Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ... terrible désaveu pour ceux qui restent à contempler l'effet meutrier de la béatitude !
Les commentaires déversés sur les dépêches à l'occasion des attaques française et américaine prêtent à rire : il faut sauver la Somalie des affres de la Misère noire, incinérer les ports de départ des speedboats, excaver au napalm le caïd Abdi Garad de sa tanière creusée dans le sable, voire refaire le coup de Bourmont de 1830 à Alger et revenir au résultat 130 ans plus tard !
Ceux qui traînent leurs gosses voir des films de pirates devraient applaudir au courage de ces pêcheurs recyclés dans la course à brevet, oui à brevet, dès lors qu'on est capable d'armer des "morutiers" à 400 milles nautiques des côtes pour mettre à l'eau les "doris". Je suppose que les services connaissent aujourd'hui les tenants de l'affaire et que, s'il ne se passe rien, ce n'est pas faute de moyens mais pour de vulgaires raisons diplomatiques. On ne peut multiplier les plaies ouvertes de l'islam incandescent et remettre à nouveau le pouvoir aux Islamic Courts Union après avoir envoyé l'Ethiopie le leur prendre en 2006. Le Golfe d'Aden est en zone non-convertible et le Yémen allié des Etats-Unis disposent de tous les stocks nécessaires pour armer les gangs du Putland à la morue.
Les grandes marines du monde - Etats-Unis, Royaume-Uni, Japon, France, Russie, Chine, Inde - ont dépêché leurs destroyers et leurs avions de patrouille maritime pour coaxer les pouilleux qui menacent 30% des flux d'énergie et 12% du commerce mondial des diverses, en vain. Le stock de navires captifs serait aujourd'hui de 18 unités et les équipages otages-boucliers dépassent les 300 marins. On doit acter la complète inutilité du dispositif de protection sarkozien déployé sous le nom européen d'Atalante et passer à autre chose. L'amiral Fitzgerald de l'US Navy le laisse entendre même si Washington ne parle que de déferrer les vilains à la Justice. Est-il prématuré de fermer Guantanamo ? Les états-majors sont payés au mois pour trouver la solution. S'ils échouent, il faut les licencier pour bouffonnerie avérée. A moins que ce ne soient les chefs d'Etats qui se dévoilent rapidement largués quand les problèmes deviennent sérieux et imposent leur insuffisance à leurs subordonnés. On ne le saura pas.
Allons voir les Frères de la Côte.
Cette zone est infestée depuis la haute époque quand les pirates américains des Caraïbes désarmés par les marines européennes, rejoignirent l'Océan indien pour survivre dans la joie des abordages sur la ligne des compagnies des Indes. A la différence près qu'ils se basaient plus bas derrière Madagascar pour ne pas être attaqués par leurs confrères yéménites ou zanzibari qui écumaient le Canal de Mozambique. Ils créèrent même Libertalia vers 1695, une anarchie républicaine dans la rade de Diego Suarez. On peut supposer que de belles histoires de flibuste ont couru les longues soirées à la lampe à huile dans les cases de Kismaayo, Hobyo ou Eyl.
Il s'appelle Abdul Mouamar, réfugié au Kenya, il vivait à Boosaaso. Il nous explique (décryptage maison):
« L'aventure flibustière s'apparente par tous ses aspects au narco-trafic, à la réserve près qu'elle rapporte sans doute moins ; mais cinquante ou cent millions de dollars par an ne sont pas négligés dans un pays aussi effondré que la Somalie.
A la mer, le Somali porte fièrement un fusil automatique moderne, des grenades, voire un lance-roquettes russe. Ça allonge le membre à coup sûr. A terre, le même vit à proximité de son gangster de chef dans la mouvance municipale et loge dans une grande maison garnie de voitures brillantes et de belles hétaïres pas farouches et renouvelées pour l'hygiène.
Pas de gouvernement au-delà des limites de la ville, pas de travail facile ou pénible puisque le pays est perfusé par le PAM², pas de banques courant à la banqueroute, pas de banque du tout. Il suffit d'intégrer le système clanique, de faire la guerre du clan, et tout va bien. L'absence de gouvernement induit celle de toute force militaire et surtout celle des gardes-côtes.
La pays est cool. Tellement, que tous les pirates ne sont pas somalis. Le bonheur sur terre attire toutes les mouches de la corne d'Afrique et d'en face, mais aussi des pêcheurs de partout tant les eaux sont poissonneuses en thons, barracudas et pargos de récif. Aussi les gangs ont-ils vite compris qu'il rapportait plus de saisir les chalutiers que les poissons. Puis de fil en aiguille ils sont arrivés au porte-containers (Maersk Alabama) et même une fois au super-tanker (le Sirius Star de l'Aramco) ».
A la mer, le Somali porte fièrement un fusil automatique moderne, des grenades, voire un lance-roquettes russe. Ça allonge le membre à coup sûr. A terre, le même vit à proximité de son gangster de chef dans la mouvance municipale et loge dans une grande maison garnie de voitures brillantes et de belles hétaïres pas farouches et renouvelées pour l'hygiène.
Pas de gouvernement au-delà des limites de la ville, pas de travail facile ou pénible puisque le pays est perfusé par le PAM², pas de banques courant à la banqueroute, pas de banque du tout. Il suffit d'intégrer le système clanique, de faire la guerre du clan, et tout va bien. L'absence de gouvernement induit celle de toute force militaire et surtout celle des gardes-côtes.
La pays est cool. Tellement, que tous les pirates ne sont pas somalis. Le bonheur sur terre attire toutes les mouches de la corne d'Afrique et d'en face, mais aussi des pêcheurs de partout tant les eaux sont poissonneuses en thons, barracudas et pargos de récif. Aussi les gangs ont-ils vite compris qu'il rapportait plus de saisir les chalutiers que les poissons. Puis de fil en aiguille ils sont arrivés au porte-containers (Maersk Alabama) et même une fois au super-tanker (le Sirius Star de l'Aramco) ».
Comme quoi, qui vole un oeuf ... ! Pour l'instant l'image projetée par la capture d'otages est celle du billet vert en coupures de 100. Il ne s'y superpose pas encore celle d'un djihad marin contre le Capital occimondial et ses suppôts.
Mais tout passe, tout lasse. Les premiers gangs qui ont mis leurs oeufs dans le Golfe d'Aden ont muté en bizness-politiciens, laissant la gandoura du ruffian aux orties s'il en pousse, pour faire dans le philanthropique. L'un deux dut lire les mémoires de Lucky Luciano - nous sommes pour partie dans une ancienne colonie italienne - à qui ses oeuvres valurent des obsèques nationales à Naples en 1962.
Après le philanthropique, vient le politique. On change de niveau, on accède aux salles de conférences, un jour même à Davos, on peut porter du Armani sur des bottines à la Dumas, et faire briller la vraie Rolex made in Suisse, parler même à Jacques Attali, marier une salope de chez Penthouse. Un vrai programme.
La piraterie ferait-elle le parvenu ?
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Note (1): Service hydrographique et océanique de la marine française
Note (2): Programme alimentaire mondial des Nations-Unies
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