Dernier jour de la présidence française de l'Union européenne, consacré à la guerre extérieure. Le semestre va clôturer notre gloire planétaire - M. Sarkozy est troisième à la distribution des prix de Time Magazine - sur un appel urgent à cesser le feu à Gaza. Donc, réunion des ministres d'Europe à 18h30 au Quai d'Orsay, qui nous fait savoir que « notre priorité immédiate est l'arrêt des violences et le retour à la trêve », ...réunion suivie d'un gueuleton d'adieu. Pour faire quoi est bien la question ...
Des trois partenaires en conflit, aucun ne veut de paix sauf à ses conditions, évidemment irréconciliables. Des sponsors qui financent la dispute sous couvert de rabibochage, aucun n'est capable de forcer les trois, ni de converger sur une pression synchronisée. Le Hamas s'appuie sur l'Iran, la Syrie et les fondations wahhabites de la péninsule arabique ; le Fatah a la sympathie de tout le monde s'il n'exige rien et reçoit pour cela les fonds de l'Union européenne qu'il redistribue ... en Suisse ; Israël est le 51ème "Etat de l'Union" et bénéficie du soutien total de l'Amérique juive et baptiste dès qu'il parvient à instrumentaliser le terrorisme de ses adversaires.
Deux spectateurs s'inquiètent plus que d'autres : L'Egypte et la Jordanie ne peuvent ni cautionner la pluie de roquettes palestiniennes sur le territoire reconnu d'Israël, ni les dommages collatéraux subis par les populations civiles de leur race, forcément impliquées dans le conflit par la fâcheuse habitude des guerriers à se planquer dans les jupes des femmes !
L'année 2008 devait être celle de l'aboutissement du processus d'Annapolis (27.11.2007). Le Premier ministre israélien Ehud Olmert s'était déclaré prêt à un « compromis douloureux » pour parvenir à la paix, et le président de l'autorité palestiniennne Abou Mazen avait parlé d'une opportunité qui « ne se répéterait pas » : caricature du horsetrading !
Sur le billard à trois bandes, le Hamas qui ne pouvait être convoqué à l'Ecole Navale l'an dernier dès lors qu'il prône l'incinération d'Israël et le menace officiellement d'attaquer avec ses kamikazes (des gamins pour la plupart), a tout fait pour briser une éventuelle sortie de crise à l'issue du délai imparti, malgré les doutes exprimés publiquement par le négociateur palestinien Ahmed Qoreï qui n'y croyait pas lui-même il y a 15 jours.
Israël ne veut pas démanteler les quatre blocs de colonies qui tiennent les captages d'eau de Cisjordanie, ne peut pas mettre sur la table le tabou de Jérusalem (Titus 0070) et dans une politique au jour le jour digne des boutiquiers du Sentier¹, laisse pourrir la situation en espérant que la putréfaction ne touche que les Arabes ! L'attitude palestinienne est symétrique et s'y ajoute le retour des exilés de 48.
Que veut faire ce soir le ministre Kouchner ? Appuyer son injonction à rompre les chiens d'un transfert d'argent vers les comptes poreux de l'Autorité palestinienne, voire même de payer le Hamas pour qu'on l'exfiltre de Gaza avant que Tsahal ne les pende par les glaouis ! Il aurait raison puisque les dirigeants palestiniens n'attendent que des crédits, pas des contraintes. Quant à lui, Israël n'attend que l'exode de ses adversaires, qu'il réimportera ensuite comme main d'œuvre corvéable à merci. L'Egypte l'a très bien vu qui ferme sa frontière blindée.
Et ça fait 15 ans (accords d'Oslo le 13.09.93) que dure ce cirque. La dernière représentation finira sur la mort du dernier enfant palestinien lancé comme une boule dans le jeu de quilles diplomatiques.
Qu'allons-nous faire, Monsieur Kouchner, dans cette galère barbaresque ? A moins de déclarer la guerre à Israël (humour), je ne vois pas d'effet plus que médiatique ; mais puisque c'est cela qui compte sans doute pour passer à l'Histoire ...!
Note (1) : je suis médisant car les familles juives du Sentier ont bonne réputation en affaires et en mœurs extra-bancaires, sauf dans le milieu chinois bien sûr qui les jalouse.
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Le gouvernement Olmert (rien à voir avec les Simpson) a envoyé bouler le french doctor et sa trêve impossible. Derrière le motif technique (voir les dépêches d'agences), il est vraisemblable que ce bouffon empathique n'est plus entendu nulle part ailleurs que Rive Gauche !
RépondreSupprimerNous passons pour des merdes !
Les 30 secondes consacrées par BFMTV à l'évènement hier soir, montraient M. Kouchner à la salle de conférence, renversé sur sa chaise et secoué de rires irrépressibles !
RépondreSupprimerQuelle image du Quai ! Quel chic !