Or depuis les émeutes tibétaines du printemps dernier, la France qui se revendique "patrie des droits de l'homme", titre qui coûte cent fois plus qu'il ne rapporte et qu'on nous abandonne bien volontiers, est dans l'alidade populaire.
Aux échauffements imprudents du ministre tiersmondain Kouchner qui n'allait pas laisser Lhassa sous le feu des canons impériaux, succéda la bévue du ministre de la police Alliot-Marie qui s'est laissée embringuer dans une délégation de sécurisation du parcours de la flamme olympique aux nervis trotteurs de l'organisateur, complètement incompétents. Mais, pays hôte, elle porta le chapeau !...
Jamais en mal de postures, le petit reître déclara alors qu'il "conditionnerait" sa présence à la cérémonie d'ouverture des JO à l'ouverture de négociations entre les nationalistes tibétains et le pouvoir légal chinois ! De quoi je me mêle ?
Malgré le boycott des enseignes Carrefour en Chine - facilement organisé par le mépris affiché de la société pour ses employés - le président franco-européen vint à Canossa-Pékin bien que les négociations n'aient rien donné, les Chinois n'ayant jamais envisagé qu'il puisse en être autrement puisque l'UE a trop d'intérêts en jeu en Chine, l'Allemagne tout particulièrement.
La diplomatie est comme les échecs : n'y peut jouer que celui qui voit deux coups d'avance. Notre président sait le nain jaune, les petits chevaux ou le monopoly, mais les échecs pas vraiment. Quand les moines attaquèrent la communauté han de Lhassa, nous n'avions certainement pas à nous taire mais à bien séparer la brutalité de la répression, la revendication identitaire et l'irrédentisme tibétain ; sachant - ou alors il faut changer de métier - que les Chinois nous pousseraient à l'amalgame entre ces trois volets de la Question qui fâche Richard Gere. Au lieu de quoi des apprentis sans brevet sont partis dans le fondu enchaîné à la remorque de l'agent Ménard chez RSF. Le piège à c... était dès lors armé par ceux-là mêmes qu'il attendait dans ses mâchoires.
Les négociations pour rire traitaient le volet identitaire et la profondeur d'empreinte des bottes célestes. Risible, Lhassa est déjà sinisée et la marée han gravit l'Himalaya par trains complets : les autochtones deviendront à vingt ans d'ici une minorité protégée comme les Miao, les Daï, les Zhuang, les Baï et cinquante autres ... qui d'ailleurs, à l'exception des Ouigours, ne s'en plaignent pas. M. Sarkozy est-il déjà lassé du gouvernement de la petite France pour s'intéresser d'aussi près à celui de l'Empire du Milieu ?
La communauté internationale dans son organisation suprême, l'ONU, reconnaît la souveraineté historique chinoise sur tout le piémont oriental de l'Himalaya. Il en a cuit aux Indiens d'envoyer des géomètres arpenter les glaciers en 1962.
Quand les émeutes éclatèrent en mars dernier, cette reconnaissance fut implicitement renouvelée par la déclaration du secrétaire général Ban Ki-moon qui exhortait les autorités chinoises à faire preuve de retenue, expression qui en reconnaît la légalité. La question ne fut pas débattue au Conseil de sécurité dont le président russe de l'époque, Tchourkine, déclara que le sujet ne relevait "clairement pas" de la compétence de l'exécutif onusien.
Notre président hyperactif veut-il tenir son rang ou se saisir du gouvernement du Monde ? Pour les Chinois, il ne le tient pas et ils ne ratent aucune occasion de lui faire perdre la face. Annulation du XI° sommet sino-européen de Lyon, du sommet franco-chinois qui devait le suivre, exécution du pseudo-espion Wo le jour de l'ouverture de la session sino-européenne des droits de l'homme à Bruxelles, et aujourd'hui menaces claires de rupture des relations commerciales suite au voyage de Gdansk.
Alors j'ai demandé à mes amis chinois de m'expliquer leur point de vue. C'est assez inattendu :
En cause Carla Bruni et le séisme de Wenchuan du 12 mai.
Le public chinois n'a pas ressenti de compassion sincère de la part des Occidentaux, et des Français en particulier qui avaient tenu la vedette à leurs dépens sur les écrans patriotiques de la CCTV ; sans doute parce que la monstruosité de l'évènement concentrait l'attention des téléspectateurs sur les efforts de l'Armée populaire (qui a été remarquable) et sur ceux des volontaires de la protection civile. Malgré la forte mobilisation des postes diplomatiques français en Chine, qui ont saisi l'occasion de recoudre le drap, la contribution de Paris à un seul million d'euros (dont nous avons décompté 380.000€ de produits de première nécessité) a été prise pour un don à la vente de charité du coin ! Même le Maroc a fait plus que nous ; l'Italie a envoyé 1,5 million d'euros en cash dès les premiers jours. Les pays riches ont donné de 10 à 40 fois autant chacun. Nous ne pouvions peut-être pas en faire beaucoup plus du fait que la Chine avait freiné notre parade sur le théâtre humanitaire, mais le million faisait vraiment petit rapporté à l'ensemble des besoins ressentis.
Selon le ministère des Affaires civiles, les donateurs chinois et étrangers ont accordé jusqu'au 25 novembre 2008 environ 75,2 milliards de RMB de dons en espèces et en matériel, pour les secours et la reconstruction. Au 30 novembre 2008, ont été envoyés aux régions sinistrées 24,3 milliards de RMB en argent liquide et 94,6 milliards en matériel. Le RMB yuan vaut aujourd'hui 11,50¢ : le don français fait 8.696.000 RMB : l'adjectif qualificatif des Chinois est "petit air", traduction : peigne-cul.
Les Chinois sont des gens réservés en public et attachés à l'étiquette de leur classe sociale. En privé ils se déboutonnent, et pas seulement dans les "maisons de thé". Mais ils ont fait leur, avant même la guerre des Gaules, la devise fameusement hypocrite : « La femme de Caesar ne doit pas être soupçonnée ». Vae Victis, la troisième épouse de notre président a été offerte dans son plus simple appareil aux enchères de Christie's New York par le truchement d'une photo de Michel Comte partie à 91.000$ dans la poche d'un collectionneur ...... chinois !
A circulé aussi une autre photo très impolie : M. le président de la République française, l'air excédé, le portable dans la main et offrant ses semelles à ses interlocuteurs - le comble de la grossièreté en Asie - parmi lesquels le Premier ministre Wen Jiabao qui apparemment le prend au moment pour le parfait barbare.
Il n'en fallait pas beaucoup plus pour que le locataire de l'Elysée soit reclassé à l'étage des incongruités diplomatiques éphémères et que les gants soient superflus. Cette coalition d'impairs et pas de clerc nous prouve, s'il en était encore besoin, l'intérêt de confier nos destinées à un chef d'Etat de métier.
Reste que la Chine nous vend bien plus qu'elle ne nous achète et que nous serions stupides de ne pas répondre à toute obstruction de nos exportations par l'embargo de produits chinois, embargo que nous devrions tenter d'élargir à tout le Marché commun. Si nous ne pouvons pas déclarer une juste guerre de représailles (le CDG sort d'IPER cette semaine :) parce qu'ils sont trop loin, les salauds ; eux non plus !
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