lundi 29 décembre 2008

Salaud d'automobiliste !

dessin Chappatte
Le capitalisme de marché se purge automatiquement dès lors que les Etats ne contrent pas cette auto-médication par un acharnement thérapeutique visant à préserver les secteurs obsolètes. C'est le cas de l'industrie automobile complètement dépassée par les évolutions planétaires, tant celle de la démographie globale que celle des ressources énergétiques. A propager l'american way of life au monde entier, il faut conquérir une seconde planète exploitable au profit de la première, sans traîner en route. L'infarctus financier et économique actuel retarde l'aventure spatiale de mise en valeur du cosmos, mais pas les objectifs de "niveaux de vie" de l'espèce humaine qui persiste à vouloir dévorer son propre milieu au meilleur motif possible, celui de son irrésistible expansion. Le Créateur aura-t-il la sagesse de balancer une douzaine de bombes thermonucléaires pour améliorer l'arithmétique de l'Evolution ? Revenons à l'auto ...

SmartLes gens ne sont pas encore réellement privés d'argent, mais ils n'achètent plus de voitures neuves. Aux Etats-Unis on accuse l'étranglement du crédit, mais en Europe on n'ose trop dire et pour cause : le pigeon-conducteur vient de mettre en balance l'usage qu'il tire d'un véhicule à lui et les contraintes et vexations de tous ordres qu'on lui impose à ce titre, pour conclure au double racket public et professionnel. Droits et taxes, amendes, points de permis, parcmètres, primes d'assurance démesurées, obligations de toutes sortes, verrous techniques des fabricants, contrôles, culpabilisation par les médias,... raz le bol ! La vieille caisse durera jusqu'à l'embellie et tant pis pour les pneus lisses et le nouveau GPS qui dit "papa-maman" en vous brossant les dents sur le trajet-travail !

GhosnSi les constructeurs français ont souvent tiré la sonnette d'alarme à l'occasion de nouveaux décrets contraignant l'automobiliste à sortir encore et toujours son portefeuille, ils ont agi surtout en bons capitalistes privilégiant le résultat d'exploitation qui dégage du dividende pour leurs actionnaires en laissant de côté quelques restes pour la recherche et développement ; du moins la vraie ! Le pouvoir a été donné aux "cost-killers" comme Carlos Ghosn, mais à l'évidence ils ne sont pas au niveau de l'enjeu : sorti du mécano industriel où ils excellent, ils n'innovent pas. Renault n'a fait qu'améliorer ses marges mais n'a rien lancé de significatif sous la houlette de ce génie cosmopolite. Pire, ses voitures sont douteuses en fiabilité et ne passent qu'au tarif, encore que certains concurrents comme VW aient décidé de lui tailler des croupières sur le premier segment d'accès. On peut en dire autant de Christian Streiff de PSA. Si Automobiles Citroën arrive à se démarquer de sa concurrence, Automobiles Peugeot rame derrière les tendances du marché depuis dix ans et jette un SUV japonais en concessions au moment où ce segment glouton en carburant se rétracte.
StreiffOn se plait à se souvenir des anciens : le marché automobile attendait-il en 1956 une voiture tout hydraulique profilée comme une raie manta capable de soutenir des trajets de mille kilomètres dans le confort ? Ce fut la DS Citroën ! La même marque produisait à côté d'elle un véhicule économique, véritable nid d'astuces techniques, qui motorisa après la guerre tout le pays en attendant que l'épargne des ménages se reconstitue : la 2cv.
Les créateurs n'ont pas disparu, il en sort régulièrement dans les pages techniques de la presse spécialisée ou régionale, mais les constructeurs en place tiennent le milieu de la fabrication, la fonderie, les approvisionnements primaires, la sous-traitance, les normes et les réseaux de distribution ; et s'ils font tourner des bureaux d'études, on attend toujours que leurs chercheurs trouvent ! Si leurs usines de production sont fermées ces semaines-ci faute de places sur parc, les bureaux devraient être déhiérarchisés, dégraissés des executives et passés au 3x8 ! On en est loin, ... tous au ski !

wagonerDans le même espace de temps que celui de l'histoire automobile, nous avons vu l'évolution de l'industrie musicale : sommes passés du cylindre de gramophone au disque de cire, puis au microsillon de bakélite, vinyle, puis au ruban magnétique en réa et cassette, ensuite au compact disc, puis VCD et maintenant au DVD. Ce dernier est menacé par le téléchargement quasi-instantané d'une séquence numérique électronique depuis le stock central mondial directement au lecteur final. Tout le monde s'est adapté malgré les cris des positions établies et les jobs ont suivi.
Il serait temps que les géants de l'automobile comprennent qu'un temps est révolu. Le discours de Rick Wagoner du 4 décembre 2008 au Sénat des Etats-Unis est riche ... d'aveux : le voici en version GM sous format .pdf en cliquant ici.

Il faut faire innover les ingénieurs au lieu de céder à la facilité de taper dans la caisse des contribuables, en même temps qu'on méprise les automobilistes. Ce sont les mêmes ! Et c'est bien là que réside le "foutage de gueule géant":
Le consommateur rechigne-t-il à acheter des voitures dont les deux-tiers des fonctions ne lui servent à rien d'essentiel ? Qu'à cela ne tienne, on va le taxer et ce qu'il ne donnera pas volontairement, on le lui extorquera d'une manière ou l'autre, et s'il rechigne encore, on mettra la survie des mammouths au débit de ses enfants à naître. Salaud d'automobiliste ! L'Etat va s'en occuper sérieusement car ses commanditaires paniquent !


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