis, son prophète en Ovalie. »
Tout le billet ici.
On devrait l'honorer.

aneMais non ! Dans le ramas de battus qu'abrite le MODEM, il est des jean-de-la-lune sans talent qui jalousent la gloire des morts jusqu'à agiter le "dis moi qui tu aimes" pour juger au fond : un conseiller municipal battu de La Garenne-Colombes souffre d'érection mentale depuis que son maire, enfin ce n'est pas le sien puisqu'il est dans l'opposition municipale mais sans doute un redoutable faussaire à la solde du cabinet noir de l'Elysée, a décidé de donner le nom de Kléber Haedens au nouveau collège de la ville. N'étant parvenu à défaire démocratiquement la majorité du conseil municipal sur ce point, le conseiller Modem qui jauge la légitimité d'un vote à son résultat, interpelle par courrier tous les conseillers généraux du département des Hauts-de-Seine sur cette grave bavure a-républicaine dès lors que les collèges sont sous la coupe des départements.
Kléber Haedens serait un auteur de “la mouvance maurrassienne, nationaliste et royaliste” (sans blague !); il a "côtoyé des amis qui, pour la plupart, n'ont pas eu un rôle exemplaire pendant la Seconde Guerre mondiale" (on veut des noms !) et a écrit dans un journal de Xavier Vallat, ex-commissaire aux questions juives de l'Etat Français, Aspect de la France. D'accord, Vallat n'était pas le meilleur choix pour le blanchissage de l'AF.

Ça fait petit joueur, mais il faut bien exister d'une façon ou l'autre en politique : avec un pinceau à la queue il nous ferait bien un second « Coucher de soleil sur l'Adriatique », le bougre ! En place de Belgique devant tout le monde !
Il faut dire à la décharge de l'hurluberlu garennois que le maire, chef des urgences à l'hôpital Beaujon, a le mauvais goût de faire campagne de médecin militaire en Afghanistan et s'en vante, ce qui n'est pas vraiment tendance.

Pr JuvinEn plus, ce dangereux activiste de la cause sarkozienne promeut "des gens qui n'ont eu que le tort d'être des écrivains de droite au temps de Sartre" et persiste dans des lectures saines : Les hommes de bonne volonté de Jules Romains, Les silences du colonel Bramble d'André Maurois, Journal d'un attaché d'ambassade de Paul Morand, L'orage approche de Winston Churchill ; il ne semble pas connaître les littérateurs obscurs ni les dogmes moisis des petits maîtres de la gauche plurieuse, et affiche en bibliothèque des Haedens, Bourbon-Busset, Romilly, Murakami, Némirovsky, bref, il aime les textes ! Comment peut-il cumuler plusieurs vies - il est aussi conseiller général et membre de la fondation Alzheimer - alors que le conseiller de deuxième classe Boronali ne parvient même pas à assouvir la moitié de la sienne ! Le maire carbure-t-il au Maurras comme Guaino ? Peut-être lit-il du Raspail aux waters !

M. Juvin, tient un blogue qui nous dit tout. Courez-y et sauvez¹ le collège Kléber Haedens dès fois que de moins vaillants se couchent sous les cris du "politiquement rentable".


Note (1): 25.10.08 - Le Conseil Général des Hauts de Seine, arbitre en dernier ressort, a entériné le choix du Conseil municipal de La Garenne-Colombes. L'incident est clos.


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