jeudi 20 novembre 2008

Blackie Jolly Roger

pavillon pirate brodéLa marine indienne s'est offert un bateau-mère pirate si l'on en croit les nouvelles de la profession. La frégate Talbar (destroyer de 4000T de la classe Talwar des Baltiysky Shipyards de St Petersbourg ) a proprement incendié hier un faux cargo servant de base au large pour les vedettes rapides des pirates somaliens. L'amirauté indienne ne fait pas dans la métaphysique et ne mentionne aucun rescapé (ils ont sans doute échappé au brasier dans les speedboats). Excédée par l'attaque de ses navires marchands, l'Inde est entrée sur zone au début du mois et n'attend plus de bénédiction d'aucune autorité (ce terme fait sourire) supranationale et ne négocie pas non plus de coalition, elle tire !

Il est temps que la Corne d'Afrique soit très simplement pacifiée au canon, avec ou sans aval des plumitifs de l'OMI et de l'ONU ! Les armateurs qui jusqu'à il y a peu n'ont vu que des conférences et peu d'actions estiment que la plaisanterie a assez duré : plus de 90 bateaux ont été attaqués cette année par les pirates au large de la Corne, une quarantaine capturés, et une quinzaine sont encore séquestrés en attente de rançon. La prise du tanker séoudien (de 1000 pieds) Sirius Star est un gigantesque pied-de-nez à Big Bizness - 25 millions de rançon - à moins que les affreux ne soient armés par les Lloyds.

frégate indienne
Si les accès au territoire somalien sont compliqués par l'anarchie qui y règne, par le chantage islamiste d'intermédiation et par le surarmement des groupes de tacticals - on ne va pas napalmiser tous les villages mixtes - il en va tout autrement en mer. Les informations qui circulent (assez peu d'ailleurs) sur la situation du Golfe d'Aden signalaient deux bateaux-mères croisant au large. Si l'information est vérifiée il n'en resterait plus qu'un, avant du moins que les pirates n'en arment un nouveau, tant ils disposent aujourd'hui de monnaie accumulée par le rançonnement.

Naïfs impénitents, nous pensions que les satellites qui lisent nos plaques d'immatriculation avant de nous envoyer le drone tueur, fixeraient facilement la position du bateau-mère avant de lui adresser les bons vœux d'Exocet & Cie. Il semblerait qu'on nous ait menti à l'insu de notre plein gré et que l'argent de l'armement ait été dépensé en conjectures des think-tanks, réunions de contre-amiraux, conférences de sous-ministres, escorts de soirée-étape, fromage et dessert. L'amiral Michael Mullen de la US Navy n'est pas inquiet, pour sa carrière : « ils sont bien armés et tactiquement ils sont très bons ».

carte AIE de circulation du pétrole
La carte ci-dessus publiée par l'Agence Internationale de l'Energie (et signalée par 5YL) nous fait comprendre que la gêne occasionnée il y a quelques années par des pêcheurs affamés sur lesquels on hésitait à tirer, a fait place à une stratégie globale de déstabilisation. Pour attaquer un petit cargo de grains du Programme Alimentaire Mondial à 10 milles des côtes il faut avoir deux Mercury en bon état, de l'essence décantée, 2 kalashnikov et 2 RPG. Ça se trouve au bazar local. Pour attaquer un super-tanker de 300.000T à 450 milles du Kenya, il faut une organisation dotée de moyens d'acquisition de cibles, des systèmes de navigation et communication, un code de discipline, etc... les pêcheurs ne sont plus des pêcheurs, mais des marins entraînés ! Les pions de Quelque Chose qui les dépasse.

Curieusement, les "explicateurs" patentés détournent le problème de sécurité maritime en accusant la carence de l'Occident à reconstruire la Somalie, faute qui aurait favorisé les fermentations nauséabondes islamistes récupérées par al-Qaïda (La Base) et ses franchises locales. Sans qu'on nous le dise encore, mais d'ici dimanche ce sera fait, la précaution maritime devrait être doublée d'une pacification visant à découpler les Tribunaux Islamiques de La Base, et concomitamment à déployer une force de police interafricaine motorisée remplaçant l'armée chrétienne blindée d'Ethiopie qui "fait tache" dans le croissant vert. Quelques centaines de millions de dollars plus loin, le pays aura été reconstruit, les petites filles de 13 ans ne seront plus lapidées au stade de foot le vendredi, elles iront à l'école de couture avant de se marier à 14, et les petits garçons iront à la madrasa, financée par l'Arabie séoudite, pour y apprendre le coran par cœur, que le coran, tout le coran, et devenir de vrais nuls ... Pour atteindre à ce paradis, il faudrait donc "négocier"...
... avec les islamistes, bien sûr ! Les mêmes qui diffusent une haine incandescente de l'Occident ; ceux avec qui nous prendrons langue au Pakistan pour sortir du bourbier.
... et payer ; mais quel fabuleux retour sur investissement à attendre !

Quoiqu'en pensent les dhimmis tiermondains, c'est la démarche maritime de force la vraie réponse, tant du moins qu'elle est exécutée brutalement de manière exemplaire comme vient de nous le montrer l'Inde. A cet effet, il est de bon augure que l'escadre européenne soit commandée par l'Amirauté britannique qui n'a pas les tiédeurs compréhensives du Quai d'Orsay et ne demandera pas au coup par coup l'autorisation de tir au cabinet noir de l'Elysée. Les Anglais ont aussi une certaine fierté de l'arme. On peut raisonnablement croire que de couler systématiquement les unités pirates refroidira le goût de l'aventure bien compréhensible de paysans désœuvrés par la rigueur des temps, à peu de frais.

salve de cuirassé
Dans le futur, quand les eaux du Golfe d'Aden auront été désinfectées et si la solidarité de la communauté internationale n'a pas été liquéfiée par la crise mondiale, il faudra bien commencer à s'inquiéter sérieusement de l'Afrique, en mettant tout, absolument tout, sur la table.



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2 commentaires:

  1. La base répressive est dans la Convention suave
    de 1988 révisée 2005. Elle permet la capture légale des pirates et leur inculpation, tout en leur évitant la pendaison au mat de misaine.

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  2. On découvre aujourd'hui que le bateau-mère était un chalutier thaï capturé par les pirates et qui croisait avec 2 speedboats amarrés. La méprise était possible, mais les braves pêcheurs sont morts.
    Seule consolation du pacha indien, il avait fait les sommations d'usage pour monter inspecter le bateau suspect et fut menacé ouvertement de tirs de roquettes contre sa frégate.

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