Le rapport ad hoc transformable en projet de loi a été remis hier au ministre de la Justice par M. Varinard. Il ne s'agit que de le vendre à l'Opinion. Ce contre quoi proteste les experts et les juges, outre la transgression éthique, tient à la faiblesse numérique des populations visées : Au 1er octobre 2008, on détenait dans les prisons et centres français 673 mineurs. Les condamnations au pénal concernent chaque année une poignée d'adolescents de moins de 13 ans et quelques centaines de jeunes âgés de 13 à 18 ans. Ce n'est donc pas cette mesure qui va pacifier le peuple immense des enfants ...
De l'autre main, on crée des effectifs pour la loi Varinard (clic !) en pénalisant certains délits par la prise en compte de circonstances aggravantes, la plus commune étant les violences à représentant de l'autorité publique, la question étant toujours la même : "qui protègera la police ?". Dans la foulée, dès fois que le rapport passe en bloc à l'Assemblée, on instaure une garde à vue de 6 heures extensible à 12 heures pour les enfants de 11 ans (onze).
Vivant au voisinage des bandes, je ne tomberai pas dans l'angélisme jospinien parce que je mesure le danger pour notre société de cette formation en creux des voyous dès la sortie de la petite enfance. Mais quand l'Etat dans ses deux pouvoirs régaliens¹ franchit l'obstacle de l'âge sans circonscrire son assaut aux cas spécifiquement visés - la morale républicaine de l'universalité des lois le lui interdit -, je dis qu'il menace abusivement tout ce qui pourrait ressembler à la promesse de menaces en herbe, quelle que soit la couleur et texture des cheveux que l'on tire. C'est de la guerre préventive ; il ne s'agit plus que de créer ses motifs à l'envi pour la faire. Edvige plus Varinard, ça fait beaucoup, mais le gouvernement est serein in petto puisqu'il rassure le peuple immense des couards, ceux qui baissent les yeux ou détournent la tête quand surgit la violence dans un wagon du RER.
En fait nous ne vivons pas sous la dictature de quelques fidéicommis des cent familles maçonnes ou autres billevesées de comptoir, mais tout bonnement sous la dictature de nous-mêmes assemblés en peuple de la trouille. Nous créons en continu les instruments de notre propre asservissement, remettant nos réactions éventuelles aux périodes de consultations truquées que nous offre l'Etat.
Que faire sinon, me diront les supporters de la force ? Rien d'efficace tant que notre société hyper-urbanisée sera malade d'elle-même. Les lemmings résolvent le stress de l'agoraphobie en sautant la falaise. Nous choisissons de nous dévorer. C'est l'essence même de la démocratie, le peuple est souverain même con !
La social-démocratie pétrie de leurres et de fausses bonnes intentions a échoué. Il serait simplement avantageux de la remplacer par une société naturellement hiérarchisée, mais d'abord juste, avec sa contrepartie, le hérissement des libertés comme "autrefois". On ne peut y atteindre sans cesser le régime actuel qui est prouvé irréformable avec un pronostic tyrannique.
Les "hommes de la Liberté" (pauvre Manceron) ne sont pas les révolutionnaires et leurs descendants, qui n'eurent de vergogne à accaparer ce concept éminemment racoleur, et juteux pour eux en terme d'élévation sociale, mais ceux qu'il raccourcirent pour les passer à la toise égalitaire. Partis des motifs rousseauistes de l'Île enchantée, ils aboutirent au casernement de la pensée et des corps, et aujourd'hui dès l'âge de onze ans !
Pouce ! Au roi, vite !
Note (1) : pouvoir de justice et pouvoir de police
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voilà le résultat lorsque dans une Société, les éléments conservateurs, au moins ceux qui devraient être éclairés et qui se piquent d'une réflexion intellectuelle, soutiennent sans rien dire des gouvernements de Droite qui n'ont eu de cesse que de pourrir la Culture.
RépondreSupprimerMais non, ça pressait plus de se complaire en vengeances de principe contre "la Gauche", etc.
AFP Paris - 5.12.08 : "Je suis totalement hostile à ce qu'on mette en prison des enfants de 12 ans et le gouvernement n'a pas de projet pour modifier la législation dans ce sens", a déclaré le chef du gouvernement lors d'un point de presse à Matignon.
RépondreSupprimerDont acte, monsieur Fillon !
Le ridicule commencerait-il à tuer ?