Qui chevauche si tard à travers la nuit et le vent ?
C'est le père avec son enfant.
Il porte l'enfant dans ses bras,
Il le tient ferme, il le réchauffe ...
« Mon fils, pourquoi cette peur, pourquoi te cacher ainsi le visage ?
Père, ne vois-tu pas le Roi des Aulnes,
Le Roi des Aulnes, avec sa couronne et ses longs cheveux ?
- Mon fils, c'est un brouillard qui traîne.
- Viens, cher enfant, viens avec moi !
Nous jouerons ensemble à de si jolis jeux !
Maintes fleurs émaillées brillent sur la rive ;
Ma mère a maintes robes d'or.
- Mon père, mon père, et tu n'entends pas
Ce que le Roi des Aulnes doucement me promet ?
- Sois tranquille, reste tranquille, mon enfant :
C'est le vent qui murmure dans les feuilles sèches.
- Gentil enfant, veux-tu me suivre ?
Mes filles auront grand soin de toi ;
Mes filles mènent la danse nocturne.
Elles te berceront, elles t'endormiront, à leur danse, à leur chant.
- Mon père, mon père, et ne vois-tu pas là-bas
Les filles du Roi des Aulnes à cette place sombre ?
- Mon fils, mon fils, je le vois bien :
Ce sont les vieux saules qui paraissent grisâtres.
- Je t'aime, ta beauté me charme,
Et, si tu ne veux pas céder, j'userai de violence.
- Mon père, mon père, voilà qu'il me saisit !
Le Roi des Aulnes m'a fait mal ! »
Le père frémit, il presse son cheval,
Il tient dans ses bras l'enfant qui gémit ;
Il arrive à sa maison avec peine, avec angoisse :
L'enfant dans ses bras était mort.
(poème de Goethe (1815), traduit par Porchat)
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N'est-il pas temps de se réveiller, enfin ?
RépondreSupprimerEst-ce cela que veut dire ce Poème ici ?