Si "Belle Amie" effeuille le résumé de madame le Garde des Sceaux pour nous laisser entrevoir la cuisse de nymphe qui servit de sésame-ouvre-toi à la self de choc arabe capable de vampiriser le tout-Paris, "le Monde selon K" fait dans le besogneux et suggère plus qu'il ne démontre, même si le lecteur est tout porté à croire l'auteur dès qu'il a mis la main à la poche pour acheter le brûlot.
Que le Ministre des Affaires étrangères se soit enrichi ne me choque pas. Il y a si longtemps que les positions publiques permettent d'asseoir des familles pour des générations qu'on aurait mauvaise grâce à concentrer notre moralisation sur le French Doctor et son épouse qui ne trompaient personne. Le charity business est de notoriété publique juteux et son animation internationale aussi. Attaque-t-il ? C'est la meilleure défense, jusqu'à du moins ne pas tomber dans le "sémitisme". Or au banc du gouvernement au Palais Bourbon jeudi dernier, le ministre soumis aux questions des députés a suggéré la piste antisémite sans que cette accusation n'y fasse vraiment recette. On peut être juif et escroc comme juif et vertueux. Certes parmi tous les affairistes qui pullulent, les juifs sont nombreux - la crise en déterre chaque jour, le champion du monde (Madoff) est juif - mais dresser le bouclier de l'antisémitisme contre l'attaquant laisse accroire qu'on ne dispose d'aucun autre créneau au rempart. J'ai bien peur (pour l'autorité de notre pays) que tout soit vrai.
Comment rassurer les Français étouffés d'angoisse comme s'y employait M. Sarkozy avant-hier, quand leur attention est captée par les frasques coûteuses de ministres en goguette qui brassent du fric comme jamais, ministres depuis longtemps connus dans les salons pour leur vanité ou leurs foucades. Madame Dati ne saurait du droit que le volet scolaire que l'on récite en TP, et ne porterait aucun débat juridique dans les réunions de la chancellerie, limitant sa contribution aux effets de la police de voirie et s'appliquant d'abord à bien entendre la voix de son maître dans le pavillon du phonographe.
Si Madame Dati fut enrôlée au nom de la diversité pour le meilleur casting de la Rupture, Monsieur Kouchner n'a dû son emploi qu'à l'opération de démontage de la "Gauche de gouvernement", opération réussie avec brio par le petit reître. Autant Eric Besson rapportait une créativité intellectuelle, autant celui-ci n'apportait que sa cote de popularité, ce qui est insuffisant aux affaires étrangères qui par définition restent éloignées des sondages. On espérait Védrine, le nouveau Vergennes, on obtint une sorte de Tapie rigolard sans éducation qui se tient comme un plouc en conférence et abaisse la fonction la plus prestigieuse du gouvernement français aux "happy hugs" et aux "bisous".
La République Rolex-Armani-Gucci va perdre deux phares des plus scintillants. M. Kouchner, héraut de l'humanitaire et des droits à, ne pourra longtemps supporter les allusions narquoises de ses pairs dans les enceintes internationales quand il architecturera à grands effets de manches la politique sanitaire d'un pauvre pays noir. Quelqu'un - je pense au grand officier de la Légion d'honneur Simone Veil - aurait dû se dévouer pour suggérer à sa protégée de livrer à la presse le nom de l'heureux papa, en lui expliquant qu'en France, "porter le fruit d'un père inconnu" prédispose aux sarcasmes que l'on doit au plus vieux métier du monde.
Tout ceci pour meubler la chronique d'une République en faillite morale et financière.
Note (1): «Belle amie» de Michaël Darmon et Yves Derai aux Editions du Moment (16,50€)
Note (2): «Le Monde selon K.» de Pierre Péan chez Fayard (19€)
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