mercredi 17 décembre 2008

Déclaration de Québec

abou dioufLa francophonie a tenu son XII° sommet à Québec au mois d'octobre lors des fêtes du 400°anniversaire de la fondation de la ville. Il a accouché d'une déclaration dite Déclaration de Québec que je vous invite à parcourir en cliquant ici. Ça vaut la peine. J'en retiens la réaffirmation de l'usage du français dans les enceintes de pouvoir, par l'application effective du "Vade-mecum relatif à l’usage de la langue française dans les organisations internationales" publié lors du XI° sommet de Bucarest. Les articles 10 à 15 sont décisifs : ...

[...]
Nous nous engageons à :
10. Renforcer la place de la langue française dans nos systèmes éducatifs tout en développant un enseignement public et privé de qualité et en tenant compte de la répartition des compétences au sein
des États dans ce domaine ;
11. Prendre les mesures nécessaires, à l’application effective des dispositions nationales et internationales relatives à l’usage du français dans la vie internationale ;
12. Veiller à faciliter la diffusion et l’accessibilité de TV5 Monde, aux côtés de nos chaînes publiques et privées, en prenant les dispositions appropriées. Par là même, nous réaffirmons notre attachement à la chaîne multilatérale francophone, à son rôle essentiel pour le rayonnement international et l’apprentissage du français, et comme illustration de la diversité culturelle ;
13. Prendre des mesures adaptées à nos moyens respectifs, pour valoriser le statut et l’usage de la langue française, langue vivante et utile, dans les domaines économique, social, culturel, touristique et scientifique de nos sociétés ;
Nous demandons à l’OIF¹ et aux opérateurs :
14. De se donner une véritable politique de promotion du français qui intègre et met en synergie les actions de l’OIF, des opérateurs et de tous les acteurs concernés de la société civile ;
15. D’accroître leurs ressources humaines et financières consacrées à la langue française et de mener des actions énergiques en vue de mettre en oeuvre la résolution jointe à la présente déclaration.
[...]


mapemonde de la francophonie
Le ministre français de l'enseignement supérieur Valérie Pécresse a reçu entretemps le prix 2008 de la carpette anglaise pour avoir promu le frankfurter english en lieu et place du français prétendu déclinant dans les institutions bruxelloises. N'importe qui fait l'ENA !

Il faut reconnaître que les officiels français se montrèrent cette année peu excités par la francophonie puisque le président Sarkozy qui a parlé surtout au nom de l'Europe, s'est dédouané en coup de vent du XII° sommet de l'OIF par un discours hors-sujet du modèle le plus bateau qui soit (texte de compilation typique des bureaux) avant de partir faire le coq en crise à Washington : la vidéo du 17 octobre est en ligne sur le site de l'Elysée (discours Monde). Jugez par vous-mêmes :
« ... changer le Monde, changer les institutions du Monde, changer le système financier du Monde, changer l'opportunité pour des régions comme l'Afrique notamment de se développer ... bla bla bla...»
Le "problème pour le Monde" est qu'à bref délai l'orateur redevient le chef d'un Etat très moyen sans projet autre que de vieillir, et que personne n'écoute en vérité.

Cette même année 2008 a émergé la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires (Clic), qui peut permettre d'attaquer la langue française par le petit bout de l'ethno-régionalisme, foutaise en vogue dans bien des compartiments politiques anti-français. Est-ce, comme le croient beaucoup, un des missiles de la charte (allemande) des nations sans états camouflée dans le Traité de Lisbonne ? Qu'importe finalement l'aspect patrimonial de ces langues quasi-mortes - désolé, mais l'occitan et le basque ne font pas le poids -, c'est la puissance résiduelle de la France qui est en cause pour maintenir, et dans le futur accroître, l'usage et l'influence de cette langue mathématique unique en son genre qu'est le français. Sans le Brésil, qui apprendrait encore le portugais ?

AF Papouasie
Même si l'on peut espérer que la langue française survive malgré la France et les cuistres qui la gouvernent, il faut comprendre qu'une langue pérenne a d'abord la puissance infuse. L'anglais de Byron ou de Keats est plus mal en point que le français à cause de la période d'extinction britannique consécutive à l'effort phénoménal de guerre et à la gabegie travailliste, même si lui survit par le monde entier un patois de basse communication, nouveau malais qui tuera tous ses concurrents.
Tant pis, à vaincre sans péril ... En avant la France, le reste nous sera donné de surcroît.

Note (1) Organisation internationale de la francophonie - 13 quai André Citroën 75015 Paris - www.francophonie.org



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